Soutenu par tout un peuple, l'Ecossais Andy Murray s'est emparé de l'or olympique sur la pelouse de Wimbledon en atomisant le roi Federer. Chez les femmes, Serena Williams a tout croqué.
Andy Murray, enfin !
6-2, 6-1, 6-4. Voilà la correction infligée par Andy Murray pour s'imposer sur son île, lui l'Ecossais, et remporter la médaille d'or des Jeux Olympiques de Londres sous la tunique de la Grande-Bretagne et aux sons de
God Save the Queen. Oui, Andy, le meilleur joueur de l’Histoire à ne pas avoir remporté de Grand Chelem, avait une sacrée pression mais il a su faire avec. En finale, face à un Roger complètement cramé après sa demie épique contre Del Potro (
19-17 au troisième, Ndlr), Murray a sorti un match quasi parfait pour s'imposer sur la pelouse de Wimbledon. Sa plus belle victoire, sans aucun doute. D'autant que le tableau était fichtrement relevé avec Djokovic dans le dernier carré. Dans la foulée de sa finale, Andy Murray a été chercher l'argent en double mixte avec Laura Robson (
8-10 dans le troisième, Ndlr). Deux médailles en moins de trois heures, qui dit mieux ?
Serena Williams, l’outremangeuse
Serena Williams repart de Londres avec deux breloques en or. Costaud. En simple, elle s'est amusée de Maria Sharapova en finale (6-0,6-1) sans forcer son talent. Des missiles du fond de court, un service surpuissant et un retour de service agressif. Allez hop, c’est réglé.
En double, avec sa sœur Venus, les Williams ont également braqué l'or en dominant en deux sets les Tchèques Andrea Hlavackova et Lucie Hradecka (6-4, 6-4). Des adversaires que les sœurs Williams avaient déjà battues en finale du dernier Wimbledon. Il s'agit pour elles du troisième titre olympique de double après ceux de 2000 et 2008. On appelle ça une razzia, une hégémonie, une performance historique car aucune paire n'avait remporté trois fois l'or olympique.
Mieux, Serena devient la première joueuse de l'Histoire à remporter tous les titres du Grand Chelem en simple et en double ainsi que la médaille d'or en simple et en double. Glurp !
Le chiffre : 17
Le nombre de jeux perdus par Serena Williams durant le tournoi de simple olympique. Il faut dire que l'Américaine ne s'est pas embarrassée avec les chiffres en finale contre Sharapova : 6-0, 6-1. A titre de comparaison, Roger Federer a perdu dix-sept jeux dans le seul troisième set de sa demi-finale contre Del Potro (19-17). Ouais, elle est facile, Serena.
La déclaration
« Elle joue un tennis incroyablement confiant. Après sa victoire à Wimbledon, son niveau s'est considérablement amélioré. Au fur et à mesure qu'elle dispute des matchs, elle devient meilleure, elle frappe de plus en plus fort, avec une telle puissance dans la balle. Même contre le vent aujourd'hui, ses coups étaient trop puissants. Je veux dire qu'elle a dû énormément travailler pour conserver cette frappe de balle. »
La confession est de Maria Sharapova, pourtant loin d'être une chochotte raquette en main. La Russe vient de prendre un bus en finale contre la cadette des sœurs Williams. La belle Maria reste d’ailleurs sur trois gifles consécutives face à Serena. Trois roustes lors desquelles elle n'a pris que neuf jeux. Aïe.
Le tweet
Grégory Beaud est journaliste pour 20minutes en Suisse. Et chez les Helvètes, on tire un peu la tronche quand on reluque le tableau des médailles. Notamment après l'élimination du double Federer-Wawrinka, tenant du titre. Surtout, la presse suisse a pointé du doigt le coucher vers 1h30 du matin de Wawrinka, la veille du match. Et comme Stanislas l'a mauvaise, il a retweeté les propos de Beaud
« L'absence de médaille oblige Wawrinka à se justifier sur son heure de coucher. C'est peut-être ça le plus triste de ces #JO2012 en Suisse. »
https://twitter.com/GregBeaud20min/status/231311510327152640
Errani et la malédiction américaine
Sara Errani, récente finaliste de Roland-Garros, doit avoir un problème avec les Etats-Unis d’Amérique. En effet, l'Italienne était engagée sur trois tableaux lors des JO : simple femme, double féminin et le double mixte. La pauvre s'est fait sortir des trois par des représentants siglés
made in USA. Venus Williams l'a facilement battue 6-3, 6-1 en simple. Les sœurs Williams l'ont également emporté sur le duo Errani/Vinci 6-1, 6-1 en double. Enfin, l'Italienne a dit adieu à l'Olympe en double mixte puisque son duo formé avec Andreas Seppi a pris l'eau contre la paire Huber/M.Bryan en deux sets : 7-5, 6-3. Sympa.
Video : Llodra se moque de Tsonga
Médaille d'argent en double, la paire française Tsonga/Llodra a également de l'humour. Après une facile victoire face aux Indiens Paes/Vardhan, le gaucher a tenu à se moquer de son collègue en l'imitant avec sa fameuse danse des pouces. On ne va pas se mentir, c'est ressemblant.
http://youtu.be/d7w4I-JLhZk
Federer, comme à la maison
Avant de défier l'icône locale, Andy Murray, en finale, Roger Federer a mesuré le chemin parcouru depuis sa petite finale perdue contre Di Pasquale à Sydney en 2000.
« C'est enfin une finale olympique. Ça a mis longtemps à arriver. J'étais dans cette situation il y a 12 ans. J'ai manqué ma demi-finale contre Tommy Haas, et perdu la petite finale. C'était très dur pour moi, des matchs accrochés du début à la fin. C'était un beau tournoi. Je suis ravi d'avoir réussi à avancer, m'assurer une médaille. Je me sens à la maison à Wimbledon. Cela fait un petit moment, c'est pourquoi je suis très chanceux que le tournoi se passe ici. C'est un endroit où j'ai beaucoup de souvenirs. »
Surtout celui d'une nouvelle défaite le privant de l'or olympique...
Les médailles
Simple homme : Or : Andy Murray. Argent : Roger Federer. Bronze : Juan Martin Del Potro.
Simple femme : Or : Serena Williams. Argent : Maria Sharapova. Bronze: Victoria Azarenka
Double homme : Or : Bob Bryan et Mike Bryan. Argent : Jo-Wilfried Tsonga et Mickaël Llodra. Bronze : Richard Gasquet et Julien Benneteau.
Double femme : Or : Serena Williams et Venus Williams. Argent : Andrea Hlavá?ková et Lucie Hradecká. Bronze : Maria Kirilenko et Nadia Petrova.
Double mixte : Or : Max Mirny et Victoria Azarenka. Argent : Andy Murray et Laura Robson. Bronze : Lisa Raymond et Mike Bryan.
Par Mathieu Faure