Les ingrédients pour un match de tennis professionnel sont :
- 1 court de tennis
- 2 joueurs
- 1 arbitre
- 7 juges de lignes
- 1 grosse poignée de public
- 6 balles de tennis
- 6 ramasseurs de balles
Ce...
Les ingrédients pour un match de tennis professionnel sont :
- 1 court de tennis
- 2 joueurs
- 1 arbitre
- 7 juges de lignes
- 1 grosse poignée de public
- 6 balles de tennis
- 6 ramasseurs de balles
Ce dernier ingrédient est crucial pour le bon déroulement du jeu. Les ramasseurs font en sorte que personne ne perde de temps entre les points. Ce n'est en tous cas pas de leur faute si Rafael Nadal ou Novak Djokovic prennent une éternité à servir, tirages de slip et 17 rebonds obligent.
A Roland-Garros, la qualité des ramasseurs est exceptionnelle. Une totale rigueur leur est imposée, aussi bien dans la gestuelle du roulage de balle au sol que dans leur placement sur le court. Les petits sont au filet, les plus grands au fond. C'est d'ailleurs le cas dans la majorité des tournois.
En anglais, un ramasseur de balle est un « ballboy ». Mais à New York, où l'on ne fait rien comme les autres, il est rebaptisé « ballperson ». Cela dit, à les observer de plus près, on doit admettre qu'il ne s'agit pas de petits « boys » mais bel et bien de « persons », d'au minimum 14 ans. Quant à l'âge maximal, je ne suis pas sûr qu'il existe. Regardez bien et vous serez surpris par le nombre de printemps qu'on vécus certains d'entre eux.
La technique des ramasseurs de balles à Flushing Meadows est aussi différente. Sur les courts du Billie Jean King Tennis Center, pas de grands bras roulés suivis d'envois de balle dignes des plus grands lanceurs de cricket. Non. A New York, c'est baseball style, d'un côté du court à l'autre, sans passer par les intermédiaires du filet. Si un ramasseur s'amusait à faire ça à Roland-Garros, il serait viré, non sans avoir d'abord été trempé dans le goudron et les plumes.
Autre détail amusant : le changement de côté. Traditionnellement, les deux ramasseurs du filet restent auprès des joueurs si une expédition au frigo devait être menée (c'est vrai que c'est dur de se lever et de faire un mètre pour prendre une bouteille d'eau, mais ça c'est un tout autre débat, que je m'engage à traiter plus tard). A l'US Open, tout le monde est rapatrié derrière l'arbitre de chaise pour le garde à vous le plus bordélique de l'histoire. Et vas y que je te parle, que j'rigole, que j'me retourne pour parler aux hommes en jaune, dont on ne sait pas au juste ce qu'ils font là.
Mais cette fine équipe n'est pas si indisciplinée qu'elle en a l'air. A chaque fois que l'arbitre annonce « time », tout ce petit monde se remet à son poste immédiatement. Hier, pendant le match de Paul-Henri Mathieu (au fait chapeau Polo ! Retour de deux sets zéro. Deux balles de matches sauvées et une victoire en cinq sets), Andreev s'est levé avant le « time » de l'arbitre et est resté les bras ballants avec sa serviette à la main, attendant que le ramasseur veuille bien la lui prendre. Le ramasseur n'a pas bronché, attendant l'ordre de son arbitre. Cela dit, il avait quand même un air angoissé, interrogeant l'arbitre des yeux, ayant l'air de dire : « euh ??? je fais quoi moi ??!!! ». Dieu merci, Carlos Ramos a lâché rapidement son « time » libérateur, permettant à notre ami de sprinter pour débarrasser Andreev de son torchon humide.
Bref le ramassage à l'US Open est un bordel organisé mais qui fonctionne parfaitement alors, why not ?