Uchronie : si Indian Wells avait eu lieu

18 mars 2020 à 11:11:00

Uchronie : si Indian Wells avait eu lieu
Lundi 9 mars, les amateurs de tennis ont eu un réveil difficile. Dans la nuit, à quelques heures du début des qualifications, le tournoi d'Indian Wells a été annulé. Pour le bien de tous. Mais, s'il avait eu lieu, à quel scénario aurions-nous pu assister ?

Depuis le tournoi d'Indian Wells, le tennis est comme la carrière d'Eugenie Bouchard : à l'arrêt. À juste titre, pour venir à bout du covid-19 le plus vite possible. Telle est notre réalité. Mais, muni du générateur de portail dimensionnel de Rick and Morty et curieux de savoir ce qu'il aurait pu se passer si le tournoi avait eu lieu, j'ai pu explorer un univers alternatif. Un monde parallèle sans coronavirus ; avec pâtes et papier toilette dans nos rayons de supermarchés.

Rafael Nadal, Novak Djokovic et Dominic Thiem - tenant du titre - sont les trois grands favoris. Roger Federer, lui, est à la maison. La faute à un genou droit aussi couinant qu'une vieille trappe de grenier. En forme depuis le début de saison, Gaël Monfils fait partie des outsiders. À l'instar de Stéfanos Tsitsipás, Daniil Medvedev, Alexander Zverev ou Stan Wawrinka. Chez les femmes, Bianca Andreescu, gagnante surprise en 2019, est absente. Comme le Suisse aux 20 titres du Grand Chelem, son genou, articulation capitale, est en berne.

 

Trois favoris chez les hommes, "un peu" plus chez les femmes

 

Hormis Simona Halep, toutes les autres joueuses du top 15 sont présentes. Chacune, d'Ashleigh Barty à Sofia Kenin en passant par Serena Williams, Petra Kvitová, Karolina Plisková, Naomi Osaka ou encore Elina Svitolina, peut prétendre à la victoire. La dernière citée vient d'ailleurs de s'imposer à Monterrey. Son premier titre depuis le Masters 2018. En ce qui concerne les Tricolores, les attentes sont limitées. Toutes sont au-delà de la 40e place au classement WTA. Et, malheureusement, pas d'exploit.

Meilleures chances françaises, Kristina Mladenovic et Caroline Garcia tombent au 3e tour face à plus fortes qu'elles. Comme Diane Parry : l'éclaircie bleue dans le désert californien. Invitée en qualifications, la jeune femme de 17 ans, membre de la Team BNP Paribas jeunes talents, parvient à gagner deux matchs dans le tableau principal avant de s'incliner en 3 manches et 2h34 face à Serena Williams. "Elle m'a vraiment impressionnée, lâche l'Américaine après la rencontre. Vous savez, sur la Lune, il y a un immense cratère appelé 'Parry'. Diane, c'est pareil. Elle a réussi à marquer un astre, sans toutefois l'anéantir (sourire)."

 

 

Parry : l'éclaircie bleue

 

Côté masculin, Monfils profite d'un tableau dégagé pour se hisser avec autorité jusqu'en quart de finale. Là, il retrouve Rafael Nadal. Adversaire qu'il ne bat plus depuis 2012. Le bilan est de 14 victoires à 2 pour l'Espagnol. Pourtant, à l'issue du match, le funambule français peut fanfaronner. En faisant siffler la balle avec son coup droit, fort, au point d'éclater des tympans, il réussit le "match de mutant [nécessaire] pour parvenir à marcher" sur Nadal. "J'ai fait tellement de trous dans le court qu'à la fin on aurait pu y faire un golf", se réjouit-il, légitimement, en conférence de presse.

Après une victoire contre Naomi Osaka, Svitolina se qualifie, elle, pour la finale. S'il veut faire aussi bien que sa dulcinée, "La Monf'" doit dompter l'une de ses bêtes noires : Dominic Thiem. Mené 6 succès à 0, il reste sur 4 défaites sans aucun set glané contre l'Autrichien. Mais le Français a un plan. Dans les vestiaires, il emprunte discrètement le téléphone portable de "Kiki" Mladenovic, toujours en lice en double. "Dodo, tu me manques... Notre rupture, c'était vraiment la bonne décision ?", tapote-t-il à l'attention du numéro 3 mondial. Fourbe, sournois, comme il aime se décrire, mais malin. Sur le court, Thiem a la tête ailleurs. 6/2 6/2 Monfils.

 

Monfils et la potion d'amour

 

Le lendemain, sa chère et tendre soulève le trophée en venant à bout d'Ashleigh Barty. Pris par l'euphorie du moment et sa passion brûlante pour l'Ukrainienne, Monfils la demande en mariage le soir même. Celle-ci accepte. À une condition : qu'il gagne le tournoi. En réalité, sa décision est déjà prise. Quoi qu'il arrive, elle l'épousera. Mais elle sait que son homme a besoin d'une inextinguible source de motivation. En finale, le 9e du classement ATP doit faire comme Ethan Hunt. Accomplir une mission impossible. Vaincre Novak Djokovic, ce monstre qui l'écrabouille 17 victoires à 0.

Dès les premiers points, Monfils semble invincible. Conquérant, percutant, il balance des bourre-pifs qui laissent le Serbe groggy. Svitolina est son Panoramix. Avec sa promesse, elle l'abreuve d'une potion magique. Une potion d'amour. "Monfix" domine Djokovic. Enfin. 6/4 6/3. "'Je love', c'est l'anagramme de : 'je vole', s'exprime le néo-poète, trophée dans une main, micro dans l'autre, pendant la remise des prix. Je vais me marier, l'amour donne des ailes !" Du tac au tac, une réplique fuse depuis les tribunes : "Arrête-toi là ! On dirait que tu parles de Red Bull !" Rires. Rideau.

 

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