Le Hall of Fame d'avril

2 mai 2023 à 10:00:00 | par Steven Oliveira

Le Hall of Fame d'avril
Andrey Rublev
Des glissades, de la poussière, des échanges interminables : oui, la saison sur terre battue est officiellement lancée. Retour sur une dernière trentaine qui s’est disputée sur l’ocre avec un Novak Djokovic de retour pour jouer un mauvais tour.

Le MVP du mois : Andrey Rublev

Novak Djokovic, battu en finale chez lui à Belgrade l’an dernier, en est témoin : Andrey Rublev est un type à l’aise sur terre battue. Mieux, celui qui chantait à une autre époque dans un boys band nommé Summer Afternoon l'est d'autant plus à Monte-Carlo, où il avait atteint la finale en 2021 avant de devoir se contenter d'une médaille d'argent suite à une défaite en deux sets face à Stéfanos Tsitsipás. Cette année, alors qu'il était mené 4-1 dans le troisième set par Holger Rune, le Russe s'est vengé et a retourné la situation pour rafler le premier Masters 1000 et le treizième titre de sa carrière. Un palmarès déjà bien rempli à 25 ans, que Rublev aurait même pu faire grossir durant ce mois d'avril sans une glissade sur la dernière marche du tournoi de Banja Luka, où Dušan Lajović a triomphé. De son côté, le brûlant Rune a répondu en retournant Botic van de Zandschulp en finale du tournoi de Munich. Insuffisant, cependant, pour obtenir le titre de MVP du mois. 

 

La déception du mois : Novak Djokovic

Toujours privé de tournée américaine, Novak Djokovic espérait rebondir avec l'ouverture de la saison de terre battue. Il n’en a rien été pour celui qui a tout de même récupéré sa place de n°1 mondial en début de mois. En effet, malgré les encouragements bruyants de sa fille, Djoko a été séché dans les huitièmes de finale à Monte-Carlo par Lorenzo Musetti et a enchaîné par une autre défaite - la première depuis onze ans face à un compatriote - à Banja Luka face à Dušan Lajović. Le Serbe s'est alors lâché sur sa raquette et a ensuite tenté de rassurer en conférence de presse : « Ce n’est pas un secret que je me prépare et que je m’entraîne pour Roland Garros. D’ailleurs, c’était la même chose l’année dernière. J’avais connu un départ difficile sur terre pour ensuite mieux jouer sur les dernières étapes. J’espère répéter le même schéma. » Vainqueur à Barcelone,  Carlos Alcaraz n’est pas de cet avis. 

 

La patronne du mois : Iga Świątek

Après un mois de repos, Iga Świątek a profité du retour de la terre battue pour rappeler qu’elle était bien la reine de cette surface. Et ce n’est pas Aryna Sabalenka, battue pour la seconde année consécutive en finale du tournoi de Stuttgart, qui va dire le contraire. C’est bien simple : depuis Roland-Garros 2020, la n°1 mondiale n’a concédé que deux sets - sur 23 disputés - face aux joueuses du top 15 sur terre battue, ne concédant même que 2,7 jeux en moyenne par set. Le pire étant que ses deux sets perdus l’ont été face à une Ashleigh Barty qui est désormais à la retraite. De quoi expliquer pourquoi Aryna Sabalenka a eu envie de casser la vitre de la voiture avec son trophée de finaliste

Le chiffre du mois : 36

En dominant le Croate Dino Prižmić à Banja Luka, Richard Gasquet a affronté pour la première fois de sa carrière un joueur né en 2005. Ce qui permet au plus beau revers du circuit de compléter son album de naissance, lui qui a donc tapé la balle jaune avec un joueur né de 1970 (André Agassi) à 2005 (Dino Prižmić). Soit 36 années de naissance couvertes. Et vu que Richie n’est pas prêt de s’arrêter, son album devrait s’allonger de quelques années. 

 

Le duel du mois 

Depuis 2018, Daniil Medvedev et Alexander Zverev se sont affrontés à douze reprises. Et, à chaque fois, le spectacle est au rendez-vous à l’image du dernier duel à Monte-Carlo qui s’est terminé après plus de trois heures de jeu par une victoire du Russe qui a notamment sauvé deux balles de match. Sauf qu’avec les deux hommes, qui ne partiront pas en vacances ensemble, le spectacle ne s’arrête pas à l’annonce de l’arbitre. À Monte-Carlo, après une poignée de main glaciale, Daniil Medvedev a signé “cold” sur la caméra avant de voir l’Allemand lui envoyer quelques piques en conférence de presse : « C'est l'un des joueurs les moins fair-play au monde. Je prends l'esprit sportif très au sérieux. Il ne le fait pas. Il fait une pause toilettes quand ce n'est plus possible. ». Réponse du principal intéressé ? « Sascha vit vraiment dans son propre monde. J'ai déjà cinq joueurs qui sont venus me voir dans le vestiaire pour me charrier en me disant, avec le sourire, “Pourquoi manques-tu autant de fair-play?”. Sascha, quand il perd, on peut trouver au moins 25 interviews où il dit des choses bizarres ». Ambiance.  

