Top 10 : Blessures idiotes

24 avr. 2014 à 00:00:00

Top 10 : Blessures idiotes
Il y a peu, on apprenait que Gilles Simon s’était fracturé une vertèbre en faisant du trampoline. Il y a un an, il s’était déjà fêlé une côte en… éternuant. Mais Simon n’a pas le monopole des blessures bêtes. Florilège.

Top 10 des blessures idiotes au tennis

Il y a deux semaines, on apprenait que Gilles Simon s’était fracturé une vertèbre en faisant du trampoline avec Gaël Monfils. Il y a un an, il s’était déjà fêlé une côte en… éternuant. Mais Simon n’a pas le monopole des blessures bêtes parmi les joueurs et joueuses de tennis. La preuve avec ce florilège. Où l’on constatera que personne n’est à l’abri, pas même les plus grands… et que les Français ne donnent pas leur part au chien.

 

Yannick Noah, le récidiviste

 

Yannick Noah ne faisait jamais rien comme les autres. Dans les victoires comme dans les blessures, le grand « Yan » mettait toujours une bonne dose de panache. En 1986, le Français est au sommet de son art, troisième joueur mondial, peut-être plus fort encore que trois ans plus tôt, lorsqu’il a remporté Roland-Garros. Finaliste à Monte-Carlo, vainqueur à Forest Hills et demi-finaliste à Rome, il fait de nouveau parti des favoris à Paris. Sauf que ce serait trop simple. A l’aéroport, en transit de Rome vers Paris, Noah se blesse avec… une valise qui lui tombe sur le pied. Le tendon d’Achille est salement touché. Pire : il entreprend de se soigner seul au laser et se brûle complètement la peau ! Venu à Roland-Garros sur une jambe, il passe trois tours dans la douleur avant de déclarer forfait en huitièmes. Loin de le vacciner des flammes, cet accident connaîtra un écho en 1989, lors d’un barbecue de fin d’été où il entreprend d’accélérer la cuisson des merguez avec de l’essence. Evidemment, le feu lui échappe. « Je me suis mis à courir dans le jardin avec des flammes autour de moi, raconte-t-il. Je me suis vu brûlé vif. » Il s’en tirera avec une grosse plaie, une semaine au lit et deux de plus sans tennis. « Tout va bien, j'ai acheté un barbecue électrique », blague-t-il pour son retour à la compétition.

 

Indisponibilité : légère en durée, lourde devant les espoirs envolés à Roland-Garros.

 

Henri Leconte et le mur Becker

 

Trouble-fête de génie dans les 80’s, Henri Leconte se heurtait pourtant à un mur contre Boris Becker, dont le jeu le mettait au supplice. En le corrigeant sur la moquette indoor de Milan en février 1988 (6/1 6/2), le roi des surfaces rapides porte alors leur face-à-face à 5-0. Humilié par l’ampleur du score – il avait jusque-là toujours pris un set à l’Allemand – Leconte voit rouge à son retour aux vestiaires et laisse libre court à sa colère en donnant un coup de poing dans une cloison. Ce qui devait arriver arriva : fracture du poignet.

 

Indisponibilité : six semaines. Mais une blessure peut aussi s’avérer salvatrice : à son retour sur les terrains, Leconte va livrer une excellente saison, ponctuée d’une finale à Roland-Garros… et de deux succès sur Becker.

 

Quand Marc Rosset imite Leconte

 

Janvier 1996. Marc Rosset débute sa saison en Hopman Cup, tournoi par équipes nationales mixtes où il est associé à l’étoile montante Martina Hingis. Rien d’autre qu’une exhibition, un galop d’essai avant l’Open d’Australie qui débute dix jours plus tard. Mais le parfum de la compétition est plus fort : le double mixte décisif qui oppose les Suisses à la Croatie de Goran Ivanisevic et Iva Majoli est serré, et même tendu dans le dernier set. A 6-3, 6-7, 5-4, Rosset et Hingis manquent quatre balles de match sur le service d’Ivanisevic. Le champion olympique de Barcelone voit rouge sur l’une d’entre elles, s’estimant lésé par une erreur d’arbitrage. Furieux, il frappe de toutes ses forces dans une bâche publicitaire. Manque de chance : celle-ci masquait un bloc de béton. Poignet fracturé. L’Open d’Australie se jouera sans lui. « Goran est le meilleur serveur du monde, expliquera t-il ensuite. Vous imaginez ce que ça représente quand un arbitre se trompe sur un point si important ? »

 

Indisponibilité : trois semaines et un seul tournoi raté. Mais quel tournoi.

 

Michael Stich et le short vicieux

 

Michael Stich et les blessures, c’est une longue histoire. Il faut dire que le joueur de tennis des 80’s est aussi cristallin que son physique. Mais celle survenue lors du tournoi de Milan en 1996 occupe une place à part dans un carnet de santé par ailleurs bien rempli. L’Allemand, vainqueur à Wimbledon cinq ans plus tôt, doit affronter Guy Forget en huitièmes de finale. Routine du tennisman, il entre dans le vestiaire, commence à se changer, passe sa jambe droite dans son short… et, en appui sur le seul pied gauche, perd soudain l’équilibre. En tombant, il réveille la douleur au pied contractée à Vienne en fin de saison précédente. Incapable de marcher, paniqué à l’idée d’avoir rechuté, Stich déclare logiquement forfait. Son entraîneur Nikki Pilic commentera, fataliste devant la poisse persistante de son poulain : « On est arrivés dans le vestiaire. Tout allait bien. Je l’ai quitté quoi, cinq minutes, le temps d’aller téléphoner. Je suis revenu. Et là il m’a dit qu’il ne jouait pas. »

 

Indisponibilité : six semaines. Ce qui ne l’empêcha pas, pour son retour, de créer la sensation en atteignant la finale de Roland-Garros sans préparation aucune.

