C'est vrai que le tennis professionnel masculin a repris depuis maintenant un mois. Mais la vérité est qu'il a vraiment repris la semaine dernière, avec le retour de Rafael Nadal à la compétition ! C'est évidemment de l'humour, mais pour le "Rafa fan" que je suis, et pour tous les autres dans mon cas, que c'est bon de le revoir jouer ! Et que c'est bon de le revoir envoyer des coup droits gagnants sur des angles improbables comme celui-ci :
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— ATP Tour (@atptour) September 18, 2020
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Malheureusement, tous ses coups n'étaient pas à la hauteur de celui-ci, mais il ne fallait pas non plus s'attendre à ce qu'il s’envoie direct un Masters 1000 sur terre battue, en arrivant sans aucun rythme de compétition. La surface est très exigeante et, de fait, beaucoup moins tolérante pour les performances en demi-teinte. Même pour Rafael Nadal.
N'en déplaise à Nick Kyrgios
Tout avait très bien commencé avec une victoire en 1h13 face à son compatriote Pablo Carreno Busta 6-1 6-1. Cependant, il ne fallait pas lire trop en profondeur dans la performance de Rafa face à Pablo. Ce dernier, je vous le rappelle et n'en déplaise à Nick Kyrgios, avait atteint les demi-finales à l'US Open et est donc arrivé à Rome cramé, avec très peu de temps pour s'adapter à la surface et les glissades qu'elle nécessite. Et pour couronner le tout, il affrontait Rafael Nadal, qu'il avait déjà joué 5 fois et face auquel il n'avait réussi qu'à gagner 1 petit set. La victoire de Nadal était donc ultra prévisible.
Au tour suivant, l'homme aux 12 Roland-Garros a disposé du Serbe Dusan Lajovic en 1h30 sur un score de 6-1 6-3. Avant ce match, ils s'étaient affrontés exclusivement en Grand Chelem (US Open et Roland-Garros) et Lajovic avait remporté 14 jeux au total. Pourtant, cette deuxième victoire romaine s'est avérée déjà un peu plus compliquée que celle face à Carreno Busta. Attention, on n'était pas dans des niveaux de complexité du genre Inception, mais c'était quand même un peu moins simple qu'au premier tour.
Ensuite, en quart de finale, Rafael Nadal a clairement montré des signes de fatigue face à Diego Schwartzman. Il a commis 30 fautes direct dans ce match, dont 18 en coup droit ! C'est beaucoup. Beaucoup trop. En plus, il ne s'agissait pas de balles litigieuses qui effleurent les lignes. Non, on était plutôt dans de la bonne bâche des années. Face à la mobylette argentine, cette sorte d'imprécision est sanctionnée immédiatement.
Il ne gagnera pas son 13e titre à Paris
Rafa a tiré un bilan très froid et objectif de son tournoi : « Ce n'était pas du tout ma soirée. Il a très bien joué, pas moi. Quand c'est comme ça, on perd, c'est simple. Ce genre de choses peut arriver après une longue période sans jouer. J'ai réussi deux bons matches, mais ce soir, c'était un mauvais. Bravo à Diego. Je vais continuer à travailler. Au moins, j'ai pu jouer trois matches, je me suis battu jusqu'au bout. »
La grande question est maintenant : va-t-il être prêt pour Roland-Garros ? S'il refait un match comme il a fait face à Schwartzman, il ne gagnera pas son 13e titre à Paris. Nadal a fait le choix de ne pas jouer la tournée américaine, car il ne se sentait pas de faire la transition aussi vite entre New-York et Paris. C'est une stratégie. Sera-t-elle payante ? On sait que Rafa est un joueur qui a besoin de compétition. Il ne peut pas, comme Roger Federer, arriver sans avoir joué pendant six mois et gagner un Grand Chelem.
C'est donc dans un contre-la-montre (Tour de France oblige) qu'est désormais engagé l'Espagnol. Il va lui falloir arriver sur son premier match à Roland-Garros avec la rage de vaincre qu'on lui connaît et, surtout, en laissant de côté le faible niveau d'intensité dont il a fait état face à Schwartzman. Je ne vous cache pas que je suis inquiet. Face à l'Argentin, il n'était que l'ombre de lui-même. J'ai même l'impression qu'il a perdu en masse.
Peut-il le faire ? Oui.
Va-t-il faire ? Rien n'est moins sûr.