Top 10: un Masters et puis s’en va

6 nov. 2012 à 16:01:00

Top 10: un Masters et puis s’en va
Sensation du BNP Paribas Masters, Jerzy Janowicz espère certainement que cette finale en appellera d’autres. Problème, des surprises comme le Polonais les tournois Masters Séries en ont vu passer. Certains ont pris...

Sensation du BNP Paribas Masters, Jerzy Janowicz espère certainement que cette finale en appellera d’autres. Problème, des surprises comme le Polonais les tournois Masters Séries en ont vu passer. Certains ont pris le trophée, le chèque et les honneurs avant de retourner à leur anonymat. D’autres ont connu une suite de carrière honorable, mais loin de leur coup de maître.

 

1/ Roberto Carretero (vainqueur - Hambourg 1996)

Le cas Carretero pose une question : comment peut-on remporter l’un des tournois les plus importants sur terre battue et ne jamais confirmer derrière ? Et quand on ne dit jamais, c’est bien jamais. Un deuxième tour à Roland-Garros, un challenger gagné à Sopot et la retraite à 26 ans après une défaite sur abandon dans l’anonymat d’un tournoi satellite. Le plus beau « one shot » de l’histoire de ces vingt dernières années. Comme les Beatles en leur temps, Roberto arrive en parfait inconnu à Hambourg. Passé le cap des qualifications est déjà un petit miracle pour le jeune homme de 20 ans, égaré au 143e rang du classement ATP. La confiance aidant, Carretero libère son coup droit. Arrese, Washington, Boetsch et Schaller tombent face au lift et l’insouciance d’un garçon capable de taper la discussion avec une spectatrice à son goût entre deux points. En demi-finale, le Madrilène enterre sa plus belle victime, Yevgeny Kafelnikov (7e mondial). La finale l’oppose à une autre promesse du tennis espagnol, un certain Alex Corretja. Entre deux averses, Carretero obtient le dernier mot. Mais c’est bien Corretja qui va écrire la suite de l’histoire.  

2/ Harel Levy (finaliste - Canadian Open 2000)

« Dis-moi qui tu as battu, je te dirais qui tu es. » Il n’y est pas pour grand-chose, mais Harel Levy est sans aucun doute le finaliste d’un Masters Series qui a bénéficié du tableau le plus dégagé. A Toronto cette année-là, les stars se font porter pâles. La moitié du Top 10 est restée chez elle. Sorti des qualifications, l’Israélien dispose dans l’ordre de Martin Damm (53e), Stefan Koubek (47e), Sébastien Grosjean (27e), Jérôme Golmard (61e) et Jiri Novak (55e).  Pas de quoi crier à l’exploit ? C’est juste oublier que Levy - né dans le kibboutz de Nahshonim 22 ans plus tôt - pointe lui-même à la 144e place. A une place près le même classement que Carretero. En finale, il ne pèse pas lourd contre Marat Safin (6-2, 6-3). Levy ne confirmera jamais les espoirs nés de sa semaine canadienne. Sauf si le fait d’accéder au deuxième tour des quatre tournois du Grand Chelem soit  une performance notable.  

3/ Albert Portas (vainqueur - Hambourg 2001)

Cinq ans après Carretero, un autre Espagnol réussit le hold-up parfait à Hambourg. Mais à la différence de son compatriote, Albert Portas n’est pas un inconnu,  plutôt un anonyme du Top 100. L’Espagnol qu’on préfère éviter dans un premier tour (surtout si la surface est ocre) et qui peut se prévaloir d’une finale à Barcelone en 1997 a tout sauf la tête d’un vainqueur de Masters Series en puissance. C’est juste oublier que le Catalan a un coup bien à lui. L’amortie en coup droit. « Vous savez qu’il va vous la sortir, mais il le fait si bien que ça marche toujours », rend hommage Lleyton Hewitt, victime en demi-finale de ce qu’on appellera « le coup du dragon ». Juan-Carlos Ferrero succombe aussi aux flammes de Portas en finale. La suite sera moins étincelante. Deux mois plus tard, Portas rate neuf balles de match en finale du tournoi de Sopot contre Félix Mantilla. Depuis, on n’entend plus trop parler de dragon sur les courts.  

