Je me souviens, lorsque l'ATP a annoncé l'introduction de la nouvelle règle de 25 secondes maximum entre la fin d'un point et le début du suivant, destinée à limiter le temps entre les points. J'avais, alors, crié à la fausse mesure et à la frilosité.
Mea culpa. Mea maxima culpa. La règle fonctionne à merveille. Quel bonheur de regarder un match et voir les points s'enchaîner sans temps morts interminables car Novak tente de battre le record de rebonds de balle avant un service, ou que Rafa s'attrape douze fois le slip. C'est fini tout ça. Aujourd'hui, celui qui s'amuse à jouer avec le feu se brûle directement : les arbitres appliquent la règle à la lettre.
Qu'en pensent Djokovic, Federer, Murray et Nadal ?
Novak Djokovic est l’un des joueurs les plus lents à dégainer au service. Ses rebondissements de balle lui font frôler la minute entre chaque point. Cette nouvelle mesure perturbe fortement sa routine. A Indian Wells, il a expliqué, en conférence de presse, que s'il était lent ce n'était pas totalement de sa faute mais aussi celle des ramasseurs, fautifs « de ne pas comprendre assez vite que je veux ma serviette ».
Ensuite, le pauvre Novak se prend les pieds dans les tapis du « chronomètre (qui) tourne jusqu'à ce que je lance ma balle et non pas quand je m'approche de la ligne. ». Alors, juste pour toi Novak, un petit rappel : tu as droit à deux balles au service, le premier à 6 jeux gagne le set, les couloirs ne comptent que pour le double. Le rapide Federer, nullement gêné par la nouvelle règle, en a quand même profité pour envoyer un petit scud à son « pote » Rafa : « les arbitres (doivent) sanctionner plus souvent et être plus fermes avec cette nouvelle règle ». T'en fais pas un peu trop là Rodge ? On est proche du premier de la classe qui demande plus de devoirs. La réaction la plus virulente émane, comme on pouvait l'attendre, de Rafael Nadal. Mettez-vous deux secondes à sa place, le pauvre. Depuis qu'il joue au tennis professionnel, il prend des heures entre les points sans jamais se faire sanctionner. Jamais. Au point où les rares arbitres qui appliquaient l'ancienne règle n'avaient surtout pas le droit d'arbitrer Nadal. Aujourd’hui, non seulement il a moins de temps qu'avant, mais en plus, il se fait toper. Pas étonnant qu'il coince : « Je m'efforce d’appliquer cette règle car une personne très intelligente a mis en place cette nouvelle règle qui est un désastre ». Le revenant se justifie en expliquant que « quand vous regardez, en fin de saison, les plus beaux points de l'année, il n'y a aucun ace mais plutôt des longs échanges de 30 ou 40 coups après lesquels il faut plus que 25 secondes pour récupérer et enchaîner sur un autre point du même genre ». N'avez-vous jamais vu Rafael Nadal gagner un point en moins de 20 coups de raquette ? Le plus cohérent et pragmatique est Andy Murray qui pense que « 25 secondes sont presque suffisantes, mais la règle doit être fignolée ». L'Ecossais est pour la présence sur le court d'un « shot clock » comme en NBA qui serait un compte à rebours visible par les joueurs. Murray, tout comme Nadal et Djokovic, défend cependant l'idée qu'après de très longs points 25 secondes ne suffisent pas.
Andy, je suis d'accord avec toi et je propose que le nombre de coups échangés ainsi que la durée d'un point soit des infos systématiquement indiquées à l'arbitre de chaise à la fin de chaque point.
Disons qu'au-delà de 25 coups de raquettes ou bien de 40 secondes, l'arbitre de chaise retarde le déclenchement du compte à rebours de 10 secondes. C'est donc trois « big 4ien » sur quatre qui sont plus ou moins d'accord avec cette nouvelle règle. On est donc loin du flop annoncé par le visionnaire que je suis...