Roland-Garros a été reporté du printemps à l'automne. Mesure extraordinaire pour situation qui l'est tout autant. Il fallait s'y attendre. Dans le contexte actuel, il était impensable et naïf d'imaginer que le tournoi allait pouvoir se tenir aux dates normales. Au vu de tout ce qui doit être fait en amont pour que le tournoi puisse avoir lieu, tenir les dates du 24 mai au 7 juin était tout simplement impossible.
Comme d'habitude, lorsque la nouvelle est tombée, de nombreux joueurs se sont offusqués de ne pas avoir été consultés. Que devait faire la direction du tournoi ? Consulter chaque joueur et joueuse pour voir s'il ou elle était d'accord ? Vaste blague. Nous vivons une période exceptionnelle. On navigue à vue. Dans des moments comme ceux-là, il faut des prises de décision courageuses et fortes, et surtout pas de choix un peu mou du genou. Comme ils disent dans l'armée : « Demi décision = bordel au carré ».
De toute façon, si Roland n'avait pas choisi ce créneau, quelqu'un d'autre l'aurait pris. Tout va être chamboulé cette année. Et comme le dit si bien Julien Benneteau : « Si Wimbledon avait fait ce choix fort, personne ne l'aurait contesté ». Je ne peux pas être plus d'accord avec lui.
L'été indien parisien
Sortons de la polémique, car elle est inutile. Les joueurs auront besoin de jouer et ils viendront. Et si certains estiment qu'il est plus important d'aller disputer une exhibition, certes bien ficelée, alors c'est qu'ils n'ont rien compris à rien. Voyons plutôt pourquoi le fait de disputer le tournoi fin septembre est finalement une bonne chose.
La période choisie correspond à l'été indien parisien. Pour ceux qui ne l'ont jamais vécu, il s'agit là d'une des plus belles périodes de l'année. On peut y passer des soirées interminables en terrasse à boire des coups et refaire le monde. Un temps plus qu'idéal pour jouer au tennis en extérieur. Souvent meilleur que ces journées glacées qu'on a pu vivre lors des derniers Roland-Garros, notamment en 2016. D'ailleurs, cela ne sera pas la première fois qu'on joue à Roland en septembre. Pour ma part, j'ai le souvenir de trois occasions où le stade était fonctionnel à cette période. En Coupe Davis à deux reprises, face aux Etats-Unis en 2002 et face à la République Tchèque en 2014, et une fois en Fed Cup pour la finale 2005.
Une autre nouvelle fantastique est tout simplement la tenue du tournoi. Certes, il peut encore couler beaucoup d'eau sous les ponts d'ici là, mais si la sortie de crise a lieu au moment envisagé par les spécialistes et que cette date devient effective, alors nous aurons une saison de tennis, certes chamboulée, mais avec un Grand Chelem sur terre battue. C'est quand même la base !
Je vous parie mon gel hydroalcoolique
Tiens, il me vient une autre bonne nouvelle, pour les joueurs cette fois : 40 millions d'euros, ça vous dit ? Ben oui, c'est la somme en prize money distribuée pendant la quinzaine. Sachant qu'aucun joueur ne touchera le moindre radis d'ici juin, j'imagine que tout gain sera le bienvenu. Et je vous parie mon gel hydroalcoolique qu'ils viendront tous.
Mais il y a d'autres raisons pour lesquelles le tournoi en septembre est une très bonne chose. Nos futurs bacheliers vont pouvoir préparer les épreuves sans distraction en fond sonore/visuel. On pourra mieux tester les éclairages avec des journées un peu plus courtes. Les joueurs pourront enfin assister à un match au Parc des Princes. Avec un peu de chance, il pourrait s'agir d'une demi-finale de Ligue des Champions. Il va y avoir des surprises en raison du peu de préparation sur terre. Du coup, il va se passer des choses incroyables. Si certains préfèrent aller disputer une exhibition (suivez mon regard), alors ça laissera la place à des perfs inattendues et, pourquoi pas, de la part de joueurs français qui pourraient aller plus loin qu'à la normale.
Par contre, pour ce qui est d'une victoire tricolore dans le simple messieurs, malheureusement, je vous arrête tout de suite. Pas beaucoup de joueurs ou joueuses ont en effet été consultés, mais l'un d'eux a bien été appelé par Guy Forget. Vous devinez ? Rafael Nadal bien sûr, le maître des lieux. Lui a validé la date. Il sera là. Et donc, ça sent le 13e…
Pour finir, je dirais juste : Vamos Rafa !