Comment démarrer Wimbledon sans parler d'Andy Murray ?
Certains joueurs ont eu des enfances tranquilles, d'autres ont connu des moments plus difficiles voire très difficiles. Souvent, ceux-là sont plus forts dans leur tête. Souvent, ils ont une rage de vaincre plus intense, une envie de se battre décuplée par le chemin parcouru.
Novak Djokovic par exemple, qui jouait au tennis sous les bombes à Belgrade. Il raconte qu'avec ses amis, ils attendaient qu’un quartier soit bombardé pour aller s’y entraîner ensuite, car pensaient-ils, c'était l'endroit le plus sûr, avec très peu de risques qu’il soit bombardé de nouveau.
Plus discret sur son passé, Andy Murray, a lui aussi vécu des moments traumatisants. Le 13 mars 1996, Thomas Hamilton, 43 ans, s'immisce dans l’école élémentaire de Dunblane en Ecosse. Il se dirige vers le gymnase et ouvre le feu sur une classe d'enfants de 5 et 6 ans. 15 enfants périssent ainsi que leur institutrice qui essayait de les protéger.
Au même moment, un enfant de neuf ans se dirige, avec sa classe, vers le même gymnase pour y prendre la place des petits. Ce garçon de neuf ans, c'est Andy Murray. Ce drame, Andy Murray n'en parle jamais. Il y a même un accord moral entre Murray et les journalistes pour que le sujet ne soit pas abordé en salle de presse.
Pourtant, à la veille de Wimbledon, Andy Murray, favori du tournoi aux yeux de nombreux spécialistes et de tous les supporters locaux, a accordé une interview à la BBC durant laquelle Sue Barker, ancienne joueuse devenue présentatrice de télévision, a abordé le plus grand tabou d'Andy Murray. Visiblement en accord avec le joueur.
A peine le sujet est-il abordé qu'Andy Murray craque et ne peut retenir ses larmes. Cette histoire, malgré (ou à cause) le silence dont il l’entoure, semble être restée extrêmement douloureuse pour Andy Murray.
La question que l’on peut se poser est celle du moment choisi par Murray pour évoquer des souvenirs si traumatisants. Pourquoi juste avant « son » tournoi ? Peut-être était-ce la soupape, jamais ouverte, et pourtant nécessaire pour enfin réaliser son rêve et celui de tous les Britanniques : gagner Wimbledon !
C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
