A l'âge de treize ans, je suis monté sur l'estrade de la synagogue et j'ai chanté la prière du jour devant une salle pleine à craquer, dont la majeur partie était présente pour me voir, moi. La pression que j'ai...
A l'âge de treize ans, je suis monté sur l'estrade de la synagogue et j'ai chanté la prière du jour devant une salle pleine à craquer, dont la majeur partie était présente pour me voir, moi. La pression que j'ai eu.... je ne vous raconte pas. Mais ce jour là, aux yeux de tous, je suis devenu un homme. J'avais effectué mon rite de passage. Toute mesure gardée, ce qui attend Tsonga face à Andy Murray sur le Center Court peut être considéré comme ce même rite de passage.
Évidemment que Jo est déjà un homme. Mais l'opportunité qui se présente à lui avec cette demi-finale face à Murray pourrait être son droit d'entrée dans la cour des très grands du tennis. Battre un britannique chez lui, à Wimbledon, alors que l'on n'est pas favori aux yeux des bookmakers (britanniques), pour avoir le droit de disputer une finale de Grand Chelem face à Djokovic ou Federer et, pourquoi pas, remporter un premier titre dans ce genre de tournoi.... ce serait frapper un grand coup sur la table.
Jo a déjà joué une finale de Grand Chelem en ayant préalablement éliminé Rafa Nadal en demie en trois sets secs. Certes, mais qu'on se le dise, ce n'était pas du tout prévu : la danse infligée par Jo à Nadal était une surprise totale, pour tout le monde.
Aujourd’hui, la situation est différente. Cela fait maintenant un bon moment que Jo traîne ses guêtres parmi les dix meilleurs joueurs du monde et plus récemment, parmi les cinq. Mais il lui manque ce « je ne sais quoi » (à prononcer avec un lourd accent anglais, à la british) pour franchir ce palier si vaste qui sépare le cinquième joueur mondial des quatre meilleurs.
Il a les armes pour battre Murray, Jo. Murray doit commencer à ressentir la petite pression de l'attente du public londonien. L'Ecossais dispute quand même sa quatrième demi-finale à Wimbledon. Les deux hommes se sont affrontés six fois, la dernière victoire en date revenant à Murray aux Queen's en 2011. Sur gazon, ils se sont affrontés deux fois et Jo a toujours … perdu.
Bien que Murray soit mon outsider numéro 1 pour le trophée, comme je l'avais déjà dit en début de tournoi, je serais ravi de voir Jo le « taper ». Et j'irai plus loin en disant que je serais heureux de le voir faire la danse des pouces, même si vous savez ce que j'en pense.
