Brainstormons pour Richard

Voici quelques morceaux choisis de commentaires Facebook sur la défaite de Richard Gasquet face à Florian Mayer. Voici : Jean Lavital : « On voit ses limites ». Philippe Albinet : « Triste ». Nico Cauet : « Là, pour le coup, c'est décevant ». Fabrice Gosset : « Si Jo avait la technique de Richard … et Richard l'agressivité de Jo... c'est certain que les deux se battraient pour la place de numéro 1... » Dans l'ensemble, vous êtes déçus, fatalistes, tristes, colères mais aussi lucides, surtout Fabrice Gosset. Ah si seulement Richard avait l'agressivité de Jo... C'est une évidence de dire que Ritchie a besoin de faire peur. C'est déjà ce que je disais après sa défaite face à Andy Murray à Roland-Garros , quand Richard avait été visiblement déstabilisé par l'attitude de Murray sans rien oser lui dire. Je suis fan du jeu de Richard et je trouve l'homme touchant. Il faudrait vraiment qu'il soit particulièrement pénible pour que j'en dise du mal. C'est comme ça. Il fait partie de mes chouchous. Je propose donc une séance de brainstorming pour lui offrir des solutions, dont il pourra s'inspirer (ou pas). Je vais commencer, et si cela vous chante vous pouvez enchaîner. Ah la merveille de la technologie. J’espère juste que s'il lui dit de suivre l'un de nos conseils, il saura nous en être reconnaissant, pourquoi pas lors du discours qu'il fera quand il gagnera son prochain Grand Chelem ? Techniquement, Richard possède tout. Sa seul faiblesse pourrait éventuellement venir de son coup droit, mais il ne faut pas non plus pousser mémé là où vous savez, il y a bien pire que lui. Et puis, certains, avec un coup droit tout pourri (Edberg si tu me lis), ont obtenu des résultats tout à fait convenables. Pour moi, ce dont il a le plus besoin, c'est de quelqu'un qui le sorte réellement de sa « comfort zone * ». Vous avez vu « Full Metal Jacket » ? Vous vous souvenez donc du Sergent Hartman. Voilà, selon moi, de quoi a besoin Richard. J'exagère un peu, mais j'ai l'impression que sa vraie faiblesse, c'est qu'il ne supporte pas vraiment qu'on lui rentre dedans. Et ni son père Francis, ni Eric Deblicker, ni Ricardo Piatti ni Sébastien Grosjean n'ont jamais été connus pour leurs qualités de killers. Quand il remporte le tournoi de Nice en 2010 suite à une finale épique pleine de rebondissements face à Fernando Verdasco, il est coaché, en plus de Deblick, par Gabriel Markus. L'Argentin l'a poussé mais ça n'a pas tenu. Etait-ce un souhait de Richard ou Deblicker, alias l'homme aux paumes de mains bronzés (c'est un métier) ? Se sentait-il menacé par la concurrence ? Attention, pas d'erreur. Je n'insinue pas que Richard a besoin de changer d'entraîneur. Au contraire, le contact de Piatti est, à mon humble avis, une très bonne chose pour Richard. Mais de la même façon qu'il a pris Grosjean comme consultant, peut-être devrait-il penser à prendre quelqu'un avec une approche un peu plus agressive. Il faut que cette personne soit disponible et d'accord pour travailler main dans la main avec un autre technicien. Oui j'ai quelqu'un en tête. Je pense à Roger Rasheed. Vous vous souvenez de lui ? L'ancien entraineur de la Monf et de Hewitt. Cet ex joueur de football australien est un dur à cuire. Avant qu'il ne devienne l'entraîneur de Monfils, j'avais fait une interview de lui sur Radio Roland Garros durant laquelle il m'avait dit qu'il adorerait prendre un joueur comme Richard, qu'il avait qualifié de « diamant pur », pour le façonner à la manière Rasheed. Et bien moi je suis d'accord avec lui. Je l'étais déjà et je le suis toujours. *comfort zone : zone de confort.