Lundi 28 mai
Roland-Garros, ça a déjà commencé. Et pour débuter la semaine, le tournoi s’offre une belle histoire avec Marco Trungelliti, lucky-loser rappelé de dernière minute : en train de manger un barbecue à Barcelone lorsqu’il est prévenu de son match contre Bernard Tomic, l’Argentin retourne fissa à Paris en voiture avec toute sa famille… et s’impose (6-4, 5-7, 6-4, 6-4) ! Tout le contraire de Stan Wawrinka, finaliste de la dernière édition qui sort dès le premier tour (2-6, 6-3, 6-4, 6-7, 3-6 face à Guillermo Garcia-Lopez), de Victoria Azarenka, autorisée à sortir des États-Unis depuis peu et battue par Katerina Siniakov (5-7, 5-7), et de David Ferrer, en finale il y a cinq ans et détruit à petit feu par Jaume Munar (6-3, 6-3, 6-7, 6-7, 5-7). En voilà qui disparaissent de manière aussi discrète que ces détenus évadés d’un centre de rétention à Genève en sciant leurs barreaux de cellule. En revanche, Novak Djokovic ne déçoit pas et éjecte Rogério Dutra Silva (6-3, 6-4, 6-4). Pour la manière, on verra plus tard.
Mardi 29 mai
« Je vis toujours dans un monde de fantaisie. J'ai toujours voulu être une super héroïne. Dedans, je me sens un peu comme une héroïne. » Mais de quoi parle Serena Williams ? De sa nouvelle tenue de catwoman, pardi ! Pour son grand retour, l’Américaine fait honneur à ses fringues de warrior et reprend ses bonnes vieilles habitudes face à Kristyna Pliskova (7-6, 6-4). Rafael Nadal, lui, tient son rang d’ultra favori malgré un Simone Bolelli hyper volontaire (6-4, 6-3, 7-6). De quoi s’imaginer dans les étoiles dans une semaine et demi, comme ces deux bretzels envoyés à 30 kilomètres d’altitude par sept étudiants de l’école d’ingénieurs de Strasbourg. Pour, entre autres, prendre la température, analyser la pression et observer l’humidité. Bienvenue dans la galaxie de Roland.
Mercredi 30 mai
Difficile, parfois, de se faire à la capitale de la France. Surtout quand on ne visite que les endroits touristiques. Une fois éliminé par Dominic Thiem (2-6, 6-2, 4-6, 4-6), Stefanos Tsitsipas s’y est essayé. « Cette année, tout mon prize money de Roland-Garros est allé dans cette crème glacée que j'ai mangée sur les Champs-Élysées », blague-t-il sur Twitter, ne revenant pas des tarifs imposés sur le plus belle avenue du monde. Dans le genre improbable, le duel Daria Kastakina-Kirsten Flipkens, programmé sur trois courts différents (!) en raison des conditions météorologiques et des diverses imprévus, n’est pas mal non plus. Mais ce jour des enfants est surtout le jour des combats en cinq sets : Jérémy Chardy fait tomber Tomas Berdych (7-6, 7-6, 1-6, 5-7, 6-2), Kei Nishikori se débarrasse de Benoit Paire (6-3, 2-6, 4-6, 6-2, 6-3), Grigor Dimitrov renverse Jard Donaldson (6-7, 6-4, 4-6, 6-4, 10-8), et Alexander Zverev efface Dusan Lajovic (2-6, 7-5, 4-6, 6-1, 6-2). Ces deux manches perdues ne font pas frissonner la bonne humeur de l’Allemand, qui se prend de sympathie pour un journaliste en conférence de presse : «Mec, tu viens d’où ? Du Yorkshire ? Si jamais il y a un tournoi là-bas, je viendrai juste à cause de ton accent. J'adore. Même si je n'ai rien compris à ta question ! » Pas besoin d’y répondre, donc.
