La première semaine de l'Open d'Australie a atteint son terme et d'un point de vue français, elle était assez classique. Avec un super taux de réussite au 1er tour, puis rapidement des têtes qui tombent, qui tombent … au point de n'en avoir plus que deux en deuxième semaine. Du grand classique : champion de la première semaine et ensuite à la maison.
En deuxième semaine, comme souvent, on retrouve Jo-Wilfried Tsonga, mais cette fois accompagné non pas de Richard Gasquet, Gilles Simon ou Gaël Monfils mais de … Stéphane Robert. Alors parlons en un peu de ce mystérieux Stéphane Robert, et parlons en rapidement, car il affronte en huitième de finale un certain … Andy Murray. Je ne veux pas porter la poisse à Stéphane mais bon, il y a quand même de fortes chances que son tournoi s'arrête là.
Qui est donc Stéphane Robert ? Bonne question. C'est un joueur de tennis français âgé de 33 ans et qui pointe à la 119e place mondiale. Le meilleur classement du natif de Montargis s'élève à la 61e place et remonte au 22 février 2010. Il a démarré le tennis à 8 ans et dit de son jeu : « je joue au casino tennis, en frappant des coups impossibles, en fermant les yeux et en espérant que les balles soient bonnes ! ». Une philosophie qui entraîne le spectacle.
Ce qu'a réalisé Robert est déjà énorme. Défait au 3e tour des qualifications, le Loirétain a pu intégrer le tableau final au titre de « lucky loser » grâce au forfait de Philippe Kohlschreiber. « Je n’ai appris le retrait de Philipp Kohlschreiber que dix minutes avant d’aller sur le court pour mon premier tour. J’e?tais en train de faire de la paperasse et on m’a dit : “Court 7. Go !”. Aujourd'hui il est le lucky loser à aller le plus loin à l'Open d'Australie. Au tour précédent il a battu un autre lucky loser en la personne de Martin Klizan. Un 3e tour entre deux lucky losers en Grand Chelem, ça n'était pas arrivé depuis Wimbledon 1973.
D'un point de vue financier, la performance est une opération juteuse pour le Montargois, car avec sa qualification pour les huitièmes de finale, Robert empoche 85% de la totalité de son prize-money de la saison dernie?re.
Pour son prochain match, Robert voit le bon côté des choses : « Contre Murray ? Ben, c’est une chance sur deux. Il est tre?s fort mais je pre?fe?re jouer contre lui que contre Feliciano Lopez, dont le style ne me convient pas. ».
Alors certes, ça ne va pas être tranquillou mais si la roulette tourne en sa faveur, qu'il aligne des carrés d'as et des fulls, qu'il touche souvent des 21, il pourrait bien empocher le jackpot, même si c'est déjà un peu fait.