Top 10 : Leur toute première fois, toute toute première fois

18 mars 2015 à 09:04:20

Top 10 : Leur toute première fois, toute toute première fois
La première fois, on s’en souvient toujours. Pour Pete Sampras, ça a eu lieu à Indian Wells, en 1988. Alors que le tournoi se poursuit cette semaine, l’occasion est trop belle de se rappeler de 10 « premières fois » de numéro 1 mondiaux.

La première fois, on s’en souvient toujours. Pour Pete Sampras, le « dépucelage » a justement eu lieu à Indian Wells. 1988, un ado de 16 ans et demi, 893è mondial, gagne sa toute première rencontre ATP en sauvant 5 balles de match contre Ramesh Krishnan. On connait la suite. Et chez les autres seigneurs du jeu ? Entrée fracassante ou discrète, voici 10 « premières fois » de numéro 1 mondiaux.  

 

La Quinta 1986 : Andre Agassi et la note de frais bidon

 

Février 1986, un petit bout d’homme (15 ans) sorti de nulle part (603è mondial) trouve la bonne ruse pour toucher le chèque (2502 dollars) censé récompenser sa première victoire sur le grand circuit. Le coup droit est déjà béton, la barbe arrive, mais le jeune Andre Agassi n’est pas encore passé pro. L’Américain sidèrera le directeur du tournoi Charlie Pasarell en lui adressant une fausse note de frais : « J’ai dressé une liste détaillée de mes dépenses imaginaires, comprenant notamment un prétendu vol en première classe depuis Vegas... Si j’ai eu le culot de réclamer une telle somme, c’est parce que je viens de Vegas. Après tout, j’ai été initié aux jeux d’argent avant de savoir aller sur le pot. » Une star est née.

 

Toulouse 1998 : Roger Federer et le compte en Suisse

 

Le Suisse est déjà un champion du monde junior très en vue en ce dernier jour d’octobre 1998 qui l’a vu faire sa première victime. Curieusement, Guillaume Raoux, expédié 6-2 6-2, s’en souvient à peine. Federer lui a meilleure mémoire : « Je me souviens qu’il revenait d’une rencontre de Coupe Davis et j’en avais profité. » Le jour de sa 800è victoire sur le circuit, le « maître » a raconté l’émotion ressentie en recevant son premier prize money à 5 chiffres : « Que faire avec ? Le mettre sur un compte en banque en Suisse, telle fut ma réponse. » Il parait que le compte présente quelques zéros de plus aujourd’hui.

 

US Open 1987 : Michael Chang, merci à Mao Tsé-Toung !

 

59 kilos, n’est-ce pas trop léger pour passer un tour en Grand Chelem ? Michael Chang a apporté la réponse à 15 ans et demi, en battant Paul McNamee au premier tour de l’US Open. Deux ans après sa victoire aux petits As de Tarbes, le poids plume a d’emblée séduit les sponsors. Il a même eu droit à un article dans le Boston Globe, signé Bud Collins et titré « Merci Mao Tsé-Toung ! ». On y apprit que son grand-père, ancien membre du corps diplomatique en Chine, a fui son pays pendant la révolution pour prendre la direction des Etats-Unis. Sans Mao, on n’aurait donc jamais vu Ivan Lendl se faire pincer par un service à la cuillère sur le Central de Roland-Garros…

 

South Orange 1976 : John McEnroe en mode silencieux

 

L’attaquant le plus râleur de l’histoire du tennis a commencé sa carrière sans faire de bruit, scotché sur sa ligne de fond. Même pas cap’ de regarder un juge de chaise dans les yeux, John McEnroe n’a encore rien en 1976 de ce qui fera sa légende par la suite. Pas même cette célèbre mise en jeu égyptienne, dos au filet, mise au point seulement en 1978. Et il n’y a que lui pour se souvenir de cette toute première fois à South Orange, contre Barry Phillips-Moore.

 

Barcelone 1998 : Marat Safin chez « lui »

 

Inoubliable ! En 1998 à Roland-Garros, les stars Andre Agassi et Gustavo Kuerten se retrouvent sur le bas-côté, fauchés d’entrée par un bolide russe inconnu ou presque. Inconnu ou presque car Safin avait déjà (un peu) fait parler de lui un mois plus tôt en Espagne, y signant un premier succès chez les pros sur Magnus Larsson. Safin « impressionna tout le monde par sa puissance et son timing parfait » selon Alain Deflassieux dans L’Equipe. On allait rapidement le mesurer, ainsi que l’impact du bonhomme sur la gent féminine…

 

Adélaïde 1998 : Lleyton Hewitt en embuscade

 

Première victoire sur le circuit (sur Scott Draper, qui deviendra plus tard son coach) et premier titre ATP : Lleyton Hewitt a tout fait dans la même semaine et dans sa ville natale, à 16 ans et 10 mois. Pressé et excité. Mais quel est donc ce 550è mondial qui ne sait pas jouer en silence. Assourdi en demi-finale par cette avalanche de « come on ! », Andre Agassi n’a pas vu venir le phénomène : « Je l’ai sous-estimé. J’ai commis la faute de croire qu’il allait faiblir. »

 

Miami 2000 : Andy Roddick à toute vitesse !

 

58 minutes pour écraser le pauvre Espagnol Fernando Vicente, plombé notamment par un ace à 215 km/h. Un excès de vitesse commis à 17 ans, avant même d’avoir l’âge du permis de conduire. Et déjà cette coolitude à l’américaine lorsqu’on lui fait remarquer qu’Andre Agassi l’attend au tour suivant : « Ça ne va pas m’empêcher de dormir. C’est un rêve de me trouver face à Agassi. Je pense que je vais encore jouer sur le court central et ça va être plein à craquer, ça me plaît. »

 

Bucarest 2004 : Djokovic le « modeste »

 

« Arnaud Clément s’est incliné devant le très jeune (17 ans) et très modeste (272e selon l’ATP) Novak Djokovic. » Dans L’Equipe du 15 septembre 2004, le compte-rendu de la première perf de « Djoko » est à peine plus long qu’un tweet. Conséquence d’une carrière junior mitigée, le Serbe, qui n’avait pas encore réglé ses problèmes de respiration, est alors aussi peu médiatique qu’imposant. Mais bientôt, c’est le tournoi de Bucarest qui deviendra trop modeste pour qu’il daigne y mettre les pieds.

 

Luxembourg 1984 : Boris Becker, déjà star

 

Boris Becker a toujours été « Boum Boum ». Pas d’anonymat possible avec ce joueur si spectaculaire, vedette le jour même où il a ouvert son compteur sur le Grand-Duché, le 9 avril 1984. Gene Mayer, vainqueur de l’Allemand au deuxième tour après avoir sauvé deux balles de match, a même parlé du revers long de ligne le plus puissant au monde…

 

Majorque 2002 : un Rafael Nadal (encore) lycéen et (déjà) blessé

 

Rafael Nadal-Parera. Oui, oui, c’est bien lui ! Le nom de sa mère est encore collé à celui de son père, comme le propose la coutume ibérique. Et l’Espagnol est encore au lycée quand il passe, à 15 ans et 10 mois, le premier tour à Majorque. Victoire contre Ramon Delgado, défaite deux jours plus tard contre Olivier Rochus, l’école buissonnière n’a duré que deux jours. « Maintenant je retourne à l’école. Plus de compétition jusqu’à ce que les examens soient terminés. » Déjà sérieux. Et (déjà) blessé aussi. Une tendinite à l’épaule, à seulement 15 ans...

 

Par Julien Pichené

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