J'en peux plus de boire des cocktails en admirant le soleil couchant ! Franchement fatiguant. Il faut que je me reconnecte avec le monde du tennis.
Pendant mes vacances, j'ai cru apercevoir Nikoloz Basilashvili remporter Hambourg sans décrocher un sourire, un peu comme le gars qui marque contre son ancienne équipe et qui ne célèbre pas son but. J'ai rapidement vu les frères Zverev se faire un « hug » assez émouvant à Washington. J'ai suivi (de loin) la victoire d'Alizé Cornet à Gstaad. Sinon, il ne s'est pas passé grand chose ai-je cru comprendre.
En parlant de choses, les sérieuses recommencent avec le masters 1000 de Toronto. C'est officiellement le début de la seconde moitié de la saison, et je voudrais en profiter pour faire un état des lieux du Big Four. Comment se portent ses membres ? Existe-t-il encore ? Bref, faisons un point.
Chaud patate Pépito
Rafael Nadal.
Je pense qu'il pète la forme le Rafa. Après une saison sur gazon limitée au seul tournoi de Wimbledon, d'où il est sorti en demi, battu par le futur champion, l'Espagnol s'est reposé, ressourcé, a refait du jus et se dit près à retourner au combat. Au Canada, il n'a que 90 petits points à défendre. Donc s'il passe le 3e tour, il engrange. A l'écouter parler, on comprend qu'il a encore faim - « Je veux encore gagner des titres » -, qu'il n'a pas digéré sa défaite face à Novak Djokovic en demi-finale- « J'aurais pu gagner Wimbledon »-. Avant Toronto, il a placé le mot « travail » environ quatre fois par phrase. Bref il est chaud patate Pépito, car il sait qu'il peut mettre ses adversaires à distance considérable pour finir l'année numéro UNO !
Ça c'est des vacances !
Roger Federer.
Il en est où l'ancien ? Bonne question. Merci. L'année dernière, le GOAT était revenu de blessure pour, en première partie de saison, gagner l'Open d'Australie, Indian Wells, Miami, Halle et Wimbledon. Force est de constater que cette année, c'est moins bien. Seuls ses titres de Melbourne et Halle ont été défendus. Le BNP Paribas Open, Miami et « the championships » se sont moins bien passés. Il a quand même rajouté Rotterdam mais c'était juste pour reconquérir la place de « number 1 » de manière symbolique et éphémère, avec un seul « vrai » match en finale face à Dimitrov. Sinon, on n'en sait pas vraiment plus, à part qu'il s'est entraîné à New-York toute la semaine dernière. A priori, il est en forme, vu qu'il n'a pas joué de la dernière semaine de mars à la deuxième semaine de juin. Ça c'est des vacances !!! Donc pour Rodge, ça va être du « wait and see », mais rien ne devrait l’empêcher de performer.
Le sorcier de Povazska Bystrica
Novak Djokovic.
Pour Nole, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Après avoir connu une réelle descente aux enfers en raison d'une blessure et du dégonflement soudain de son ballon de motivation, percé en remportant Roland-Garros en 2016, Djoko a touché le fond. Du coup, le retour au sommet a été compliqué et long mais officiellement réussi avec la victoire à Wimbledon pour un 13e titre du Grand Chelem. Novak a récemment posté une vidéo le montrant gravissant les marches d'un stade en courant avec son entraîneur sur son dos.
C'est une métaphore parfaite du chemin parcouru par le Serbe ces derniers mois. Début avril, il retrouve son entraîneur de toujours, le Slovaque Marian Wajda, avec qui il avait tout gagné et dont il s'était séparé pour on ne sait quelle obscure raison. En deux mois et demi, le sorcier de Povazska Bystrica l'a ramené en haut des marches. Ma seule inquiétude pour Novak est mentale. Si revenir au top était un objectif aussi fort que celui de s'imposer un jour à Roland-Garros, alors attention à la rechute. Mais avec l’expérience, on peut espérer qu'il ne commette pas deux fois la même erreur.
Des larmes de joie ou de tristesse ?
Andy Murray.
Pour « Muzza », c'est plus compliqué et plus inquiétant. D'abord, il y a eu cette intervention chirurgicale sur la hanche en « loucedé » totale en début d'année à Melbourne. Puis RAS pendant six mois, jusqu'à un retour sur gazon sans doute imposé par nos amis du All England Club. Avorté. Andy n'était pas prêt. Son (vrai) retour, il l'a programmé à Washington au début de la tournée d'été américaine. Premier tour gagné dans la douleur face à l'immense Mackenzie McDonald (7-5) au 3e. Deuxième tour plus convaincant face à Kyle Edmund, mais en trois sets tout de même. Huitième de finale remporté dans la douleur, la transpiration et les larmes face à l'illustrissime Marius Copil. Pas 7-5 au 3e mais 7-6 cette fois, 3h01 de match et fin du match à 3 dum. A l'issue, encore sur le court, Andy fond en larmes. Des larmes soit disant de fatigue, d'émotion et de joie. Mais derrière, il déclare forfait pour son quart de finale du lendemain et surtout pour le Masters 1000 du Canada. Des larmes de joie ou de tristesse ? Ne pleurait-il pas parce qu'il avait compris quelque chose ? Qu'il n'était en fait pas prêt et qu'il ne le sera peut être jamais plus ? J’exagère ? On verra.
Pour conclure, trois des quatre membres du Big Four vont bien. Le dernier, pas du tout. Ce qui nous permet de conclure : le Big Four n'existe plus. On est dans une nouvelle ère. Elle n'a pas encore de nom. Des idées ?