Tu sais que tu resteras un éternel espoir quand...

16 oct. 2012 à 15:41:33

…entre 16 et 18 ans… …t'es champion du monde junior presque par inadvertance en ne jouant que la moitié des tournois... …tu réalises deux, trois perf' plus que prometteuses contre des Top 100 sur le retour et ça...

…entre 16 et 18 ans…

…t'es champion du monde junior presque par inadvertance en ne jouant que la moitié des tournois... …tu réalises deux, trois perf' plus que prometteuses contre des Top 100 sur le retour et ça te monte à la tête. …les gros équipementiers se battent pour te signer puisque d'évidence tu seras le next big thing. Et que tu ne peux pas rester avec ce petit couturier italien. …t'es tout ému quand les filles se mettent à crier à la sortie du court après une grosse victoire. Tu viens de faire connaissance avec les groupies. Tes premiers émois, pas forcément les leurs. …ton entourage, tes voisins de palier, ta boulangère commencent à te dire que t'es salement bon et tu finis par le croire. …tu as un article avec photo dans un quotidien national alors que –bon, hein- t'as rien prouvé. …ta vie ressemble à un conte de fée et tu ne t'en rends pas compte. ….tu prends le premier set à un Top 10 dans un de tes premiers Majeurs avant de t'écrouler et de ne plus faire que quatre jeux. Comme un signe...  

…entre 19 et 22 ans…

…ton agent décide de l'essentiel à la place de ton coach. …pour ta première finale d'un tournoi ATP (un 250), tu perds contre un gars de ton âge que tu tordais à chaque fois chez les jeunes. …tu sors le numéro un mondial en trois sets dans un Masters Series en quart de finale avant de t'écrouler contre le quarante-troisième qui t'écœure au mental. A l'argentine, sur terre battue... …tu fais un quart de finale en Grand Chelem avant de ne plus passer un tour sur le circuit pendant trois mois et demi... …tu sors avec la bassiste d'un groupe de rock indé anglais et ça te perturbe grave. …tes saisons finissent par se ressembler : quelques coups d'éclats magistraux, des couacs retentissants et l'irrégularité comme moteur. T'es un bipolaire et tu ne le sais pas. …tu régresses pour la première fois depuis tes débuts en pro au classement ATP de fin d'année. Tu n'as pas encore vingt-deux ans... …tu ne sais jamais te mettre les tripes au soleil. …ta mère prend vraiment trop de place dans ta carrière. Ça finit par se voir  

…entre 23 et 26 ans…

…tu changes d'entraîneur comme de portable. …tu te satisfais d'éternelles défaites en huitièmes de finale de Grand Chelem. …tu n'as plus gagné de tournoi depuis dix-huit mois mais, bon, tout va bien... …tu ne déçois jamais quand tu affrontes les barons du Top 10. Tu perds à chaque fois. …tu troques une multinationale de l'Oregon pour la marque de sportswear d'un rappeur émergent de Corbeil-Essonnes comme équipementier... …tu as toujours de bonnes excuses quand tu perds : les faux rebonds, la pluie, le toit, les spectateurs trop bruyants, le physique. What else ? …tu sors avec une top-modèle lituanienne. Après ça, ferrailler cinq sets contre un crocodile espagnol semble constituer une expérience traumatisante.  

…à 27 ans et plus…

…tu n'écoutes plus ton coach. D'ailleurs, bientôt tu n'en auras plus, tu voyageras seul. …ton public est prêt à s'embraser dès que tu passes plusieurs tours d'un Majeur alors qu'il sait au fond de lui que tu n'en gagneras JAMAIS un. …tu peux disparaître de la circulation et personne ne s'en rend compte. …tu continues malgré tout à réaliser deux, trois coups d'éclat par saison. C'est ta marque de fabrique. …seul un miracle pourra changer la face de ta carrière comme celles de Gomez (Roland-Garros, 1990) ou Ivanisevic (Wimbledon, 2001)... …à l'âge de 27 ans, tu es derrière la colline. Tout le monde le sait, à commencer par toi, et personne n'en parle. ….à l'heure de la retraite, les journalistes ne manqueront pas d'évoquer cet énorme potentiel jamais exploité et des regrets éternels. Le gâchis n'est pas une fatalité...   Par Rico Rizzitelli  

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