Chaque année, la dotation augemente à Roland-Garros
À "Roland" comme dans les trois autres tournois du Grand Chelem, les billets verts sont comme les grains du sablier. Plus le temps passe, plus ils forment un amoncellement conséquent. Financièrement, le tennis ne connaît pas la crise. Chaque saison, la dotation de Roland-Garros augmente. Inévitablement. A l'instar du nombre de "On attend toujours un successeur français à Yannick Noah" prononcés pendant la quinzaine. Meilleurs tricolores de l'édition 2019, Gaël Monfils et Benoît Paire n'ont pu mettre cette rengaine en sourdine.
Tous deux éliminés en huitièmes de finale, ils n'ont pas encore les épaules assez solides pour soulever la lourde Coupe des Mousquetaires (14 kg). Dommage. C'est un bon moyen de s'en mettre plein les fouilles, et pouvoir s'offrir de nombreuses séances au sein des salons de coiffure les plus réputés du monde pour assouvir leurs envies de créations capillaires farfelues. En effet, cette année, le vainqueur du tournoi repart avec un "pécule" de 2 300 000 €. Soit une hausse de 100 000 € par rapport à l'an passé.
L'US Open encore plus généreux avec ses vainqueurs
C'est encore loin du gigantisme américain et des 3 800 000 $ (3 378 960 €) remis au gagnant de l'US Open - le mieux doté des quatre Majeurs - mais, en 10 ans, le poids du chèque parisien a fait plus que doubler. À titre de comparaison, en 1968, pour la première édition de l'ère open, il ne pesait "que" 15 000 francs (2 287 €). Montant pouvant paraître presque ridicule aujourd'hui. À peine de quoi permettre à "La Monf'" et "Ben" de se payer quelques coupes au bol sophistiquées. Au mieux. Et, depuis 2002, pas de jaloux. La reine du tableau féminin repart avec un montant égal à celui du roi.
Pour certains, cette parité instaurée lors du passage à l'euro tient plus de la décision "démagogique" et "bien-pensante" que d'un choix juste et justifié. "Je pense qu'aujourd'hui, le tennis masculin est vraiment en avance par rapport au féminin", lâche Gilles Simon en 2012 lors d'une conférence de presse à Wimbledon. "On parle souvent de l'égalité dans les salaires, je trouve que ce n'est pas un truc qui marche dans le sport. Le tennis masculin reste plus attrayant que le tennis féminin à l'heure actuelle. À Rome, par exemple, il y avait 20 spectateurs pour assister à la finale dame."
D'un style plus offensif devant les micros que sur le court, "Gillou" élude habilement que ses propres matchs n'attirent parfois pas plus de trois pelés et un tondu. "Je suis sûre que plus de gens regardent mes matchs que les siens", lui rétorque alors, habilement, Maria Sharapova. "Maria a raison, elle est bien plus sexy que lui !", ajoute même Serena Williams. Moins directe, plus subtile, Marion Bartoli souligne elle le fait "que seulement cinq ou six joueurs attirent réellement les spectateurs sur le circuit masculin, le reste en profite." Un profit très avantageux, qui permet de ne pas rester sur le sable une fois la courte carrière de joueur terminée.