Poignée manquée

5 juin 2012 à 20:11:17

Je fais une petite pause vidéo pour m 'exprimer sur un joueur que j'apprécie beaucoup : Richard Gasquet. Bien qu'il ait perdu, il m'a fait particulièrement plaisir, Richard, pendant ce Roland-Garros. Il y a...
Je fais une petite pause vidéo pour m 'exprimer sur un joueur que j'apprécie beaucoup : Richard Gasquet. Bien qu'il ait perdu, il m'a fait particulièrement plaisir, Richard, pendant ce Roland-Garros. Il y a d'abord eu ce deuxième tour épique contre Grigor «baby fed » Dimitrov. Le niveau de jeu était époustouflant, dans une partie menée tambour battant par deux joueurs surdoués au meilleur niveau au même moment. Et il y a eu ce point complètement fou. Dimitrov, au service, menait 7-5 5-4. Le score dans le jeu était à 30-40. 38 coups de raquette plus tard, Richard débreake en smashant côté égalité prenant Dimitrov à contre pied. La suite est mythique. Dimitrov souffre de crampes si fortes qu'il s’effondre et se met à ramper. Pourquoi ? Même lui ne le sait pas, un réflexe de survie sans doute. De son côté Richard est replié sur lui même et vomit sur le court tellement l'effort est conséquent. L'ancien « Ritchie » aurait lâché ce match. Mais pas celui-ci. Au tour d'après, Richard affronte l'ancienne gloire allemande Tommy Haas, issue des qualifications ! Si, si. Richard perd le premier set 7-5. L'ancien « Ritchie » aurait été énervé et aurait peut-être perdu ce match, car Tommy jouait bien. Mais Richard jouait mieux. Beaucoup mieux. Il finit par coller 6-2 6-0 6-0 à son adversaire, avec un mémorable passing shot de revers en fin de match, si cher au joueur le plus talentueux du tennis français. Et c'est là que les choses sérieuses commencent. Tour disputé : huitièmes de finale. Terrain : court Philippe-Chatrier. Adversaire : Andy Murray. Premier set 6-1 pour Gasquet. Murray est inexistant. Il ne peut rien faire, le 4e joueur mondial. Alors il joue un peu l'intox. Une douleur dorsale, dont on ne connaîtra jamais réellement la véracité, surgit de nulle part, avec pour effet immédiat d’énerver Richard au point de le sortir du match. C'est vrai que c'est agaçant de voir Murrray se plaindre du dos quand il perd des points puis qui enchaîne, sans mal de dos visiblement, sur des échanges incroyables. Un peu comme un footeux qui sort de la pelouse au bord de l'agonie pour retrouver le terrain 15 secondes plus tard frais comme un lapin de trois semaines. Cette fracture dans la concentration est une erreur, mais, à mes yeux, ce n'est pas la plus grave. Ce que je regrette vraiment, c'est que Richard n'ait pas profité de la poignée de main pour dire à Andy ce qu'il pensait de son attitude. La poignée de main était on ne peut plus froide. Richard ne l'a même pas regardé dans les yeux. S'il veut les taper un jour, les Murray, Nadal, Del Potro, Federer, Djokovic, il doit être costaud dans le défi et jusqu'au bout. Souvenez-vous de Noah à l'US Open 1989, qui règle ses comptes avec Mansdorf au filet à la fin du match. C'est ça que je veux voir. Richard, si tu me lis, je veux que ça soit Murray qui baisse les yeux quand il te croise dans les vestiaires. Qu'il se dise : « je joue Richard, je ne peux pas me comporter n'importe comment sans quoi il va m'épingler ». Le jour où tu trouveras cette dynamique dans ta relation avec les tops, tout basculera. En attendant, je me suis régalé à te voir jouer. Surtout ne change rien ou presque.

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