4/ Amos Mansdorf (vainqueur – BNP Paribas Masters 1998)

On triche un peu. En 1988, l’ATP n’a pas encore crée ses « Masters », mais le tout jeune tournoi de Bercy tient déjà de rendez-vous majeur pour la saison en indoor. Les meilleurs joueurs de planète se pressent au POPB. A commencer par le numéro un mondial, Mats Wilander. Sauf que le Suédois doit déclarer forfait juste avant son match contre… Amos Mansdorf, espoir israélien de 23 ans dont la carrière a été ralentie par les obligations militaires propres à son pays. Profitant de ce coup de pouce du destin, Mansdorf taille sa route, écarte Aaron Krickstein and Jakob Hlasek, alors membres du Top 10. Même la petite cuisine de Brad Gilbert n’a pas d’effet sur lui en finale. Après ce coup d’éclat parisien, Mansdorf poursuit une carrière honnête et ajoute deux autres tournois à son palmarès : Rosmalen et Washington. Pas si mal.  

5/ Chris Woodruff (vainqueur - Canadian Open 1997)

Drôle de carrière que celle de Chris Woodruff. A 23 ans, l’Américain se révèle ave une victoire surprise porte d’Auteuil contre André Agassi. Un an plus tard, Woodruff émerge au 57e rang mondial quand il débarque à l’Open du Canada organisé à Montréal. Après un premier tour de réglage contre un local (Jocelyn Robichaud), le natif de Knoxville se paye dans la foulé Ivanisevic, Philippoussis, Kafelnikov et Kuerten en finale. Chris Woodruff est peut-être l’homme d’un tournoi, mais il y a mis la manière.  

6/ Bohdan Ulihrach (finaliste - Indian Wells 1997)

Le Tchèque est l’antithèse du joueur d’une semaine. Pendant presque une décennie, Ulihrach a arpenté le circuit ATP. Joueur étalon par référence, il est le genre de garçon à ne réserver ni bonne ni mauvaise surprise. Sauf lorsqu’il décide de sortir le tennis de sa vie à Indian Wells au printemps 1997. Ulihrach écarte même de sa route le numéro un mondial, Pete Sampras, en quart. Seul Michael Chang arrive à la maîtrise en finale.  

7/ Vince Spadea (demi-finaliste - Monte-Carlo 2003)

De Vince Spadea, on a retenu – malheureusement pour lui – cette désastreuse séries de 21 défaites consécutives entre l’automne 1999 et mai 2000. Dans le tas, pas mal le sont sur terre battue. Allez comprendre alors comment cet Américain, élevé et taillé pour les surfaces en dur, a pu se retrouver dans le dernier carré d’un tournoi comme Monte-Carlo, trois ans plus tard. Franchement, on cherche encore.  

8/ Max Mirnyi (finaliste - Stuttgart 2001)

Depuis quelques années, le grand Max arpente les tournois de double histoire de se mettre à l’abri pour ses vieux jours. Mais au début des années 2000, le Biélorusse a eu sa petite heure de gloire en solo pour le plus grand bonheur des amateurs de service-volée. A Stuttgart, il se fraye un chemin jusqu’en finale où il cède en trois petits sets face à Tommy Haas.  

9/ Jérôme Golmard (demi-finaliste - Monte-Carlo 1999)

Jérôme Golmard avait un talent inversement proportionnel à son physique. Au printemps 1999, le Français est en paix avec son corps et peut enfin laisser parler son bras. Dans la foulée d’un titre à Dubaï, Golmard écœure Carlos Moya (alors 2e mondial) en quart de finale.  Propulsé numéro un tricolore, le Dijonnais est la principale chance française pour Roland-Garros…où il déclare forfait. Comme un triste avant-goût de la suite de sa carrière.  

10/ Frederico Gil (quart de finaliste - Monte-Carlo en 2011)

D’accord, il ne s’agit que d’un quart de finale. Mais à l’échelle du tennis portugais, la semaine monégasque de Federico Gil reste gravée comme une performance historique. Honnête terrien, Gil se paye dans l’ordre Sergiy Stakhovsky, Florian Mayer et surtout Gaël Monfils. La belle aventure s’arrête nette contre Andy Murray (6-2, 6-1). Gil n’a jamais retrouvé ce niveau de jeu depuis. La preuve, il n’est plus que le troisième Portugais au classement ATP.   Par Alexandre Pedro  

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