Tu sais qu’il pleut à Roland-Garros quand…

4 juin 2014 à 00:00:00

Tu sais qu’il pleut à Roland-Garros quand…
Cette année encore, la pluie est le sujet majeur de cette quinzaine de Roland-Garros car, aussi petites soient-elles, ces gouttes ont une incidence insoupçonnée sur le déroulement d’une journée porte d’Auteuil. Ou sur la vôtre, derrière la TV

Cette année encore, elle s’est invitée alors que personne ne l’avait conviée et que les organisateurs ne lui ont pas délivrée de wild card, perturbant à l’envi les matchs de Nadal ou Federer, interrompant sans préavis les retransmissions télé et obligeant la direction du tournoi à revoir tous ses plans. Qui ça ? La pluie. Des petites gouttes d’eau tombées du ciel qui ont une incidence insoupçonnée sur le déroulement d’une journée porte d’Auteuil. Ou chez vous derrière le téléviseur…

 

...cumulonimbus, dépression, creux barométrique. Le vocabulaire météorologique n'a plus de secret pour toi.

 

...en McGyver de la Porte d'Auteuil, tu bricoles un parapluie avec ton bob Perrier et L'Equipe du jour.

 

...tu es soudain pris d'une pulsion culturelle : le Musée de Roland-Garros, ça doit être vachement intéressant, ça. Et puis c'est sous un toit.

 

...tu as vu un arc-en-ciel. A moins que ce ne soit la tenue de Rafael Nadal.

 

...la terre colle sur les chaussettes blanches.

 

...installé dans ton canapé et jaloux de ne pas y être, tu te dis que c'est bien fait pour la nana qui était venue en petite jupe blanche et chapeau de paille.

 

...tu vois des gens habillés en sacs plastiques fluo.

 

...des gens, sauf ce type qui est seul, sans parapluie ni k-way dans les tribunes.

 

...tu te rappelles qu'à Paris, il a beau pleuvoir tous les ans, on n'aime pas trop l'idée d'avoir un toit.

 

...tu es emmerdé mais s'il y a bien une chose que tu respectes, ce sont les cycles: la pluie à Roland-Garros, ça veut dire un 14 juillet ensoleillé lors duquel tu verras la chaîne et le torse de Thomas Voeckler.

 

...tu branches le chronomètre : si on joue moins de deux heures dans la journée, les organisateurs te remboursent le billet. Bizarrement, tu n'as encore jamais gagné à ce petit jeu. Il y avait toujours 15 / 20 minutes en trop.

 

...tu te fais avoir par les rediffusions.

 

...tu t'es plaint et on t'a rétorqué : « L'été commence le 21 juin. »

 

…le Central est bâché et Federer aux vestiaires mais un bon vieux Garcia-Lopez/Bautista Agut anime encore le court n°1. Ça te laisse perplexe.

 

…tu aperçois le Superviseur, sourcils froncés et talkie vissé à l'oreille : ça sent l'aprem galère.

 

…tu trouves que la pluie à Wimbledon avec les bobbies qui font les zouaves pour distraire le public, ça a définitivement plus de cachet.

 

…Laurent Luyat n'en finit plus de promettre une éclaircie. Depuis deux heures et demie.

 

…pour te faire patienter, ils rediffusent le dernier match de Llodra. Puis celui de Lokoli. Putain de flotte.

 

…tous les people se sont cassé des tribunes. Il ne reste que les irréductibles qui ont fait plus de 6h de trajet pour venir et qui ne lâcheront leur place pour rien au monde !

 

…à l'écran, on ne voit presque pas les gouttes de pluie. Au fond de toi, tu reprends espoir.

 

…tu tapes la sieste : y’a play-offs NBA cette nuit, ça peut servir.

 

…t'en profiterais bien pour essayer le coup droit lifté à la Nadal qui ne t'a pas l'air si sorcier finalement. Tu te lèves plein d'entrain mais tu vois qu'il pleut chez toi aussi. Tu te rassois.

 

…tu devrais bosser un peu en attendant que le jeu reprenne. Bizarrement, tu optes pour la rediff' de Llodra.

 

…tu te dis que t'as bien fait de ne pas prendre de place pour ce jour-là. En même temps, tu n'en as pas pris du tout. Comme tous les ans.

 

…on reparle de la couverture du court Philippe-Chatrier.

 

…tu es triste pour la petite vendeuse de chez Häagen-Dazs.

 

…tu te souviens d'André Agassi jouer un échange avec un parapluie à la main contre Wilander. 

 

…tu sens que la finale va encore tomber un lundi. 

 

...tu te demandes comment on a pu foutre un tournoi du Grand Chelem à Paris en mai.

 

... tu erres comme une âme en peine sous les arcades du Central, le seul endroit au sec du complexe. Enfin, "erres" : disons plutôt que tu piétines, coincé entre une famille nombreuse dont les gamins te braillent aux oreilles, et un touriste asiatique dont la glace menace à tout instant de tomber sur tes pompes.

 

...tu commences à tchatcher avec tes compagnons d'infortune, et c'est à celui qui aura le souvenir le plus foireux d'une journée pluvieuse à Roland-Garros.

 

...il y a toujours un groupe de petits malins qui prend la pose devant les statues de la Place des Mousquetaires en chantant « I'm singing in the rain ».

 

...tu attends frénétiquement le point météo à chaque demi-heure.

 

...tu n'as plus d'excuse pour ne pas bosser ton bac ou tes partiels.

 

Par la rédaction de So Press

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