L'histoire a failli passer inaperçue mais Selima Sfar, ancienne joueuse de tennis tunisienne, s'est exprimée dans l'Equipe du lundi 14 octobre et depuis, tout a changé.
La semaine dernière, au challenger de Tashkent, le quart de finale prévu entre l'Israelien Amir Weintraub (196e) et le Tunisien Malek Jaziri (169e) n'a jamais eu lieu. La raison ? Jaziri aurait été blessé au genou et donc dans l'obligation de déclarer forfait. Il semblerait néanmoins que la blessure invoquée ne soit en fait q'une blessure diplomatique.
Avant de continuer, j'ai regardé la définition exacte du mot « diplomatique » : qui est adroit, avisé dans ses relations avec autrui. Plutôt pas très diplomatique donc, la blessure de Jaziri...Parce que selon toute vraisemblance, la décision de ne pas disputer ce quart de finale ne serait pas venue du joueur, ni de son kiné ou de son médecin. Ce choix surprenant serait une injonction de la fédération tunisienne de tennis, qui ne souhaitait pas voir son joueur disputer un match contre un israélien.
La question se pose maintenant de savoir où la Tunisie place la barre de ces décisions ubuesques. Et si le match en question, plutôt qu'un obscur quart de finale de challenger, avait été une finale de Roland-Garros ? Aurait-elle eu la même réaction ? Et si ce n'était pas un joueur de tennis mais un sprinteur de 100m ? Et il s'agissait de la finale des JO ? Interdirait-elle à ses athlètes de participer à la course sous prétexte qu'au couloir 4, il y a un israélien ou une israélienne ?
Si la fédération tunisienne ou le gouvernement ou la police secrète ou je ne sais qui, ne veut pas que ses athlètes partagent des compétitions sportives avec des athlètes « ennemis », qu'ils leur interdisent tout simplement toutes les compétitions internationales.
D'ailleurs, pour que les choses soit bien claires, la Tunisie devrait tout de suite déclarer forfait pour les JO, la coupe du monde de football, les championnats du monde de handball, basket, arts martiaux, voile, natation, tous les sports dans lesquels des athlètes tunisiens ont atteints de très haut niveaux.
Dommage, dites-vous ?.
