Pour de pauvres raisons logistiques, j'ai dû quitter le stade de Roland-Garros au début du 4e set de la finale, pour aller prendre un avion pour l’hémisphère Sud. J’ai essayé de suivre tant bien que mal la dernière manche. D'abord en streaming grâce au taxi équipé de wifi (un truc de malade), puis grâce à un ami qui me faisait du jeu par jeu en sms, une fois arrivé à l'aéroport. Après avoir enregistré mes bagages, je suis parti en chasse d’une télé qui diffuse le match à Orly ouest. Vaste programme.
Première tentative, le restaurant du 1er étage, où je savais qu'il y avait une télé, mais, qui, à mon dernier passage, était en panne... J'arrive et miracle, elle est allumée et diffuse… BFM. Je m'approche des deux serveurs et leur demande si ça serait possible de changer la chaîne pour mettre France Télévision. Réponse : « désolé c'est bloqué sur BFM ». J'adore le « bloqué ». Bon, je n'ai pas insisté car j'ai vite compris que dans ce restaurant BFM tu regarderas. A tout hasard, j'ai quand même demandé si il était possible de trouver un autre écran dans cet aérogare « dernier cri ». Le serveur, du tac au tac, me répond un gentil « Non ». Mais la serveuse pense, qu’à la réflexion, au rez-de-chaussée, il lui semble avoir vu une télé.
Je la remercie et je pars pour ma deuxième tentative.
En m'approchant du lieu indiqué, je distingue des gens regroupés autour d'un écran intégré dans un panneau décoré « Roland-Garros » ! Yes ! Je vais pouvoir voir la fin. Je m'approche et en effet, un partenaire associé à Roland-Garros a créé un espace dédié à la diffusion du tournoi dans l'aéroport. En voilà une idée qu'elle est bonne. Certes, pas de son, mais tout de même.
Je me fais une place pour assister au deux derniers points. Balle de match. Première longue. Djoko se prépare à servir la deuxième. Un employé ADP passe juste devant tout le monde pour balayer devant l'écran !! Il est fou lui !! Il s'en va. La deuxième n'est toujours pas servie par le Serbe. Il en met du temps. Je vous rappelle que nous n'avons pas de son. A le voir prendre tellement de temps entre le première et la seconde sur balle de match, je dis tout fort : « ça sent la double ». Il lance sa balle, la frappe, elle est longue. Double faute. Jeu, set, match et tournoi.
A ce moment une dizaine de paires d'yeux se tournent vers moi et me regardent du genre : « eh ben il connait l'tennis lui ». En tous cas, c'est ce que j'espère. Mais avec le recul, ils étaient peut-être des gros fans de Djoko, avec des pensées du genre : « super, merci, quel con celui-là, il lui a porté la poisse, j'espère que je ne vais pas me retrouver à côté de lui dans l'avion ».
C'est seulement plus tard que j'ai su qu'il y avait eu un cri entre la première et la deuxième balle. Cet acte est inexcusable. Et je trouverais ça chouette qu'on retrouve l'idiot et l'idiote qui ont cru important de voler ce moment à Novak et Rafa et qu'on les interdise de stade pour quelque temps. Même s'il était content de gagner, Rafael Nadal aurait préféré le faire sur un énième coup droit gagnant, à la loyale. Mais comme disent les Américains, « a w is a w »*.
Pour la petite histoire, je n'ai jamais eu le droit à la poignée de main car la réalisation de cette diffusion événementielle a jugé nécessaire d'envoyer la pub dès la balle de match terminée. Remarque, c'est sympa qu'ils nous aient déjà laissé la voir...
* une victoire est une victoire
