En une fin d'après-midi, le 31 mai 2009, vous vous souvenez peut-être avoir entendu ces mots-là : « jeu, set et match Robin Soderling 6-2 6-7 6-4 7-6 ». Ce jour-là, le Suédois avait mis fin à la série d'invincibilité de Rafael Nadal à Roland-Garros.
En 2010, toujours sur sa lancée, il s'impose à Rotterdam et au BNP Paribas Masters. Il grimpe en février 2011 à la 4e place mondiale. Cette année-là, il gagne 4 tournois, sa plus belle année. Le quatrième est celui de Bastad, chez lui en Suède. Cela coïncide aussi avec son dernier match sur le circuit. Oui, car depuis : rien. Robin Soderling n'a plus rejoué au tennis en compétition. La faute à une vilaine mononucléose qui l'a foudroyé en pleine ascension.
« Mais pourquoi il nous parle de Robin Soderling tout d'un coup ? », devez-vous penser. C'est très simple. Cette semaine a lieu le tournoi de Stockholm et son directeur n'est autre qu'un certain … Robin Soderling.
Cette fonction a obligé celui qui est resté très discret depuis son arrêt à reparler. C'est désormais chose faite. On en sait donc un peu plus. Il faut dire qu'on se posait des questions car on ne met pas trois ans à se remettre d'une mononucléose. Et bien apparemment si, lorsqu'elle est carabinée.
« L'année où je suis tombé malade, j'étais submergé par la fatigue. J'avais l'impression que mon sang était remplacé par de la mélasse. Certains jours, je ne pouvais même pas tenir debout », raconte Soderling. « Quand ça a été un peu mieux, je suis retourné m'entraîner mais je sentais bien que ça n'allait toujours pas. Avant je m'entraînais, je me faisais masser, je mangeais un morceau et je faisais d'autres choses dans la journée. Là, à la fin de l'entraînement, je ne pouvais plus rien faire. ».
C'est à ce moment qu'il a été approché pour devenir le directeur du tournoi de Stockholm. L'idée lui a plu et il a foncé. Soderling dit qu'avant, il pouvait s'énerver sur un tournoi si le chauffeur (souvent bénévole) n'était pas à l'heure pour le récupérer à l’hôtel. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas puisqu'il connait l'envers du décor. Si c'est qu'il faut pour que les joueurs se conduisent respectueusement envers les employés d'un tournoi, alors je dis : tous en stage sur des tournois (surtout certains Verdasco si tu me lis... , Rafa pour toi ce n'est, évidemment, pas la peine).
Ce rôle, Soderling ne sait pas si il l'occupera dans la durée. Père d'une petite fille de trois ans, il aimerait reprendre la compétition ne serait-ce que pour lui montrer que papa sait lui aussi jouer au tennis : « Elle ne m'a jamais vu jouer. Elle est déjà allée sur des courts, donc si aujourd'hui on lui demande qui joue au tennis dans la famille elle répondra sans doute que c'est elle ! ».
Alors, c'est pour quand ce retour ? Son dernier classement remonte au 9 juillet 2012 lorsqu'il était classé 195e mondial. Aujourd'hui, il est évidemment bien en-deçà, mais ce n'est qu’anecdotique. Si son corps le lui permet, Soderling reviendra, car c'est ce qu'il veut. Et les méandres du classement ne seront qu'un mauvais souvenir. Mais « ce n'est pas pour cette année », précise t-il.
En attendant, il gère des problèmes très terre à terre comme s'inquiéter de la distance à laquelle le logo de la ville de Stockholm doit être peint par rapport à la ligne de fond court. Il négocie avec les agents et se concentre à organiser son tournoi. Le reste...
