- Je peux aller me changer ici ?
- Ah non, il y a déjà une jeune fille qui se change.
Ce mardi après-midi, à son arrivée sur le Central de Roland-Garros peu après 13h30, Jo-Wilfried Tsonga se voit refuser, avec le sourire, l’entrée d’un vestiaire. Peu importe. Habitué des lieux, le champion au large sourire communicatif se dirige vers une autre porte. Discrètement, presque sans signifier sa présence. S’il est la tête d’affiche qui attire les nombreux médias présents, l’ancien cinquième joueur mondial ne se comporte pas en star. Les “stars” de la journée, ceux pour qui est organisé l’évènement, ce sont les membres de la Team BNP Paribas Jeunes Talents. Parrain de cette “TBPJT”, le surnommé “Jo” est venu taper la balle avec ses filleuls.
Chaleureusement, tout en sachant détendre l’atmosphère frisquette de ce mois de novembre malgré le combo soleil plus grand ciel bleu régnant au-dessus du toit, fermé, du court Philippe-Chatrier. “Oui, c’est bien de commencer en jouant dans les carrés, ça me permet de m’échauffer, le claquage n’est jamais très loin (sourire)”, lâche le joueur de 36 ans, en plaisantant sur son “grand-âge”. Objectif atteint. Les jeunes se détendent. Au point de se lancer des défis au moment de faire face au finaliste de l’Open d’Australie 2008. Le Manceau d’un côté du filet, les jeunes de l’autre, ces derniers donnent tour à tour un coup de raquette.
“Fais-lui une amortie”
Les longs rallyes sans faute s'enchaînent, et, dans la file, on essaie de trouver des moyens de déboulonner la statue. “Envoie une grosse latte (rires)”, lance l’un des dix nouveaux membres de la Team - Lenny Couturier, 13 ans - à Arthur Gea, 16 printemps et finaliste de la Coupe Davis juniors avec la France. “J’essaie de lui jouer dans les pieds, mais ça ne marche pas”, constate ce dernier un peu plus tard. “Fais-lui une amortie”, peut-on aussi entendre fuser au milieu d’une ambiance mêlée d’excitation, joie et plaisir de partager le terrain avec le deuxième homme le plus titré du tennis français derrière Yannick Noah. Finalement, la confiance venant, l’amortie tant désirée finit par surgir.
Alors que “JWT” n’est plus seul mais accompagné d’une partie des adolescents pour faire face aux autres, quand vient son tour, il doit s’incliner face au toucher culotté d’Astrid Lew Yan Foon, 16 ans. Sourire jusqu’aux oreilles, celle-ci est instantanément applaudie par la quarantaine de spectateurs, dont de nombreux parents, assis en tribunes. Entre les plaisanteries d’un démonstratif Gabriel Debru - 15 ans, récemment révélé par ses premières victoires en Challenger -, les frappes pures de Luca Van Assche - 17 balais, vainqueur de Roland-Garros juniors et plus jeune joueur du Top 700 (513e) -, ou encore le revers à une main d’Ophélie Boullay - championne de France de 13-14 ans -, la session dure plus d’une heure.
“Très bien jouer, c’est super, mais se sentir bien dans sa peau, c’est encore mieux” - Jo-Wilfried Tsonga
Après celle-ci, place à un autre type d’échanges. Avec un Tsonga troquant la raquette pour le micro. “Quand on est sur le terrain tous ensemble, j’ai l’impression de revivre ma jeunesse, explique-t-il dans l’une des loges du stade. Et elle était belle (sourire). Je suis ravi de faire partie de ce projet, avec BNP Paribas qui est à l’initiative de quelque chose qui me tenait à cœur. C’est important, à mes yeux, de pouvoir accompagner des jeunes vers le haut niveau. L’aide que vous (les jeunes) recevez n’est pas seulement financière, mais aussi humaine. Parce que très bien jouer au tennis, c’est super, mais se sentir bien dans sa peau, surtout dans ce milieu, c’est encore mieux.”
“Mais je ne suis pas là pour donner des conseils ou ‘diriger’, j’ai toujours détesté qu’on vienne m’imposer des choses, ajoute-t-il. Je suis là pour partager mon expérience, comment ça s’est passé pour moi.” Un puits de sagesse dont peuvent s’abreuver les jeunes en soif d’apprentissage, comme Arthur Cazaux. “Ce programme mis en place par BNP Paribas a été un gros plus pour mon projet et ma progression vers le haut niveau, raconte l’actuel 284e du classement ATP, 19 ans, en s’adressant à ses benjamins. Jo a toujours été là pour moi quand j’avais des questions. Au début, j’étais évidemment un peu intimidé, mais il a su me mettre à l’aise. N’hésitez pas à lui poser plein de questions. C’est ce qui m’a beaucoup fait avancer.”
“Quand on est une meilleure personne, on est aussi meilleur sur le court” - Arthur Cazaux
En plus de leur parrain, les apprentis sont aussi mis en contact avec Marion Bartoli, Paul-Henri Mathieu, Pauline Parmentier ou encore, ponctuellement, des monuments du sport à l’instar de Chris Evert, Yannick Noah, John McEnroe, Renaud Lavillenie, Tony Parker... Mais leur formation ne repose pas uniquement sur ces interactions. “Des intervenants nous forment au réseaux sociaux, au marketing, on fait du ‘media training’, on a des cours d’anglais, rappelle Arthur. Tout cet extra-sportif que nous apporte BNP Paribas nous permet d’être une meilleure personne, et quand on est une meilleure personne on est aussi meilleur sur le court.”
“Dans ce programme, il y a plein de choses dont j’aurais aimé profiter plus jeune, confie ensuite Jo-Wilfried Tsonga, en aparté avec les journalistes. La (sensibilisation à l’importance de) la nutrition (rires), la préparation mentale, les rencontres avec les grands sportifs, l’histoire du tennis, tout ce qui concerne l’environnement : les agents, les sponsors, le matériel.” Parmi les membres de la Team Jeunes Talents, outre les exemples cités précédemment, on compte notamment Mathilde Ngijol Carré, la gagnante des Petis As 2021, et deux championnes du monde juniors : Diane Parry (2019) et Elsa Jacquemot (2020). Preuve, parmi tant d’autres, que le projet remplit ses objectifs : donner les clefs nécessaires aux aspirants champions pour qu’il puisse espérer s’ouvrir les portes des plus grands tournois du monde. Et de leurs vestiaires.
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