Jeudi 31 mai
Encore une affaire de style pour Williams. Mais cette fois, il s’agit d’extra-sportif puisque la joueuse lance sa propre marque de vêtements. Son nom ? Serena, tout simplement. Vite, retournons à nos lucky-losers : Jürgen Zopp, 136e mondial, atteint carrément le troisième tour de la compétition en dominant Ruben Bemelmans (4-6, 4-6, 6-3, 6-4, 6-4). Un troisième tour que Denis Shapovalov, le grand espoir de la petite balle jaune stoppé par Maximilian Marterer (7-5, 6-7, 5-7, 4-6), ne verra pas. Âgé de 19 ans, le jeune Canadien a encore le temps de faire meilleure figure. Pensez-vous : lorsque l’avion de ce pilote soviétique, qui vient tout juste d’être retrouvé sain et sauf en Afghanistan après des années sans nouvelle, s’est écrasé en 1987, le bonhomme avait encore douze ans à attendre avant de naitre !
Vendredi 1er juin
Si vous avez pris un avion pour vous rendre à Amsterdam en provenance des Canaries ce vendredi, vous avez eu du bol. Ou alors, vous faites partie des malchanceux et vous vous en souviendrez longtemps. L’appareil de la compagnie Transavia a en effet dû se poser en urgence au Portugal en raison… de l’odeur pestilentielle d’un des passagers. Problématique. Mais cette puanteur aurait certainement pu aider Damir Dzumhur à repérer le ramasseur de balle qu’il a percuté, en pleine partie contre Zverev, en voulant rattraper la sphère en même temps que le jeune homme. Un Zverev qui a encore besoin de cinq manches pour se qualifier (6-2, 3-6, 4-6, 7-6, 7-5). Ce qui fait permet à Fabio Fognini de critiquer certains dirigeants du tennis en admiration devant la NextGen : « C'est de la connerie, cette histoire deNextGen. Je n'aime pas du tout cette grande attention accordée aux jeunes joueurs. » Et d’ajouter, sans comprendre pourquoi Shapovalov était programmé sur le court Suzanne Lenglen lors de son entrée en lice : « D'accord, Shapovalov est 25e mondial et il progresse. Mais Rafa avait déjà gagné Roland-Garros au même âge (…) Ça laisse perplexe. » Jaloux, le Fabio ?
Samedi 2 juin
Paris, the place to be du week-end. La ville qui parvient à réunir dix des plus grands hommes du monde le même jour au même endroit. La ville qui aura droit à un titanesque choc Williams-Sharapova, suite aux victoires de la première contre Julia Goerges (6-3, 6-4) et de la seconde face à Pliskova (6-2, 6-1). La ville qui (re)verra Juan Martin Del Potro en huitièmes de finale, plus arrivé à ce stade de l’épreuve depuis 2012 et vainqueur d’Albert Ramos (7-5, 6-4, 6-1). La ville qui n’a, par contre, pas accueilli l’Equipe de France de Football triomphant de l’Italie à Nice -3-1). Et qui, au contraire, pleure ses Français (zéro Tricolore en huitièmes, une première depuis 2007) et applaudit les Italiens (deux représentants en huitièmes avec Fognini et Marco Cecchinato, une première depuis 1976). Heureusement, il y a Caroline Garcia…
Dimanche 3 juin
Paris, the place to be du week-end. La ville qui parvient à réunir 16 000 personnes dans un lieu tenu secret pour le plus grand pique-nique chic du monde. La ville où Zverev s’est désormais habitué aux matchs à rallonge (encore un succès en cinq manches contre Khachanov ; 4-6, 7-6, 2-6, 6-3, 6-3). La ville qui assiste à la renaissance de Djokovic, en quarts de finale après avoir descendu Fernando Verdasco (6-3, 6-4, 6-2). La ville où la surprise Cecchinato, également en quarts au détriment de David Goffin (7-5, 4-6, 6-0, 6-3), fait sensation. La ville qui se demande si Dominic Thiem, assez large contre Kei Nishikori (6-2, 6-0, 5-7, 6-4), a les armes pour résister à Nadal. La ville où il fallait être ces sept derniers jours, en somme. Et où il faudra être les sept prochains.
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