Je ne suis ni l’avocat de Benoît Paire, ni son « poteau », ni son cousin, ni rien du tout. Mais certaines choses ont été dites à son égard qui n’ont aucun sens, qui sont gratuites et qui équivalent à tirer sur une ambulance.
Les faits.
A l’occasion d’un podcast vidéo « Match Points » sur Tennis Majors, Marion Bartoli, Simon Cambers (journaliste britannique pour The Guardian) et Ben Rothenberg (journaliste américain pour le New York Times) ont, entre autres, débattu sur le fait de savoir si oui ou non Benoît Paire devrait écoper d’une suspension, suite à son comportement très moyen lors des tournois auxquels il a participé en Amérique du Sud, Amérique centrale et Amérique du Nord.
Lorsqu’il s’agit de l’avis de Ben Rothenberg, là, ça devient problématique.
Je ne suis pas là pour dire si, oui ou non, il devrait écoper d’une sanction en plus de l’amende qu’il a déjà prise (5 500€), voire d’une suspension comme ce fut le cas pour Nick Kyrgios par le passé. A l’occasion dudit podcast vidéo, Marion Bartoli a estimé que oui, Paire devrait être plus lourdement sanctionné qu’il ne l’a été. On connaît la relation houleuse qui existe entre les deux. Cependant, Marion est très pragmatique dans ses arguments. Elle évoque l’image que Paire renvoie vers les jeunes qui le regardent et exprime son désaccord avec ce comportement qu’elle estime sanctionnable. Jusque-là, pas de problème. Marion Bartoli a suffisamment d’expérience en tant que joueuse professionnelle pour donner son avis là-dessus.
En revanche, lorsqu’il s’agit de l’avis de Ben Rothenberg, là, ça devient problématique.
Ben Rothenberg est un journaliste américain qui a une grande passion pour la polémique. C’est lui qui a notamment mis Alexander Zverev au pilori sans aucune preuve. Sa motivation est souvent guidée par sa méchanceté. Voici un tweet qu’il avait publié en plein Roland-Garros 2020 (avant que la polémique Zverev ne sorte) :
D’ailleurs, si vous regardez l'historique de ses tweets, vous vous apercevrez qu’il est toujours dans le jugement et très sentencieux. Un jour, Nick Kyrgios lui a accordé un podcast et donc depuis, ce dernier est devenu son chouchou. Bref, tout ça est très déontologique !
Son oeil est tellement précis.
Concernant Benoît Paire, Rothenberg s’est permis quelques remarques que j’ai trouvées personnellement particulièrement choquantes.
Comme il pense que Nick Kyrgios est son ami, il se permet de tout comparer à l'Australien. Du coup, il estime que Paire, qui n’est pas heureux sur le circuit en ce moment, devrait, comme Kyrgios, rester chez lui et boire des Spritz. Il oublie que son « pote » a fait un live mémorable avec Andy Murray durant le premier confinement, live qu'il a dû arrêter car ça devenait plus que limite (rapport au vin qu'il buvait).
Ensuite, il a cette phrase terrible où il dit que Kyrgios a été suspendu mais pas Benoît, alors que « pourtant Kyrgios a beaucoup plus de résultats » - ah bon ? -, « plus de grandes victoires » - ok -, « plus de charisme et beaucoup plus de talent que Benoît »... Mais d’où ? Qui est-il pour juger tout ça et surtout le niveau de talent ?!?! Je tombe des nues. Benoît Paire, au même titre que Nick Kyrgios, fait partie des surdoués du tennis. Des génies. Or on sait que les génies sont tout sauf « comme les autres ». Mais encore une fois, comment peut-on, déjà, juger le niveau de talent d’un joueur, lorsqu’on n'a jamais été soi-même joueur de tennis professionnel ? Et surtout, qui est-il pour comparer le niveau de talent de ces deux génies du sport ? Peut-être devrait il se lancer dans une carrière de recruteur, tellement son oeil est précis !
Pour finir, le juge Rothenberg estime que Benoît Paire n’apporte rien au tennis, qu’il n’y a qu’en France qu'on s'intéresse à lui, et - je cite -, « Quoi ? une demi-finale à Montpellier ? ». Sébastien Grosjean appréciera avec quelle condescendance Ben Rothenberg a prononcé Montpellier...
Benoît Paire doit-il être sanctionné de manière plus lourde ? Doit-il être suspendu ? Peut-être, peut-être pas. Mais du coup, je pose une autre question : Ben Rothenberg doit-il continuer à être accrédité en tant que « journaliste » sur les tournois de tennis ?
Rien n’est moins sûr.
