L'action a démarré à Londres aux « ATP Finals ». Dominic Thiem a réussi à dominer Stefanos Tsitsipas et, surtout, Rafael Nadal a maîtrisé Andrey Rublev en deux petits sets, ce qui, aux Masters, est tout sauf un détail. Car d'ici jeudi, lorsqu'il s'agira de sortir les calculettes, le set average pourrait être synonyme de demi-finales ou non.
Mais passons sur le sportif, car bien d'autres se chargeront d'analyser la tactique de Rafa, le service de Domi… Je veux me concentrer sur ce magnifique court qui, à mon sens, est l'un, si ce n'est le plus beau du circuit.
Une arène futuriste de type Tron
Tout d'abord, il est grand, très grand. Bon, pas le court en lui-même qui est bien évidemment de taille réglementaire, soit 23,77m sur 8,23m. En revanche, en termes de recul, il est immense, avec presque autant d'espace derrière la ligne de fond de court que devant. J'exagère un peu, mais pas tant que ça.
L'éclairage de la salle, avec le court tout en lumière et les tribunes dans l'obscurité, fait qu'on a vraiment l'impression que les joueurs sont dans une arène futuriste de type Tron.
Pour les 50 ans de l'épreuve, l'ATP n'a pas opté pour l'inscription de la ville ou du nom de l'épreuve, elle a décidé de communiquer sur cet anniversaire, avec un simple « 50 years » d'un côté et « 1970-2020 » de l'autre. C'est très élégant et je félicite celle ou celui qui a eu cette idée.
Ce court, donc très épuré, l'est encore plus que la normale, car il est uniquement foulé par les joueurs et les ramasseurs. L'arbitre de chaise domine la situation et basta. Pas de juge de ligne. On est dans ce qu'on appelle du Hawk-Eye live. Toute les annonces sont faites par l'arbitrage vidéo. L'erreur n'est donc plus possible (ou presque).
Les femmes et les hommes sont si loin des machines
Je ne sais que trop penser de cette solution. Le court vide est, certes, très beau et oui, a priori, à moins d'un bug ici et là, les annonces sont très précises. Mais elles ont tendance à arriver un peu en retard et, surtout, le concept du challenge disparaît totalement. Je trouve cela dommage, car en termes d'« entertainment », cela apportait vraiment un plus au spectacle. Accessoirement, le rôle de l'arbitre de chaise diminue grandement. Son regard sur l'emplacement de l'impact des balles n'a plus vraiment d'importance. Il annonce les points et les « lets », décerne des « cartons jaunes » lorsque le cas de figure se présente. Et c'est tout. Là encore, je trouve ça dommage, car la déshumanisation n'est selon moi pas une bonne chose. Ce que j'aimerais voir, ce sont des statistiques comparatives sur les annonces faites par des juges de lignes versus celles de la vidéo. Ce qui permettrait de savoir si les femmes et les hommes sont si loin des machines. Comme ça, je dirais non.
Cette semaine, c'est ainsi, et c'est tant mieux pour l’esthétique de cette belle épreuve que sont les ATP Finals.