C'est vrai, la période est bizarre, on ne va pas se le cacher. Néanmoins, il y a suffisamment de nouvelles anxiogènes pour ne pas en rajouter une couche. Et comme le fredonnait si bien le personnage principal du film des Monty Python “Life of Brian” : “Always look on the bright side of life” (Il faut toujours voir le bon côté des choses). Etre privé de tennis pendant quelques semaines n'est en rien la fin du monde. D'ailleurs, ce temps libre inattendu peut même être exploité à bon escient.
Le premier à passer sur le gril est Antoine Couvercelle, photographe, qui travaille exclusivement dans le tennis. Longtemps photographe en chef de Tennis Magazine, Antoine est désormais freelance. Il vit à Bordeaux où il a ouvert, en collaboration avec son frère, un club de padel : le Big Padel Bordeaux. Il jongle ainsi entre ses deux activités même si là, il va pouvoir dédier plus de temps à son club en raison de la suspension du circuit.
Où étais-tu lorsque tu as appris que le BNP Paribas Open à Indian Wells allait être annulé ?
Il était 4h30 du matin et j'étais dans le taxi qui m'emmenait à l'aéroport de Mérignac. Je prenais un premier vol pour Paris, puis j'enchaînais sur Los Angeles. J'ai reçu un texto d'un ami qui était déjà sur place, me prévenant de ne pas venir car le tournoi était annulé. J'ai d'abord cru à une blague, mais je trouvais ça bizarre. J'ai tout de suite appelé mon ami qui m'a confirmé que c'était bien sérieux. Du coup, j'ai dit au chauffeur de taxi de faire demi-tour et je suis rentré chez moi.
Ta femme était surprise de te revoir ?
Pas vraiment. Elle à l'habitude que je revienne rapidement après mes départs, car je suis tête en l'air et j'oublie toujours quelque chose ! Mais je lui ai dit que cette fois, je n'avais rien oublié, que c'était mon voyage qui était tout simplement annulé.
Quelle a été ta première réaction ?
De l'incrédulité évidemment. Puis je me suis dit qu'au moins, je n'étais pas encore dans l'avion et que je m'évitais cette galère d'aller en Californie pour rien. Bien sûr, j'étais déçu car ce tournoi est l'un de mes préférés, mais dans ces cas-là, on relativise très vite.
Y a t-il une bonne nouvelle dans tout ça ?
Plusieurs même ! Dans un premier temps, je vais pouvoir passer beaucoup plus de temps avec ma famille. Je vais bien m’occuper de ma fille de 2 ans et demi. Et comme les crèches vont fermer, c'est même une grande chance que je sois là, car ma femme travaille. La logistique pour faire garder la petite aurait été très compliquée. Là, je suis là. Je vais bien m'occuper d'elle. J'ai hâte de passer du temps en tête-à-tête avec elle.
C'est quoi les autres bonnes nouvelles ?
Je vais pouvoir m'impliquer plus dans mon club. De par mes déplacements, je n'arrive pas à dédier le temps que je souhaite à Big Padel. Avec ces vacances inattendues, je vais pouvoir faire des choses pas prévues, et notamment un déplacement en Suède afin de rencontrer des fournisseurs de solutions innovantes pour couvrir les courts extérieurs, de manière à ce qu'ils puissent être exploitables toute l'année.
En plus, la région dans laquelle tu habites n'est pas la pire pour passer du temps en famille...
En effet, nous avons la chance d'être dans un super coin de France. On va pouvoir aller prendre l'air au bassin d'Arcachon ou grimper sur la dune du Pilat. Mais c'est clair qu'il faut profiter de ce temps et non rester assis sur son canapé à se morfondre. Sinon, on n'avance pas.
Quel est ton regard sur tout ça ?
Je relativise et je me dis que je prendrai encore plus de plaisir à faire mon job de photographe lorsque la compétition reprendra.
