Top 10 : ils ont joué au tennis, vraiment ?

18 sept. 2012 à 13:51:48

Ils sont connus et ont bâti leur renommée dans des domaines très éloignés du tennis. A tel point qu’on en oublie presque qu’ils ont été, à leur époque, de très bonnes raquettes. Idéal pour les conversations de fin de...

Ils sont connus et ont bâti leur renommée dans des domaines très éloignés du tennis. A tel point qu’on en oublie presque qu’ils ont été, à leur époque, de très bonnes raquettes. Idéal pour les conversations de fin de dîner en ville, et celles, du matin, devant la machine à café.

Gustave V – roi de Suède

Le seul et unique roi du tennis, c’est lui : Gustave V, monarque de Suède, qui régna sur son pays entre 1907 et 1950. Excellent joueur, vigoureux et bien bâti, il s’est adonné à sa passion 67 ans durant. Il remporta même sous le pseudonyme de « Mr. G » plus de 200 prix dans différents tournois internationaux. Créateur du premier club de tennis suédois, cet homme éclairé est notamment intervenu durant la Seconde Guerre Mondiale auprès des autorités nazies afin d'obtenir la grâce de champions de tennis emprisonnés. En octobre 1950, d’un naturel philosophe, Gustave commença son testament par ces mots : « Si je meurs… ». Et finit par mourir.

Henri VIII Tudor – roi d’Angleterre

Grand, vif, très agile, plutôt bel homme, et bien qu’enclin à l’obésité, le roi d’Angleterre Henri VIII Tudor, qui régna de 1509 à 1547, séduisit aussi son peuple par sa dextérité raquette en main. « Saint Georges en personne », écrivait un ambassadeur vénitien. Une sainteté, sans doute, un joueur assidu à l’origine de la popularité du jeu de paume, certes, mais une âme vaniteuse, despotique et jalouse qui décapita sa deuxième épouse (il en eut six, Ndlr) Anne Boleyn, ne supportant plus les soupçons d'adultères qui portaient sur elle. La légende veut qu’elle fût exécutée quand… il joua au tennis !

Fred Perry – créateur de mode

Cette année encore à Wimbledon, de nombreux touristes se sont photographiés aux côtés d’une superbe statue et de son socle entouré d’un parterre fleuri. « S’il vous plait, ne piétinez pas les fleurs et la terre, vous pourriez marcher sur Fred Perry », avertit toujours le guide lors de sa visite officielle. Un brin d’humour local en forme d’hommage au vainqueur des Championships de 1936, dernier fantôme britannique à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem avant Murray à l’US Open ! La jeunesse du monde entier, elle, se console des franges capillaires du groupe Oasis avec un polo orné au cœur d’une couronne de laurier brodée. Même le président Kennedy en raffolait. Un logo que Perry lui-même emprunta au tournoi londonien.

Stan Smith – Le monde entier à ses pieds

« Beaucoup de joueurs portaient la “Stan” parce que c’était la meilleure. Mais il y avait de la jalousie à mon égard. Je me souviens d’un joueur sud-américain qui avait trafiqué ses Stan Smith en collant un sticker Lotto dessus, parce qu’il était sponsorisé par cette marque. Je lui avais dit : ‘Hey, mais tu portes mes chaussures !’ Il m’avait répondu : ‘Oui, mais surtout, ne le dis à personne’ ». Souvenir ému de Stanley Smith, californien, 66 ans, joueur légendaire des seventies et membre de l’International Tennis Hall of Fame. Malheureusement, ou heureusement, il est aujourd’hui plus connu pour son patronyme offert en 1971 au soulier le révérencieux de la street culture : la Adidas Stan Smith, dont la commercialisation définitive prendra fin en décembre de cette année. La fin d’un mythe. http://www.youtube.com/watch?v=dA8DsUN6g_k

Nasser al-Khelaïfi – président du Paris Saint-Germain (football)

Aussi à son aise en costume-cravate qu'en thawb et ghutra, l'habit traditionnel au Qatar, ce grand amateur de chasse au faucon est aussi un passionné de tennis. Les négociations pour la reprise du club de football de la capitale française auraient d’ailleurs été menées dans les travées de Roland-Garros. Président de la fédération qatarienne de tennis et ancien capitaine de Coupe Davis par BNP Paribas, le bilan sportif de Nasser al-Khelaïfi n’a du reste rien d’extraordinaire. Mais il a l’honneur d’exister : une seule et unique incursion parmi les 1000 premiers du classement ATP et un bilan de 32 victoires pour 84 défaites de 1992 à 2002. Parmi elles, sa toute première taule officielle (6/0, 6/1) en 1996 à Sankt Pölten, face au numéro 2 mondial de l'époque, l'Autrichien Thomas Muster.

