Juste quelqu'un de bien

25 mars 2020 à 10:26:00

Déjà prêt à s'installer à 19 ans parmi les joueurs qui comptent, Félix Auger-Aliassime n'est pas seulement une jeune pousse très prometteuse du tennis mondial. Le Canadien est aussi un garçon réfléchi, désireux de donner du sens à sa carrière. D'où son engagement durable dans un projet humanitaire qui, en prime, le relie à son histoire familiale. Portrait d'un jeune homme pas comme les autres.

Marseille, lundi 17 février. Félix Auger-Aliassime débarque dans la cité phocéenne pour disputer l'Open 13. Il y atteindra la finale, comme il l'avait fait à Rotterdam la semaine précédente. Le jeune Canadien est installé dans le Player's Lounge, quand Gilles Simon passe par là. "Lui, il va gagner beaucoup d'argent. Beaucoup, beaucoup", taquine le Français. Félix sourit, mi-gêné, mi-amusé. "Il me répète tout le temps ça, toutes les semaines !" Sauf que, derrière la boutade pointe une réalité, source d'une réflexion profonde chez la petite pépite québécoise.

Dans un contexte où il est devenu rarissime de performer à l'adolescence, Félix Auger-Aliassime bluffe tout le monde par sa précocité depuis des mois. On n'avait plus vu un joueur de 18 ans aussi bien classé depuis Lleyton Hewitt à la fin du siècle dernier et il faut remonter à un certain Rafael Nadal pour trouver trace d'un joueur aussi jeune dans le Top 20 mondial. Tout va vite, très vite, avec lui. Et ce n'est pas nouveau. Finaliste de Roland-Garros juniors à 15 ans, plus jeune joueur à remporter un match sur le circuit pro en challenger, il a pris l'habitude de défier le temps. Et de susciter des attentes.

 Une idée qui remonte à loin

"Ce n'est pas nouveau, nous confie-t-il. J'accueille ça assez tranquillement, assez naturellement. C'est la réalité de ma carrière aussi. Même si tout est allé assez vite, j'ai bien fait les choses, sans précipitation, tout en restant calme. Ce qui m'a fait gravir les échelons vite, c'est que j'ai pris étape par étape à chaque fois." Le garçon a trop les pieds sur terre pour s'emballer, ou se voir plus grand qu'il n'est.

Sa tête n'a tourné qu'une fois, l'été dernier, parce que d'autres s'étaient chargés de le hisser un peu vite sur des hauteurs qui ne lui appartiennent pas encore. "Le vertige, dit-il, je l'ai eu un peu avant Wimbledon. J'avais fait finale à Stuttgart, une demi-finale au Queens et en arrivant à Wimbledon j'entendais les gens dire que j'étais presque parmi les favoris au titre. Je me suis dit 'ouh la'. Ça m'a donné un coup de stress." Mais il gère : "Je dois m'adapter à cette nouvelle vie, à cette nouvelle pression. Pour l'instant, j'ai eu la chance que ces périodes d'adaptation soient plutôt courtes à chaque fois mais elles sont là quand même."

A vrai dire, nous ne sommes pas trop inquiets pour lui. Bien installé en lisière du top 20 à six mois de son 20e anniversaire (un 8 août, même jour de naissance qu'un certain Roger Federer, son idole), il maitrise son tempo. Gilles Simon a raison. A l'aube d'une carrière prometteuse, de l'argent, FAA va sans doute en amasser confortablement. L'intéressé le sait et c'est bien pour cela qu'a germé en lui une question : que faire de ces gains afin, comme il le dit lui-même, de "donner du sens" à tout cela ? "C'est une idée qui m'est venue tout jeune, ça remonte à loin, explique-t-il. Bien sûr, les gains, c'est une chose qui te donne une liberté personnelle, un confort pour toi et ta famille. Mais c'est aussi pour aider les autres."

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