Pas toujours facile d'être directeur d'un tournoi de tennis. On imagine un job de rêve où on passe une semaine à boire des coupes de champagne dans le village VIP et à s'extasier devant les meilleurs joueurs du monde avec, en prime, la meilleure place du stade.
La réalité est un peu différente. Le directeur de tournoi passe une bonne partie de l'année qui précède l'événement à convaincre les bons joueurs de s'inscrire à son tournoi. Il est en négociation permanente, compte et recompte ses sous, pour savoir s'il peut se « permettre » un Nadal ou un Federer.
Le calcul n'est pas simple, car si avoir Rafael Nadal dans son tableau garantit une forte couverture médiatique et une billetterie en mode « sold-out », ça signifie aussi un million de dollars à débourser en amont pour se payer la présence du crack. Oui, un million, c'est aujourd'hui le prix du marché pour Nadal, Federer ou Djokovic.
C'est pourquoi plutôt que de boire des coupettes en bonne compagnie, le directeur de tournoi passe des heures pénibles à stresser sur la possible non qualification pour le tour suivant de son investissement majeur : le joueur.
Le grand problème est que les joueurs sont des êtres humains, même si on l'oublie parfois au vu de leurs performances physiques. Si la nuit qui précède son match, Rafael Nadal peut mal dormir parce que la clim de sa chambre est en panne, ou qu'il s'est disputé avec sa copine, ou qu'il a eu une gastro ou je ne sais quoi, c'est un million de dollars qui peuvent s'envoler en fumée le lendemain sur le court. Un peu comme ce qui est arrivé à Barcelone...
Quand Rafael Nadal perd en quart de finale, c'est la cata ! Tout le budget joueur était investi sur lui. Résultat, et avec tout le respect que j'ai pour les autres joueurs , il n'y a plus personne dans le tableau, qui n'avait pas de profondeur dès le départ. Le tournoi se retrouve avec une finale en bois, opposant Santiago Giraldo à Kei Nishikori.
Le tennis d'aujourd'hui est markété pour Nadal, Federer et Djokovic. Ce qui, hors Grand Chelem et Masters 1000, rend l'exercice très délicat pour les directeurs de tournois, ce qui ne les aident pas à faire des nuits sereines.