Marion Bartoli porte drapeau ?

Le 27 juillet prochain, 204 porte-drapeaux emmèneront leur équipe durant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres. 8 auront un point commun : ce seront des joueurs de tennis. Il s'agit de Rafael Nadal (pour l'Espagne), Novak Djokovic (Serbie), Marcos Baghdatis (Chypre), Max Myrnyi (Biélorussie), Agniezska Radwanska (Pologne), Horia Tecau (Roumanie), Stephanie Vogt (Liechenstein) et Maria Sharapova (Russie). C'est magnifique, c'est merveilleux. Le tennis est de sortie pour cette 30e cérémonie d'ouverture d'olympiades d'été. A un détail près. Parmi les huit noms précités il y a un intrus : Maria Sharapova. Je ne suis pas un rabat-joie. Je ne suis pas réac. En tous cas, pas toujours. Mais là, aujourd'hui, ça me hérisse le poil. Savez-vous combien de fois Maria Sharapova a représenté son pays en Fed Cup depuis qu'elle est joueuse professionnelle ? Quatre fois. Oui, 4. Elle a disputé, en tout et pour tout, quatre matches de simple pour la Russie (en en perdant un au passage, à la piaule, contre Virginie Razzano). Petite comparaison rapide : les autres portes drapeaux du tennis ont joué pour leur pays :

• Nadal : 27 fois
• Radwanska : 34
• Djokovic : 30
• Myrnyi : 83
• Baghdatis : 73
• Tecau : 15
• Vogt : 17

Et donc Sharapova : 4. Franchement, ce n'est pas sérieux. A chaque fois, la grande Sharapova a fait le forcing pour jouer la Fed Cup juste avant les Jeux de manière à être sélectionnable. C'est déjà , en soi, une pratique à laquelle je n’adhère pas trop. Mais de là à la nommer porte-drapeau.... C'est comme si Marion Bartoli avait remporté Roland-Garros en 2012 et que du coup le comité national olympique du sport français la nommait porte-drapeau. Cela serait-il logique sachant qu'elle a toujours refusé de jouer la Fed Cup, donc pour son pays ? Je me mets à la place des autre athlètes russes, comme Yelena Isinbayeva, double médaille d'or olympique de saut à la perche (2004 et 2008), double championne du monde et d'Europe et détentrice des records du monde en salle et en plein air. Je pense qu'elle a du faire un peu la gueule en apprenant la nouvelle. Et elle ne doit pas être la seule. Je comprends la logique du choix russe. Mais il me paraît diablement plus proche d'un choix marketing qu'en adéquation avec l'esprit olympique. « L'esprit olympique, c'est ringard » me direz-vous. Et bien non, pas pour tout le monde. Rodger Federer, par exemple, a préféré céder sa place comme porte-drapeau, pour, dit-il : « donner cette chance à un autre athlète». Maria devrait en prendre de la graine.