Alain Gerbault – navigateur

Très bon joueur des années 1920, son nom parle surtout aux passionnés de la mer. Alain Gerbault est cet aventurier français fou de solitude qui décampait en mer dès qu’il en avait l’occasion. Ainsi, en 1923, Gerbault lève les voiles en solitaire pour cinq ans de tour du monde sur son fameux Firecrest. Et dès son retour triomphal au Havre, il court assister en spectateur à la finale de Coupe Davis par PNB Paribas 1929 opposant la France aux USA à Roland Garros. Surprise et émue, la foule aux anges l’acclame d’une seule voix et chante en son honneur la Marseillaise. Les joueurs français, eux, lâchent leurs raquettes et escaladent même la tribune présidentielle pour l’embrasser.

Torben Ulrich – musicien, acteur, journaliste… et père du créateur de groupe Metallica

En général, les fans de Metallica n’en reviennent pas quand on leur dit que le père de Lars Ulrich, créateur et batteur du groupe, fut un très grand joueur de tennis dans les années 1950-60. Avant d’hurler dans un micro, le petit Lars a passé son enfance dans les allées des plus grands tournois du monde. Papa était un véritable hippy, qui refusait tout autant de jouer le matin que d’aller chez le coiffeur ou de se raser la barbe. Clarinettiste de génie, l’un des meilleurs d’Europe, Torben touche aussi à la philosophie, à l’écriture, à la peinture, au journalisme, à la télévision, et même au cinéma. En 1969, il apparait dans un court métrage de Jorgen Leth, chantre danois de l’underground qui a beaucoup influencé Lars Van Trier. Bref, un joueur complet.

Sue Barker – présentatrice vedette sur la BBC

En 1976, à 19 ans, elle fait le hold-up à Roland-Garros. Les meilleures sont absentes. Elle enlève le titre, sans vraiment comprendre pourquoi : « Il était prévu que je gagne et j’ai gagné. Sans rien faire de spectaculaire ! Au contraire, je n’ai jamais très bien joué ... ». Reconvertie présentatrice en chef de l’émission A Question of sport, connue de tous en Grande-Bretagne, elle dérape l’année dernière en évoquant – hors antenne – avec une maquilleuse le postérieur de la légende locale des fléchettes, Phil Taylor : « Regardez-moi ce cul ! Vous pourriez y garer votre vélo. Il ne sert à rien sur cette émission, mais je dis aux producteurs que nous avons besoin de lui. J’aime bien m’offrir quelques friandises pour les yeux ». Mise à la porte, elle fut vite réintégrée. Populaire, trop populaire.

Jacques Chaban-Delmas –ancien premier ministre français

Pour ne pas être embêté par les journalistes, « Chaban » demandait au juge-arbitre de toujours programmer ses matchs aux aurores et de le faire jouer sous différents pseudos. Il y eut notamment « Peremy », référence à peine voilée à son poste de Premier Ministre. Toute fin des années 1960, le chef du gouvernement caracole même, à 50 ans passés, en tête de la seconde série de tennis. Vainqueur du double vétéran (compétition qui n’existe plus, Ndlr) entre 1965 et 1970, il a joué plusieurs fois le mixte et le double du vrai Roland-Garros. La dernière fois à 53 ans. En plein mai 1968…

Patrice Duhamel – journaliste

Avant d’être de célèbres journalistes, les deux frères Duhamel, Alain - l’inoxydable intervieweur politique - et Patrice - ancien directeur général des antennes de Radio France, entre autres - furent tous deux classés négatifs. Si Alain a été sollicité un jour par François Mitterrand pour être le quatrième d’une partie de double, seul Patrice joua Roland-Garros. En 1968, il passe deux tours aux qualifications : « J’étais particulièrement en forme, cette année-là. En raison des grèves du mois de mai, l’arrêt prématuré des cours m’a permis de peaufiner ma préparation ».

Bonus track :

Yannick Noah – chanteur français

Le chanteur engagé, qui milite depuis une vingtaine d’années contre la guerre, le racisme, et pour les petits oiseaux, était dans les années 80 un très bon joueur de tennis. Il aurait même remporté, parait-il, Roland-Garros en 1983… Par Victor Le Grand et Julien Pichené

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