 

Goran Ivanisevic, marcher dans le sable...

 

… et s’ouvrir le pied sur un coquillage. Coupable d’avoir voulu profiter du sable fin de Miami, Goran Ivanisevic n’y a récolté qu’une blessure, après s’être entaillé le talon gauche sur le squelette d’un mollusque. Inscrit au Masters 1000 de Miami en ce début d’année 2003, le Croate pense cependant pouvoir tenir sa place dans le tableau floridien. Seulement, la plaie, bien que cicatrisée, est restée douloureuse : des examens médicaux supplémentaires révèlent alors qu’un morceau de coquillage s’est logé à l’intérieur du talon. Opération obligatoire, et nouveau coup dur pour le champion 2001 de Wimbledon, que les blessures auront en grande partie empêché de profiter de son statut de vainqueur en Grand Chelem acquis sur le tard.

 

Indisponibilité : en théorie, trois semaines. En pratique, s’ajoutant à la longue litanie des pépins physiques cumulés par le Croate, sa carrière était quasiment terminée.

 

Sam Querrey, piégé par ses lacets

 

« Le pire jour de ma vie. » On veut bien croire Sam Querrey. Mais à quoi aussi pouvait-il bien penser quand, à Bangkok en 2009, il entreprend d’asseoir ses 91 kilos sur une table basse pour mieux refaire ses lacets ? La fragile table en verre ne supporte évidemment pas un tel poids et se brise, entraînant le tennisman américain dans sa chute. Manque de chance, en tombant, Querrey s’ouvre le bras droit sur un morceau de verre. Saignant abondamment, il a fallu l’opérer en urgence dans un hôpital de la capitale thaïlandaise.

 

Indisponibilité : six semaines. Et, par la même occasion, saison 2009 terminée pour celui qui était alors n°22 mondial.

 

Williams, tout sauf une sérénade

 

Quand, au mois de juillet 2010, Serena Williams remporte son quatrième Wimbledon, quelques mois après avoir déjà levé les bras à l’Open d’Australie, elle semble lancée sur l’autoroute devant la mener vers un Petit Chelem à l’US Open. Mais non : peu de temps après son sacre londonien, un soir, la n°1 mondiale se blesse à la sortie d’un restaurant de Munich. Elle raconte : « J'ai ressenti une douleur aux pieds en quittant le restaurant. J'ai continué à marcher, pensant que ça allait passer, mais ça faisait toujours aussi mal. On a regardé autour de nous et nous avons vu qu’il y avait du verre sur le sol. Mon partenaire d'entraînement s’est servi de la lumière de son portable pour regarder sous mon pied. Il y avait pas mal de sang. Je me suis vite rendue à l'hôpital où j'ai reçue six points de suture sur la plante du pied gauche, six sur la plante du pied droit. Je suis retournée aux Etats-Unis, j'ai passé où une IRM et on m'a diagnostiqué une déchirure au tendon. »

 

Indisponibilité : au départ, trois mois. Mais, pour avoir précipité son retour à l’entraînement afin de participer au Masters, l’Américaine a rechuté et a dû mettre un terme à sa saison.

 

Julien Benneteau et les baguettes chinoises

 

Les restaurants sont décidément un lieu de tous les dangers pour les tennismen. Peu de temps après Serena Williams, c’est au tour de Julien Benneteau de laisser au pied de la table ses ambitions pour le Grand Chelem à venir. A quelques heures d’entrer en lice à Melbourne en ce mois de janvier 2011, le Français et son ami Nicolas Mahut décident de s’offrir un restaurant asiatique. Mais quiconque a déjà essayé sait que la maîtrise des baguettes est un art délicat : Benneteau, lui, parvient carrément à se blesser au tendon du pouce avec lesdites baguettes. Bilan : une opération, et un forfait pour l’Open d’Australie.

 

Indisponibilité : trois semaines.

 

Kim Clijsters, salsa du démon

 

On en a tous croisé un – ou une – dans un mariage : l’invité(e) relou, plein(e) de bonne volonté mais qui finit par transformer la fête en moment de panique sur le thème « Y’a-t-il un médecin dans la salle ? » Au printemps 2011, Kim Clijsters se retrouve dans ce costume peu enviable lors des noces de son cousin Tim. Occupée à mettre l’ambiance sur la piste de danse, la Belge, pieds nus, effectue une mauvaise réception et se tord de douleur sur le sol. Simple entorse ? Hélas non : grave luxation de la cheville, assortie d’une élongation des ligaments. Pas de préparation sur terre battue pour la gagnante de l’Open d’Australie, qui se présentera à Roland-Garros sans avoir joué le moindre match sur la surface. Résultat : défaite au deuxième tour contre Arantxa Rus.

 

Indisponibilité : sept semaines, et un Roland-Garros calamiteux à la clé.

 

Jo-Wilfried Tsonga, attendu au tournant

 

Si le diable se cache dans les détails, la blessure guette aussi parfois au coin de la rue, au détour de la moindre action de la vie quotidienne. A l’été 2012, un Jo-Wilfried Tsonga distrait, en vadrouille dans les rues de Toronto, s’ouvre le genou droit en se cognant contre une bouche à incendie. Un « malheureux accident », selon les mots de son agent Morgan Menahem, qui lui vaut la pose de huit points de suture et un forfait pour le Masters 1000 de Cincinnati.

 

Indisponibilité : dix jours, pour un seul tournoi manqué.

 

Par Guillaume Willecoq

 

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