Top 10 : Revers à une main retraités

2 févr. 2017 à 08:40:57

Avec Roger Federer, Stan Wawrinka et Grigor Dimitrov dans son dernier carré, l’Open d’Australie est devenu le deuxième tournoi du Grand Chelem à présenter trois revers à une main en demi-finales. L’occasion de revenir sur ces joueurs retraités

Avec Roger Federer, Stan Wawrinka et Grigor Dimitrov dans son dernier carré, l’Open d’Australie est devenu le deuxième tournoi du Grand Chelem (du XXIe siècle) à présenter trois revers à une main en demi-finales, après l’Open d’Australie 2007. L’occasion de revenir sur ces joueurs retraités dont le revers se rapprochait autant de l’art que du coup gagnant.

 

Donald Budge

Bien avant Stan Wawrinka, Richard Gasquet et autres Tommy Haas, il y avait Donald Budge. Alors bien sûr, le geste de l’époque parait bien moins joli que celui de Roger Federer. N’empêche que c’est bien le natif d’Oakland, décédé en janvier 2000, qui a, pour la première fois, choisi d’attaquer avec le revers. Aussi puissant que rapide, ses boulets de canon gênaient considérablement ses concurrents, qui privilégiaient quant à eux la précision. Une mitraillette.

 

 

Rod Laver

A utiliser aussi bien en défense qu’en phase offensive. Pour Laver, le revers à une main servait à ralentir le point comme à le gagner. Entre les années 1963 et 1979 (période de la carrière professionnelle du joueur), le revers lifté n’est pas encore démocratisé. Utilisé du fond de court pour gagner du temps et pour venir à la volée, il étonne journalistes et adversaires. Quand il n’est pas coupé, son revers devient hyper puissant et achève le point. Un outil pratique sur terre battue.

 

 

Ken Rosewall

La définition même de l’élégance. Rosewall fut l’une des premières références en termes de revers à une main. Lorsqu’il est question d’esthétisme, impossible de l’oublier. D’autant plus impressionnant que l’Australien, naturellement gaucher, jouait avec la main droite. Exceptionnel en volée, son revers tapait la balle très tôt pendant que le corps avançait. Résultat : après son coup d’une précision parfaite, Ken montait très souvent au filet. Dommage que les images manquent.

 

 

Arthur Ashe

Ashe n’avait pas un revers à une main, mais plusieurs. Et même seize, selon la légende. Totalement imprévisible, l’Américain pouvait envoyer la balle où il le voulait avec le dos de son bras droit et à la force de son poignet. Un coup créatif et spontané à l’image du joueur imaginatif qu’il était. C’est d’ailleurs sur une volée de revers qu’il remporte le premier US Open de l’histoire en 1968. Son premier Grand Chelem.

 

 

Stefan Edberg

Comme beaucoup, Edberg jouait au départ avec un revers à deux mains, avant de changer à l’adolescence. Sauf que son revers une main devient magnifique au fil du temps. A tel point que le principal concerné considère encore aujourd’hui qu’il n’a pas d’équivalent. Même pas Roger Federer. « Je pense que Roger joue bien mieux que moi sur beaucoup de tous les autres coups, mais je me donne un petit avantage sur le revers, a-t-il ainsi estimé en 2014 lors d’une conférence. Quand je jouais encore, j'avais l'un des meilleurs revers du circuit. Je pouvais l'utiliser offensivement et défensivement, avec beaucoup de variations. C'était un coup décisif pour moi. » Personne ne pourra vraiment le contredire.

 

 

Steffi Graf

Pour celui qui devait le retourner, il était agaçant. Terriblement frustrant. Mais pour les supporters, c’était un régal. Si les revers une main de l’Allemande étaient en fait des revers slicés pas très puissants, ils étaient toujours bien exécutés. Et d’une efficacité chirurgicale. Ils lui permettaient en effet de réduire la vitesse du jeu, de défendre en se laissant du temps et de casser le rythme. Comme quoi, la loi du plus fort n’est pas forcément respectée. Surtout sur gazon.

 

 

John McEnroe

Les mots ne sont pas nécessaires. Tout est dans l'image.

 

 

Gustavo Kuerten

Le smile, mais pas que. L’homme à la banane disposait d’un revers aussi esthétique qu’efficace. Si son geste pouvait le faire passer pour un danseur, il lui permettait surtout de repousser son adversaire en fond de courts. Arme fatale sur terre battue, elle a grandement aidé Guga à s’offrir trois Roland Garros. D’autant que contrairement aux autres, le Brésilien pouvait frapper de manière puissante, enchaînant les coups gagnants. « Il avait cette façon de frapper très fort, avec une balle très bombée qui gênait considérablement le joueur en face, nous expliquait Patric Hagelauer il y a quelques mois. La balle était aussi frappée assez tard, ce qui en rendait sa lecture d’autant plus difficile. » Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui considèrent le revers inimitable de Kuerten comme le plus beau des revers à une main de l’histoire. Pas mal pour un mec qui utilisait toujours ses deux mains à quatorze ans.

 

 

Gastón Gaudio

L’un des vainqueurs de Roland Garros les moins connus du grand public. Pourtant, c’est peu dire qu’El Gato était agréable à regarder jouer. Et arrivait, en plus, à donner avec son revers des trajectoires imprévisibles à la balle grâce à des effets déroutants. Spécialiste du revers croisé, Gaudio aurait mérité davantage de reconnaissance et une carrière plus étoffée rien que pour ce coup de raquette.

 

 

Justine Hénin

« Le meilleur revers du monde. » Voilà comment John McEnroe parlait de Justine Hénin. Assez spectaculaire, ce coup était l’un des préférés de la Belge. Cependant, il était extrêmement dur à réaliser. Et a donc nécessité des années d’entraînements, comme le rappelait Luc Bodart, un de ses premiers entraîneurs, sur lalibre.be : « C'était inné chez elle, mais c'est à force de travail qu'elle a forgé ce coup (…) Justine était (…) extrêmement douée. Le revers à une main tel qu'elle l'exécute s'avère, en effet, d'une prodigieuse complexité. C'est bien simple : si le geste n'est pas parfait, la balle ne passe pas. » Malheureusement pour ses adversaires, toujours surpris par la violence et la qualité du coup, Hénin était une perfectionniste.

 

 

Par Florian Cadu

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