Dubaï - lundi 21 février 2011- 10h du matin. Gilles Simon et Frédéric Bernes (journaliste à l'Equipe) sont tranquillement posés au bord de la piscine pour un entretien qui dure, qui dure, qui dure. Deux heures plus...
Dubaï - lundi 21 février 2011- 10h du matin. Gilles Simon et Frédéric Bernes (journaliste à l'Equipe) sont tranquillement posés au bord de la piscine pour un entretien qui dure, qui dure, qui dure. Deux heures plus tard, les deux bavards se quittent. L'un pour aller exercer son métier de tennisman, l'autre celui de journaliste, "de qualité", ajouterai-je.
Flashfoward.
Paris - lundi 28 février 2011- 1h du matin. Le quotidien du sport sort des presses. En son sein, la dite interview de Simon, que vous avez peut-être lue, dans laquelle l'ancien numéro 6 mondial vide son sac sur le déroulement des stages de Coupe Davis. Il revient sur la mauvaise gestion, voire les dysfonctionnements du système Forget.
Jusque là tout va bien. C'est le lendemain que ça se corse.
Durant la traditionnelle conférence de presse d'avant Coupe Davis, généralement "aussi plate qu'un Wiener Schnitzel" (dixit monsieur Cognet), Simon accuse le journaliste d'avoir transformé ses propos. Les mots utilisés par le bavard de Nice sont du niveau de ceux d'Anelka durant la coupe du monde. Je ne vous fais pas un dessin? Si? OK. "Quand je dis, je n'aime pas le café surtout quand il est noir, tu peux écrire j'aime pas les noirs", ou encore "c'est un truc d'enculés."
Le problème, c'est que Simon n'avait pas rendez-vous à 10h du matin avec un journaliste de l'Equipe pour faire un bowling. Et que le journaliste en question, connu et reconnu pour son professionnalisme, ne peut être soupçonné d'avoir sorti un pipeau magique pour aider son journal à mieux se vendre.
Tout comme Gilles Simon ne s'amuserait pas à prendre des produits dopants, si un journaliste était pris en flagrant délit d'invention, il perdrait rapidement son emploi.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Simon, comprenant qu' il était allé un peu loin, un peu fort, a changé de stratégie et s'est plaint que l'entretien n'avait pas été retranscrit dans son intégralité. 8 000 signes tout de même. 8000 signes c'est rare. Mais visiblement pas suffisant pour Simon, qui aurait peut-être souhaité que l'intégralité du journal lui soit dédiée. Pas évident que cela ait servi sa cause.
La morale de cette histoire est simple : quand on accorde un entretien à un journaliste, il y a de fortes chances pour que l'on retrouve ses paroles retranscrites dans un journal.
De la même manière que quand on commande un café noir, on reçoit un café noir.
