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Par Stéphanie Coullaud @choukette_steph
Le tennis féminin est boudé, ignoré, mis de côté. Il est considéré presque comme un sport différent du tennis masculin.
Souvent, on entendra ou on lira, que les filles manquent cruellement de puissance, que leur jeu est ennuyant, que Serena gagne toujours tout et que cela ne sert à rien de regarder un match lorsqu’elle joue. Que les joueuses françaises ne sont pas assez fortes, qu’elles perdent tout le temps... Bref, beaucoup d’idées reçues.
Mais en vérité, il en est tout autrement. Le tennis féminin est vraiment passionnant et enthousiasmant si on prend le temps de suivre les tournois de la WTA. Les joueuses sont des combattantes, elles ont beaucoup de caractère et le montrent largement sur le court. Il est rare de voir chez elles un visage figé, un regard et un body language qui ne laissent passer aucune émotion, aucune frustration. On ne peut que "souffrir" et "vibrer" avec elles en les observant jouer.
Comment ne pas être impressionné, quand une Agnieszka Radwanska enclenche son "mode défense" pendant 5 ou 6 points de suite, sur des balles que l’on croit chaque fois perdues, mais qu’elle arrive finalement à frapper un magnifique coup gagnant ?
On peut être aussi admiratif du superbe revers à une main long de ligne de Carla Suarez Navarro. Elle n’a rien à envier à celui de Stan Wawrinka. Tout comme les tweeners (coup frappé dos au filet et entre les jambes) de notre magnifique Kristina Mladenovic. Et oui, Roger Federer n’est pas le seul à savoir les faire !
Niveau puissance, si on la compare à celle des hommes, bien sûr, on ne va pas se mentir, elle est légèrement inférieure chez les femmes. Mais n’exagérons rien. Presque plus aucune joueuse dans le top 100 ne sert qu’à 130 km/h. Elles tournent presque toutes autour des 170 , 180km/h, certaines d’entre-elles atteignent même parfois les 200 !
Leur manque de puissance sur les coups droits ou revers est aussi souvent critiqué. On ne peut quand même ignorer une évolution, quand on constate que Jelena Ostapenko, gagnante de l’édition 2017 du tournoi de Roland Garros, fait partie du top 5 des coups droits les plus rapides, hommes et femmes confondues. Elle dépasse même Andy Murray ! Mais sinon, assister à un match ou le joueur gagne son point après avoir mis seulement deux "parpaings" sur le court de son adversaire, ça va bien quelques minutes. N’est-ce pas lassant ensuite ?
Alors que chez les femmes, elles ont le temps de monter au filet, d’effectuer de sublimes volées, des amorties bien placées et inattendues. Elles peuvent entretenir un suspense insoutenable en frappant 10 à 25 coups avant d’enclencher celui qui sera fatal à son adversaire. Elles misent énormément sur le placement de la balle. Elles varient beaucoup sur des coups courts croisés, des longs de lignes, des balles coupées, slicées, à plat ou liftées. C’est très beau à regarder.
Le tournoi féminin de Roland Garros 2017, a été particulièrement intéressant à suivre. Serena Williams et Maria Sharapova n’étaient pas là pour décourager les spectateurs "blasés" par leur presque invincibilité. Personne ne pouvait affirmer au début du tournoi, qui serait la grande gagnante.
La jeune Ostapenko, tout juste 20 ans, a réussi l’exploit de gagner le tournoi de Roland Garros 2017 en étant non tête de série. Cela n’était pas arrivé depuis 1933 ! Voilà qui prouve que le tennis féminin est en pleine (r)évolution. Les autres joueuses, si elles veulent la battre, vont devoir désormais imiter son fabuleux coup droit à 150km/h, aussi puissant que celui des hommes en moyenne.
Kristina Mladenovic, 14eme mondiale à ce moment là, (ce qui signifie qu’elle gagne beaucoup de matches) avait toutes les chances de succéder à la joueuse Françoise Dürr, première française à avoir gagné le tournoi en 1967, il y a tout juste 50 ans cette année et à Mary Pierce, la deuxième en 2000. Il a fallut une extraordinaire Timea Bacsinszky pour arrêter sa course en 1/4 de finale.
Elle a malgré tout, toutes les capacités techniques, tactiques et physiques pour gagner un grand chelem un jour.
Avec Kristina Mladenovic, Caroline Garcia et Alizé Cornet nous avons vu jouer trois françaises en 1/8 finales, ce qui n’était pas arrivé depuis 1994 !
Un bel avenir nous attend dans le tennis féminin français.
Encore faut-il leur donner beaucoup d’ondes positives. C’est très important. Les joueurs et joueuses le revendiquent tout le temps. On peut pousser nos françaises à se surpasser, à s’arracher sur les points. Dans les tribunes, sur les réseaux sociaux, il faut leur montrer que l’on croit très fort en elles. A nous de jouer !
Stéphanie @choukette_steph