Bob Sinclar : « J’ai fait une compil à Federer pour son anniv’ »

19 juin 2012 à 14:42:04

Toujours entre deux avions, difficile de capter le DJ français Bob Sinclar. Après quatre semaines de pourparlers, l’interview balle jaune se fera finalement au téléphone. « On est bon mon pote ? Parce que là je suis...

Toujours entre deux avions, difficile de capter le DJ français Bob Sinclar. Après quatre semaines de pourparlers, l’interview balle jaune se fera finalement au téléphone. « On est bon mon pote ? Parce que là je suis en studio », lance-t-il à l’autre bout du fil. On est pas mal. Entretien.

C’est un secret pour personne : tu en pinces pour le tennis. Mais à quand remonte cette affection particulière ? Depuis toujours. J’ai commencé vers l’âge de 8 ans au Carreau du Temple à Paris, une heure par semaine. Je n’ai pas beaucoup de talent mais je m’accroche bien, tu vois. Au tennis, t’es seul, t’es un gladiateur dans l’arène qui doit se battre contre l’adversaire, mais aussi contre soi-même.   Avec, tout petit déjà, un faible pour le style vestimentaire des joueurs… J’avais des posters de Yannick Noah, d’Henri Leconte, de John McEnroe, de Mats Wilander ou de Björn Borg dans ma chambre. Ensuite j’ai commencé à collectionner les tenues d’Agassi et de Borg, les plus fluos possible. J’essaye toujours de mixer les fringues quand je joue au tennis. Dès que je peux, je vais voir les matchs et j’en profite pour dire aux joueurs : « Tiens, si t’as un petit tee-shirt, un peu inédit, je suis preneur ». Toujours essayer de porter des choses différentes. Je n’ai pas de talent mais le look est important !   Le mieux sapé sur le circuit, c’est qui selon toi ? Roger Federer. J’aime bien aussi Tsonga, quand il a des tenues un peu flashy. Il y a un mec qui prend toujours soin de lui, c’est Fernando Verdasco (Rires). Ah lui, il fait attention au look, oh putain. Les gonzesses aiment bien.   Et si on remonte dans le temps… Björn Borg : les cheveux longs, son bandeau, la totale. Il était très beau. Sponsorisé Fila, bien vintage comme il faut, c’était superbe. Sinon, mon joueur mythique, c’est Henri Leconte. Pour la folie, pour ses hauts et ses bas. Tu n’as pas l’un sans l’autre de toute manière. C’est quelqu’un qui pouvait jouer sur un nuage. J’aime quand c’est un peu dramatique, et avec Henri ça l’était. Toujours.   Et côté nana ? Merde, comment elle s’appelle… elle a des jambes incroyables. Une Russe, elle est magnifique, un truc de fou putain.   Maria Sharapova ? Non, arrête un peu (Il soupire). Pas elle… Je ne dis rien parce sinon que tu vas écrire des conneries. Ça y est je l’ai : c’est Daniela Hantuchovà ! Elle a un corps de ouf, avec sa petite jupe, très mignonne.   Le look, c’est quelque chose de primordial pour toi. On m’a dit que tu vas jusqu’à fouiner sur des sites internet… (Il coupe). Exactement ! Je suis sur Ebay tout le temps. Bon, là, un peu moins parce que je commence à avoir une belle collection maintenant, mais ouais, bien sûr, j’ai fait des enchères sur des tee-shirts d’Agassi qui valent une fortune.   Combien ? C’est ma plus grosse folie : tenue d’Agassi de Wimbledon, très recherchée, blanche évidemment, qui est partie pour un truc du genre 350 euros. Le haut plus le bas. Une tenue déjà portée !   Pour en revenir à toi, quand tu dis que tu n’as pas de talent, c’est de la fausse modestie ou tu es vraiment mauvais ? Je suis un touriste mais je sais renvoyer la balle. Le tennis c’est vraiment un sport où tu détectes très vite les mecs avec du talent. J’aurais aimé être sportif professionnel. Etre avec ses potes, se dépenser tout le temps, faire des tournois... Maintenant, j’ai une autre vie de sportif. : hyper réglée, hyper saine, qui se rapproche vraiment du sport de haut niveau.   « Tu vas gagner Riton, tu vas te battre contre Sampras et tu vas le fourrer ».   Tu vas me dire que tu ne fumes, ne bois et ne te drogues pas… Jamais ! Je n’ai jamais fumé, je ne bois jamais une goutte d’alcool, même pas de vin. Parce que mon art s’exprime la nuit, je devrais je ne sais quoi… Non, le club, c’est ma scène ! Moi j’aime bien le sucre, les tartes aux fraises (Rires). Je suis très gourmand mais l’alcool ne m’a jamais attiré.   Tu joues encore régulièrement ? Ouais, bien sûr. Autant que faire se peut, comme on dit. Quand je suis en tournée, j’essaie de prendre des soirées en fonction des tournois. J’ai mixé pour le tournoi de Rome, de Madrid, à Paris, pour Rolland Garros et la Journée des enfants. J’essaie toujours de relier le sport et la musique. Ce sont deux disciplines qui sont complémentaires.   En clair, tu programmes une date de concert en fonction du calendrier ATP… Souvent. Pour aller voir mes potes aussi. Maintenant je connais plein de joueurs, que ce soient Paul-Henri Mathieu, Bennet’ (Julien Benneteau, Ndlr), Mahut, Simon. Et puis s’il me manque une petite place pour un tournoi, je les contacte.   Tu les fréquentes au quotidien ? Paul-Henri Mathieu, ouais, on s’invite à nos anniversaires. Je l’ai emmené l’été dernier à Ibiza et Marbella durant 3,4 jours pour se relâcher avant qu’il ne parte en rééducation à Saint-Raphaël. Tu sais, ces mecs ne sont pas comme nous. Psychologiquement, il fallait être un monstre. Il est revenu de l’enfer. Il ne pouvait plus marcher, il a perdu tous ses muscles. On lui a fracassé le genou, hein, pour lui remettre du cartilage. C’est monstrueux. Bon, je pense que là, il a montré qu’il était bionique. Il nous a fait trois tours sublimes à Roland Garros.     Les stars étrangères aussi aiment bien ce que tu fais apparemment… Janko Tipsarevic, c’est un grand fan de DJ ! Il est un peu fou, il veut tout le temps faire des soirées. Très, très sympa. Serena Williams a absolument voulu me rencontrer avant Roland Garros. Sinon Almagro, il me demande toujours une petite clé USB avec quelques tubes dessus. J’ai aussi fait une compil’ pour Roger (Federer, Ndlr) pour son anniversaire.   Conseillerais-tu un de tes morceaux avant d’entrer sur le court, histoire de se galvaniser un peu ? Je ne sais pas mais tu sais, ils mettent de la musique à Flushing Meadows pour l’US Open. Ils devraient en mettre aussi à Roland Garros. Ça manque un peu de fête en France. Pas crispé, mais il faudrait foutre un peu de modernité dans le tennis. Il faut prendre cela comme des shows.   Quel est ton plus beau souvenir de tennis ? La Coupe Davis par BNP Paribas en 1991 ! Ça, c’est sûr. Avec Henri Leconte qui arrivait de nulle part et Yannick, qui encore une fois le soutient -  Leconte était dans une chaise roulante trois mois avant si tu veux – et lui lâche : « Tu vas gagner Riton, tu vas te battre contre Sampras et tu vas le fourrer ». Et il l’a fourré !   Et ton dernier match de tennis, c’était comment ? La dernière fois que j’ai touché la balle c’était contre Murray à Roland, pour la Journée des enfants. Difficile de gagner (Rires). Jouer avec les pros, c’est ça qui est bon. Tu vas voir tes potes et tu leur dis : « Moi j’ai joué contre Murray sur le Central, t’as quelque chose à dire ? » Non, bon, merci, au revoir.   Propos recueillis par Victor Le Grand   Sorti en janvier, le dernier album de Bob Sinclar intitulé « Disco Crash » est en vente chez tous les bons disquaires.  

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