Top 5 : les biopics du tennis

14 déc. 2017 à 17:06:00

Le biopic tennis, ça existait avant « Borg/McEnroe » et « The Battle of The Sexes » ? Des fifties aux films attendus lors des années à venir, voici notre tour de la question.

Top 5 : les biopics du tennis

 

Le biopic tennis, ça existait avant Borg/McEnroe et The Battle of The Sexes ? Pas vraiment, mais ces deux films sortis en novembre pourraient lancer une petite mode. Alors que le genre est pour l’instant assez pauvre, les projets et les films fantasmés ne manquent pas. Des fifties aux films attendus lors des années à venir, voici notre tour de la question.  

 

1/ Hard, Fast and Beautiful, d’Ida Lupino (1951)

 

Le plus classique, mais pour l’instant le meilleur de tous ! Si le nom d’Helen Wills n’est jamais cité, cette comédie de mœurs d’Ida Lupino, actrice et réalisatrice, s’inspire du livre American Girl, lui-même inspiré de la vie de la contemporaine et rivale de Suzanne Lenglen, octuple vainqueur de Wimbledon et célèbre pour tirer constamment la tronche... Vous suivez toujours ? Pour ne pas avoir l’air d’y toucher, Hard, Fast and Beautiful donne à son héroïne le nom de Florence Farley. Mais l’histoire de cette jeune surdouée, malheureuse car contrainte à la compétition par une mère ambitieuse, fait tomber tous les doutes : le film est bien une référence à Wills en même temps qu’une satire de l’arrivisme. Dommage que le découpage des scènes de jeu, pourtant tournées sur le Central de Forest Hills, se résume trop souvent à de maladroits champ-contrechamps. On ne le savait pas encore en 1951, mais dans ce domaine, la télévision allait faire beaucoup mieux par la suite.

 

2/ Terre battue, de Stéphane Demoustier (2014)

 

Tous les fans de tennis connaissent l’affaire Fauviau. « L’histoire d’un père dont le fils était un bon joueur de tennis, et qui, pour être sûr de le faire gagner, avait mis un puissant somnifère dans la bouteille d’eau de plusieurs de ses adversaires. L’un d’eux en est mort », résume Stéphane Demoustier, qui, en frictionnant ce fait divers survenu en 2003, l’a aussi profondément édulcoré. En effet, le film présente ce voyou de père comme un homme meurtri par la perte de son travail et par ses problèmes de couple, ce qui n’était pas le cas de Christophe Fauviau, condamné en 2006 à huit ans de prison. Et pourquoi la scène finale du match de tennis qui vire au drame est-elle si longue ? Sur ce sujet, un documentaire - même sans aucune image de jeu - aurait sans doute été bien plus efficace.  

 

3/ 7 Days in Hell, de Jake Szymanski (2015)

 

On ne sait plus trop si l’on doit rire ou pleurer devant ce “documenteur”, comprendre faux documentaire, inspiré de la rencontre entre John Isner et Nicolas Mahut à Wimbledon en 2010 - remportée par le premier par 70 jeux à 68 dans le cinquième set. Ici, le marathon oppose un jeune prodige un peu niais, Charles Poole, à un orphelin trouvé dans la rue par Richard Williams, Aaron, élevée avec ses deux sœurs adoptives Venus et Serena. On reconnait bien au long de ce canular quelques éléments piqués dans l’histoire du tennis de ces quarante dernières années ; pêle-mêle : une perruque (Agassi), un juge de ligne malencontreusement tué pendant un match (Edberg) ou une reconversion ratée dans le prêt-à-porter (Borg). Du célèbre marathon franco-américain, 7 Days in Hell  n’a en fait retenu que ce cinquième set disputé sur plusieurs jours. À la différence que dans le film, les deux joueurs finissent la rencontre en s’entretuant à coups de raquette... avant d’être enterrés ensemble !  

 

4/ Vijay Amritraj (titre et réalisateur encore non communiqués, 2018)

 

Premier joueur indien à devenir professionnel, Vijay Amritraj s’est démarqué lors des « années lift » par son style minimaliste et cristallin. Amritraj, c’est avant tout l’impression du moindre effort poussée à son paroxysme. Un sentiment renforcé par une présence quasi mystique qui, en 1983, a convaincu le réalisateur John Glen d’en faire un charmeur de serpent dans le treizième numéro de James Bond, Octopussy. Sa carrière de joueur (il fut 16è mondial en 1980), sa reconversion dans le cinéma (il a complété son improbable petite filmographie avec Star Trek 4 en 1986 et Walker Texas Ranger en 2001) et sa philanthropie (il a été nommé messager de la paix par les Nations Unies et a fondé une association pour venir en aide aux plus démunis) ont convaincu son fils Prakash, lui aussi ancien joueur passé dans la comédie et la production, de mettre en route un biopic sur papa. « Je me sens béni quand je dis que mon plus grand héros et mon père ne sont qu’une seule et même personne ». Emouvant, mais réservé aux compatriotes ! Pas sûr en effet que ce film, attendu pour 2018 ou 2019, ne sorte ailleurs qu’en Inde...

 

5/ When Billie Beat Bobby, de Jane Anderson (2001)

 

The Battle of the Sexes, sortie le 22 novembre dernier, n’est pas la première adaptation à l’écran de la rencontre mixte et ultra médiatisée entre Billie Jean King et Bobby Riggs en 1973. Pourtant porté par la présence d’Holly Hunter, qui sortait d’une grosse décennie 90 avec Crash et La leçon de piano, le téléfilm When Billie Beat Bobby repose dans l’immense cimetière des œuvres oubliées. RIP.

 

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