Les matchs interminables ? Tous gagnés. Les plus beaux trophées ? Dans ton armoire. Les plus gros chèques ? Dans ta poche. L'histoire du tennis ? C'est la tienne. Toi, tu es numéro un mondial. Et ça fait quarante ans que ça dure, depuis l’instauration du classement ATP.
... tu as déjà porté un pantacourt.
... tu n'es pas Français.
…Richard Gasquet te battait en juniors.
…tu t’arraches les cils.
... tu es Américain, ou Suédois.
... la victoire est ta copine régulière, le talent ton meilleur ami.
... la défaite est cette ex de jeunesse, celle que tu as su oublier.
... tu es un homme envié, un homme désiré.
... tu es donc l'homme à abattre.
... du coup, tu es protégé dans les tournois.
... tu as beau être le plus fort, tu as toujours le tableau le plus facile.
... tes tournois du Grand Chelem débutent souvent en deuxième semaine.
... tu vois ton nom tout en haut des tableaux.
... ton rival est souvent tout en bas…il est numéro 2 et tu le détestes.
... tu es capable de dire ce genre de choses : « Repenser au fait qu'on a été le meilleur et qu'on a su le rester longtemps, c'est une sensation super cool » ou « Le super avantage d'être numéro 1, c'est que tout le monde est derrière vous. »
... à l'inverse du genre humain, tu adores le lundi matin, le jour de la publication du classement ATP.
... regarder la liste de tes poursuivants laisse toujours transparaître chez toi un petit sourire en coin.
... en te rasant, tu te dis : « Je suis le meilleur du monde. »
... comme Jimmy Connors, Ivan Lendl, Pete Sampras, ou Roger Federer, tu es un homme de règne.
... comme Gustavo Kuerten, tu es un homme de quelques coups.
... tu fais partie d'un club très select qui compte parmi ses membres de drôles d'oiseaux : Marcelo Rios, Lleyton Hewitt, Patrick Rafter, Ievgueni Kafelnikov...
... plus tu as de contrats pubs à gérer, plus te deviens lisse.
... au début des années 80 pourtant, tu insultais les arbitres.
... à la fin des années 80, tout le monde trouvait le moyen de te détester.
... pendant les années 90, tu souffrais de thalassémie, tu étais Républicain et d'origine grecque.
... oui, avant, il t'arrivait d'être fou, excentrique, drôle ou charismatique.
... comme le tennis, tu es plus en plus chiant.
... depuis une décennie, tu hésites entre te recoiffer et te gratter les fesses.
Par Antoine Mestres
