Opposé à la France en finale, l’équipe de Suisse de Coupe Davis par BNP Paribas aimerait remporter la prestigieuse épreuve pour la première fois de son histoire. Ce serait aussi l’occasion pour le roi Roger Federer d’inscrire l’ultime grande ligne qui manque encore à son palmarès et quitter la liste des champions de tennis n’ayant jamais soulevé le fameux Saladier d’argent.
Jimmy Connors, pas assez collectif
Vainqueur de 8 titres du Grand Chelem, Jimmy Connors voyait le tennis comme un sport individuel, point barre. Trop perso pour considérer la Coupe Davis par BNP Paribas à sa juste valeur, « Jimbo » trouvait toujours de fausses excuses pour ne pas venir renforcer l’équipe américaine, préférant s’accorder quelques jours de vacances ou participer à de lucratifs tournois d’exhibition à la place. Une seule fois il accepte, en 1984, pour se faire sécher en finale par le Suédois Mats Wilander. On ne l’y reprendra plus.
Ellsworth Vines, la tentation du professionnalisme…
Au début des années 30, Ellsworth Vines est la star montante du tennis. Un jeune homme élancé, vainqueur de l’édition 1932 de Wimbledon avec une écœurante facilité, à seulement 20 ans ! Cette année-là, la fédé américaine compte sur lui pour mettre fin à l’hégémonie française en Coupe Davis, mais Vines s’incline en finale face à Borotra sur la surface qu’il maitrise le moins : la terre battue. L’année suivante, épuisé par les sollicitations et la pression qui l’entourent, il craque en demi-finale face aux Britanniques, s’évanouissant même lors de son match perdu face à Bunny Austin. Dans la foulée, il accepte la proposition de son aîné Bill Tilden et passe pro, mettant du même coup un terme à ses rêves de Coupe Davis, compétition alors réservée seulement aux amateurs.
Ilie Nastase, si les Ricains n’étaient pas là…
Trois finales disputées, trois finales perdues ! C’est le cruel bilan de Nastase en Coupe Davis par BNP Paribas. Pire, les trois défaites ont été concédées face au même adversaire américain. En 1969, 1971 et 1972, chaque fois, les Yankees ont triomphé de la maléfique doublette roumaine composée d’Ilie Nastase et Ion Tiriac. Une équipe folle à lier, capable de toutes les provocations pour faire craquer l’adversaire. Et bien souvent, ils craquaient. Sauf l’imperturbable Stan Smith.
Jack Crawford, barré par Fred Perry
L’Australie et la Coupe Davis par BNP Paribas, c’est une histoire d’amour qui dure depuis plus de 100 ans et qui a permis aux plus grands champions de l’île continent d’enrichir leur palmarès. Parmi les rares malheureux dans l’épreuve, il y a Jack Crawford, l’un des meilleurs mondiaux du tennis d’avant-guerre. En 1936, lui et Adrian Quist pensent leur heure venue, avec des victoires face aux Etats-Unis puis l’Allemagne, mais la Grande-Bretagne s’impose en finale, grâce au cinquième match remporté par Fred Perry (34 victoires en 38 matchs de Coupe Davis !) face à Crawford. Ce dernier a laissé passer sa chance. Lorsque l’Australie remporte de nouveau le Saladier d’argent en 1939, Quist est cette fois associé à John Bromwich.
Guillermo Vilas, et pourtant il a insisté !
L’Argentin a mis du sien pour faire gagner son cher pays, sans jamais réussir à conquérir le précieux Saladier d’argent. Au total, 14 années de bons et loyaux services, pour autant de déceptions. Une fois pourtant, il a bien cru atteindre le Graal. Lors de la finale disputée face à l’équipe américaine en 1981, il dispute un double décisif d’anthologie avec son compère José Luis Clerc, perdu 11-9 dans le 5e set après cinq heures de jeu. Le rêve est passé… En quatre finales disputées, l’Argentine n’en a pas gagnée une seule.
Manolo Santana, l’Espagne qui perd
Depuis 2000, année de sa première victoire, l’Espagne est la nation qui a remporté le plus de fois l’épreuve, avec 5 succès. Mais avant cette Espagne qui gagne, il y avait celle qui perd, avec deux échecs en finale en 1965 et 1967. Chaque fois avec Manolo Santana, et chaque fois face à l’Australie de Newcombe et Emerson. En 1967 pourtant, Santana forme un sacré duo avec Manuel Orantes, mais les deux loustics sont balayés en finale sur l’herbe de Brisbane. Saleté de gazon !
Nicola Pietrangeli, des records pour rien
Le record de matchs disputés en Coupe Davis par BNP Paribas ? C’est Pietrangeli qui le tient, avec 146 matchs entre 1954 et 1968. Le record de victoires ? Pietrangeli encore, 78 victoires en simple, 42 en double. Le record de victoires avec le même compère ? Pietrangeli toujours, 34 succès avec son compatriote italien Orlando Sirola. Et tout ça pour aucun titre et seulement deux finales perdues en 1960 et 1961. La tristesse.
Yannick Noah, avant Saga Africa
La France a longtemps attendu les successeurs des fameux Mousquetaires, six fois vainqueurs de la Coupe Davis par BNP Paribas entre 1927 et 1932. En 1982, l’équipe emmenée par Noah et Leconte se hisse jusqu’en finale pour s’incliner sèchement à domicile face aux Américains. Mais Noah a l’épreuve chevillée au corps et il est nommé capitaine de l’équipe de France pour l’édition 1991, alors qu’il n’est pas encore complètement retiré du circuit pro. Avec encore les Américains pour adversaires, il accorde sa confiance à Forget et Leconte, pour une victoire historique. Un titre célébré avec son premier tube, Saga Africa, qui préfigure sa nouvelle carrière.
Patrick Rafter, saletés de blessure
Ephémère numéro 1 mondial en 1999, Rafter se blesse et ne peut participer à la victoire de l’Australie face à la France en finale (3-2). L’année suivante, les Kangourous se retrouvent encore en finale mais s’inclinent cette fois face à l’Espagne, avec un Rafter diminué, contraint à l’abandon lors de son simple face à Ferrero. Il croit pouvoir enfin soulever le précieux trophée en 2001, gagnant son premier simple de la finale face à la France contre Grosjean, mais il se blesse une nouvelle fois et doit déclarer forfait pour le 5e match décisif, laissant Wayne Arthurs se faire battre par Nicolas Escudé. Un poissard ce Patrick, un vrai.
Gustavo Kuerten, trop esseulé
Le génial Brésilien aurait tellement aimé faire briller son pays en Coupe Davis par BNP Paribas… Malheureusement, il était trop seul pour remporter ce titre. Poussée à domicile par un public à la limite de la régularité, l’équipe brésilienne arrivait parfois à passer quelques tours et à se hisser dans le groupe mondial, mais sans réussir à aller bien loin. Son meilleur résultat fut en 2000, avec deux victoires à domicile face à la France puis la Slovaquie, avant de s’incliner sèchement en demi-finale en Australie. Cette année-là, « Guga » avait pour partenaires Fernando Meligeni et Jaime Oncins…