Les derniers jours de Roland-Garros sont toujours remplis d'émotions pour les vainqueurs et les vaincus. Il y a eu la terrible défaite de Novak Djokovic ou la merveilleuse victoire de Rafael Nadal en demi-finales. On pourrait aussi s'extasier sur la 16e victoire en Grand Chelem de Serena Williams ou s'attrister pour Maria Sharapova qui n'a pas su passer au-delà de Serena.
Personnellement, l'image que je vais garder de ce week-end, et je précise que j'écris avant la finale messieurs, sont les larmes de Nicolas Mahut après sa défaite en finale du double messieurs aux côtés de Michaël Llodra et face aux frères Bryans.
Dès la balle de match perdue, Mahut a fondu en larmes. Son pote Llodra est resté stoïque. Plus simple pour lui qui a déjà vécu beaucoup d'émotions : des victoires en Grand Chelems, Masters, Masters 1000.
Mais pour Mahut ce n'est pas la même.
La raison principale pour laquelle Nicolas Mahut est connu sur toute la planète tennis est sa défaite face à John Isner dans le fameux 70-68 au cinquième à Wimbledon.
Il avait l'occasion de réécrire son histoire. Il aurait pu inscrire son nom dans un palmarès, un vrai. Car, pensez ce que vous voulez, mais une victoire en Grand Chelem, qu'elle soit en simple ou en double, est un grand moment. Demandez à Arnaud Clément, qui a remporté Wimbledon avec un certain... Mika Llodra et face à des certains... frères Bryans.
Cette fois c'était le tour de Nico.
Llodra était allé le chercher en début d'année pour faire une saison de double. Manque de peau Mahut s'est blessé, au point où il ne savait pas « s'il pourrait rejouer un jour ». Il est revenu, et pour leur deuxième tournoi ensemble, Roland-Garros donc, ils ont atteint la finale, mais n'ont pu soulever la coupe.
Et ça, ça a fait mal à Nico. C'est beau et émouvant de voir quelqu'un au fond du trou pour un titre en double. C'est beau de voir quelqu'un qui met ses émotions sur la table. Qui se fout à poil devant tout le monde.
Alors oui tu as perdu Nico, mais à mes yeux tu es le grand vainqueur de cette quinzaine.