Il y a, comme ça, des matchs dans une saison qui sont, qu'on le veuille ou non, des moments forts dont il faut tirer des enseignements. Depuis le début de la saison il y en a déjà eu quelques uns, notamment à l'Open d'Australie, avec le Nadal-Federer et le Wawrinka-Djokovic. Le premier a permis de confirmer la domination ad vitam eternam de Nadal sur Fed et le second a officiellement propulsé Stanislas Wawrinka dans la sphère des très grands.
Vendredi, la demi-finale du tournoi de Dubaï entre Roger Federer et Novak Djokovic était justement un de ces matchs dont on se souviendra cette saison.
Avant de dire quoi que ce soit, je sais qu'il y a des fans de l'un et de l'autre et que ceux de l'un ne vont pas être d'accord avec moi lorsque je m'exprimerai sur l'autre et vice et versa. Donc je vous le demande : ne vous vexez pas, ne vous offusquez pas, ne vous mettez pas en colère. Ça c'est fait.
Maintenant, Roger Federer a battu Novak Djokovic. Ce n'est pas à la portée de tout le monde de battre Djoko, surtout en demi-finale d'un tournoi. Car Novak est un grand champion qui élève son niveau de jeu au fur et à mesure qu'il se rapproche du but dans un tournoi. Malheureusement, cette saison, la Suisse ne lui réussit pas trop. Ses deux seules défaites ont été contre des ... Suisses et encore il n'a même pas joué le 1er tour (perdu) de Coupe Davis face à … la Suisse.
Cette victoire en dit long sur le niveau actuel de « Rodge ». Même s'il lui arrive de galèrer un peu plus souvent qu'avant contre des joueurs à priori beaucoup moins forts que lui, il est quand même bien là le « Rodge ». Cette semaine, en plus de sa superbe victoire face à Novak dans un match de très, très haut niveau, le recordman de victoire en Grand Chelem a illuminé la toile avec ses coups magiques contre Benjamin Becker (lob gagnant entre les jambes), Lukas Rosol (passing gagnant sur un lob très bien touché du Tchèque). En cinq matchs, Fed a montré qu'il avait encore des canes solides, un mental costaud et bien évidemment une technique qui donne une impression de facilité déconcertante. Car pour couronner le tout, excusez du peu, il bat Tomas Berdych alors qu'il est mené d'un set et d'un break.
Alors qu'a t-on appris ? C'est vrai ça. Qu'a t-on appris ? Une chose très simple et primordiale pour la bonne santé du circuit : Rodge va bien, très bien même. Certes, il n'arrive toujours pas à battre Rafa, mais les autres n'auront qu'à bien se tenir.
Aujourd'hui, Federer a 32 ans. Il avait annoncé qu'il jouerait jusqu'au jeu de Rio (2016). Pour l'instant, cet objectif est largement réalisable.