 

L'espoir du mois : Mirra Andreeva

15 ans. C’est l’âge qu’avait Mirra Andreeva - qui a fêté ses 16 piges le 29 avril - lors de son entrée en lice à Madrid, où elle disposait d’une invitation. Un jeune âge qui ne l’a pas empêché de rouler sur la finaliste de l’US Open 2021, Leylah Fernandez, sur la Brésilienne Beatriz Haddad Maia et sur la Polonaise Magda Linette. La finaliste du dernier Open d’Australie chez les juniors est ainsi devenue la troisième plus jeune joueuse à remporter un match du tableau principal d’un WTA 1000 derrière Coco Gauff et CiCi Bellis et la septième joueuse de moins de 16 ans à battre une membre du Top 20. Il faut dire que celle qui s’entraîne à Cannes avec Jean-René Lisnard - ancien coach de Daniil Medvedev - est sur son nuage en avril où elle a eu un bilan de 16 victoires pour 0 défaite, remportant le Chiasso Open et le Bellinzona Ladies Open en Suisse. Et si la Russe, qui a remporté l’Orange Bowl en 2019 chez les moins de 12 ans - comme Steffi Graf, Monica Seles, Madison Keys ou encore Tatiana Golovin avant elle -, s’est inclinée face à la n°2 mondiale Aryna Sabalenka en huitièmes à Madrid, cette défaite a eu lieu en mai et ne gâche ainsi pas son mois parfait. Une chose est certaine avec elle : demain, c’est maintenant. 

 

Le point du mois : Ben Shelton 

Pour la première fois de sa jeune carrière, Ben Shelton participe à la tournée européenne sur terre battue. Si cette surface n’est clairement pas la surface préférée de la révélation du dernier Open d’Australie, le jeune américain est tout de même capable de gestes de génie. Comme à Madrid face à Jan-Lennard Struff, où il a gagné un point avec un passing dos au filet. Et tant pis s’il a perdu le match ensuite. 

 

Le come-back du mois : Juan Martín del Potro

Et si le sacre de Lionel Messi au Qatar venait relancer la carrière de Juan Martín del Potro ? Absent du circuit depuis février 2022 et une défaite au premier tour du Tournoi de Buenos Aires face à Federico Delbonis, l’ex n°3 mondial a confié à ESPN qu’il pourrait de nouveau tenir une raquette en fin d’année : « J'ai fait une promesse. Si l'Argentine gagnait la Coupe du monde, j'essaierais de jouer l'US Open. » Une promesse que l’Argentin compte bien tenir, lui qui n’a jamais officiellement parlé de retraite : « Mon objectif est d'être prêt à jouer un match officiel dans le tournoi. Je ne sais pas si je serai à 100% ou pas mais, au moins, si mon dernier match de tennis doit avoir lieu cette année, je veux que ce soit... à l'US Open. » Soit le lieu du seul tournoi du grand chelem remporté par Juan Martín del Potro. Une belle manière de boucler la boucle. 

 

Les françaises du mois : 

Battue par l’Italie en qualification l’an dernier, l’équipe de France s’est cette fois-ci qualifiée pour la phase finale de la Billie Jean King Cup grâce à sa victoire face à la Grande-Bretagne. Un succès qui n’a pas été facile, à l’image de Caroline Garcia qui a dû disputer le premier match de sa carrière en trois tie-breaks pour venir à bout de Katie Boulter en 3h36 de jeu. Avant que Alizé Cornet s’impose face à Harriet Dart en deux sets remportés…au tie-break (7-6, 7-6). L’équipe de France, qui a remporté la Fed Cup en 2019, sera donc présente lors de la phase finale qui aura lieu en novembre prochain avec possiblement dans ses rangs la Russe Varvara Gracheva qui devrait obtenir d’ici quelques semaines la nationalité française. 

Avantages

Découvrez les avantages WE ARE TENNIS

En savoir plus