Faut-il s’inquiéter pour Rafael Nadal ?

3 juil. 2012 à 17:12:22

Non, Nadal n’est pas invincible. La preuve : il ne sera pas en deuxième semaine à Wimbledon. Pour en arriver là, Lukas Rosol, numéro 100 mondial, a sorti le match de sa vie jusqu’à finir kaputt. Que la sensation 2012...

Non, Nadal n’est pas invincible. La preuve : il ne sera pas en deuxième semaine à Wimbledon. Pour en arriver là, Lukas Rosol, numéro 100 mondial, a sorti le match de sa vie jusqu’à finir kaputt. Que la sensation 2012 savoure, car cela n’arrivera sans doute pas deux fois.

Le combat sur herbe était perdu d’avance. Il paraissait en tout cas très déséquilibré entre Rafael Nadal, phénoménal à Roland-Garros, et le 100ème mondial, le Tchèque Lukas Rosol. Il avait tout simplement remporté, depuis son arrivée sur le circuit ATP il y a plus de cinq ans, moitié moins de victoires que l’Espagnol pour sa seule saison 2012. Pourtant, cinq sets plus tard, le Centre Court de Wimbledon assistait à un petit événement : la première défaite de Rafa, à ce stade de la compétition, un deuxième tour de Grand Chelem, depuis 2005. Oui, sept ans déjà. C’était déjà sur les courts du All England Lawn Tennis and Croquet Club, même si à l’époque, l’Espagnol n’avait aucune ambition particulière sur le gazon anglais, propriété du rival Roger Federer. C’était alors un peu le temps de l’apprentissage pour Nadal.   Un temps révolu désormais, surtout depuis la mythique finale contre Rodger, à la toute fin d’un dimanche de juillet 2010. Sauf que... Devenu un homme à la raquette complète, Rafael Nadal a trébuché de façon surprenante. D’abord il y a cette décision des organisateurs du tournoi de couvrir le Centre Court, lors du quatrième set. Une manœuvre comparable à la fermeture d’une capote d’un mauvais coupé/cabriolet en fin de vie. Bizarre. « C’est un nouveau stade, avec un nouveau toit, alors je pensais que ça allait prendre 5-10 minutes » avouait l’Ibère à la sortie du court, sans pour autant se cacher derrière ce fait de jeu. Car de l’autre côté du filet, Rosol a joué le tennis de sa vie, même au bout du bout du combat. Rafa toujours : « Il a joué de manière incroyable. S'il continue à jouer comme il a joué au cinquième set, il peut battre n'importe qui. (…) Je n'ai pas bien joué les trois premiers sets. Mon retour n'a pas marché. Mon service était bon, mais j'ai joué avec un peu moins d'énergie que d'habitude ».  
Physiquement, j’ai besoin de repos. J’ai beaucoup joué ces six derniers mois.  
Rafa est-il pour autant à enterrer? Pas franchement. Le pic de sa saison n’a pas été programmé pour ce Wimbledon 2012. L’Espagnol avait rendez-vous avec l’Histoire un bon mois plus tôt, à Paris. Effacer un vieux record du sport mondial, celui du nombre de titres à Roland-Garros, détenu par Björn Borg, était une belle carotte, dans laquelle Rafa a croqué à pleines dents. L’influx nerveux lâché sur les courts parisiens a bien dû avoir sa petite influence à Londres. « Sans inspiration » à Wimbledon, Nadal était à court de tout, et a plié sur ses habituels fondamentaux : la multiplication des courses et la puissance des frappes de balles. Physiquement sur le fil, notamment depuis une blessure au genou à Miami en avril, Rafa est cette saison à la merci de ses adversaires. Mais les moments sont rares. David Ferrer, bien meilleur que Rosol, avait flairé la bonne affaire en janvier 2011, en quarts de finale à Melbourne, pour expédier Rafa et une cuisse qui sifflait, en trois sets. Rosol en a eu besoin de cinq. « Physiquement, j’ai besoin de repos. J’ai beaucoup joué ces six derniers mois », soufflait encore l’Espagnol, qui ne faisait pas de cette défaite surprise, « une tragédie, mais juste un match de tennis ». La mauvaise nouvelle pour tout le monde, c’est que Nadal n’a jamais pris l’habitude de perdre deux fois de suite. Donc s’inquiéter pour lui ? Non. S’inquiéter du sort des autres ? Plutôt oui.   Par Ronan Boscher  

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