L’US Open 2020 est (déjà) terminé. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, même si dans ce cas précis, elle s’est un peu fait attendre pendant la finale messieurs. Je dois même avouer qu’au début, je me suis dit que ce n’était pas vraiment à la hauteur de tout ce qui s’était passé pendant la quinzaine. Dominic Thiem qui semblait diminué, Alexander Zverev qui, intelligemment, utilisait très bien le service-volée pour faire déjouer son adversaire. On imaginait Zverev soulever le trophée, et d’ailleurs peut-être bien que lui aussi. Mais « Dominator » s’est ressaisi et Sacha a chuté, après un tie-break irrespirable et deux balles de matchs sauvées (l’US Open a quand même failli se finir sur une double faute). Pas assez pour empêcher « Domi » de s’imposer et de se laisser tomber au sol.
Quelle finale de dingue ! Un joueur qui remonte un handicap de 2 sets en finale de l’US Open, c’est tout simplement du jamais vu dans l’ère Open. Et la dernière fois que cet exploit avait eu lieu à New York, c’était en 1949, quand Gonzales avait remonté son handicap face à Schroeder (si, si, avec un improbable 18-16 au premier set !).
Entre Thiem et Zverev, on n’a donc pas eu droit à la plus grande finale de l’histoire. N’empêche que c’était une finale folle, à l’image de tout cet US Open, que ce soit sur le plan tennistique ou sur le plan extra-sportif. Voici un petit résumé de tous les moments forts :
- Un US Open à huis clos, du jamais vu. Bien sûr que la foule électrique de Flushing nous a manqué, mais les joueurs ont prouvé que le tennis pouvait reprendre sans fans de façon temporaire.
- Benoît Paire testé positif à la COVID-19 avant le début du tournoi, et qui, indirectement, entraîne dans sa chute Richard Gasquet, Grégoire Barrère, Kristina Mladenovic, Adrian Mannarino, Édouard Roger-Vasselin, Kirsten Flipkens et Yseline Bonaventure. Bilan des courses : un deuxième confinement dans une chambre d’hôtel, malgré des tests négatifs. Tout ça pour une simple partie de cartes…
- Caroline Garcia qui, « out of nowhere », élimine brillamment la tête de série n°1, Karolina Pliskova. En regardant ce match, on s’est rappelé du niveau de jeu que pouvait avoir l’ex 4e joueuse mondiale. Et ça fait du bien !
- Les tristes « perfs » de Kristina Mladenovic (4 balles de match ratées) et de Stefanos Tsitsipas (6 balles de match ratées). Stefanos a déclaré après le match que c’était « le match le plus triste et le plus drôle de ma carrière». Triste ok, drôle, on ne sait toujours pas pourquoi !
- J’allais oublier ! Un « micro-évènement », passé presque inaperçu : la disqualification (à juste titre) de Novak Djokovic, qui n’a donc pas pu saisir sa chance de se rapprocher de vous savez qui.
- Le comeback de Tsvetana Pironkova : la maman et cheffe d’entreprise, absente depuis trois ans du circuit, est revenue sans faire de bruit, en éliminant, dans l’ordre, Liudmila Samsonova, Garbiñe Muguruza, Donna Vekic et Alizé Cornet, avant de pousser Serena Williams dans ses retranchements en quart de finale.
- Le dernier carré de Pablo Carreño Busta, joueur qui, selon Nick Kyrgios, ne serait même pas à la 50e place mondiale si la terre battue n’existait pas. Il n’empêche que PCB compte désormais à son actif deux demi-finales de Grand Chelem (contre 0 pour l’Australien…). Et en prime, les deux demi-finales sont sur dur. Même si on l’imaginait mal s’en sortir face à Djokovic si ce dernier n’avait pas été disqualifié, l’Espagnol a eu le mérite de sauver trois balles de set, de breaker et de « finir » le match en étant devant.
- La première finale en Grand Chelem de Zverev. Est-ce qu’on l’attendait à ce stade de la compétition ? Oui et non. Non, car il se trouvait dans la même moitié de tableau que Djokovic. Non, car il a eu l’air un peu fébrile dans ses premiers tours, cédant des sets successivement face à Kevin Anderson, Brandon Nakashima, Adrian Mannarino, ou encore face à Borna Coric en quart… Ses doubles fautes lui ont fait beaucoup de mal. Mais il n’empêche que, quoi qu’on en dise, Zverev trouve toujours une solution, même dans les situations compliquées. En demie, il était favori sur le papier et il n’a pas tremblé, même mené deux sets à rien par « l’expert de la terre battue », Carreño Busta. Donc oui, il méritait d’être en finale.
- Les performances de Victoria Azarenka et Naomi Osaka qui ont réussi une tournée américaine exceptionnelle. Le remake de la finale non jouée de Cincinnati a tenu ses promesses, avec trois sets serrés entre deux grandes joueuses. La puissance d’Osaka a pris le dessus mais chapeau bas pour la Biélorusse, qui, comme Pironkova, a brillamment réussi son come-back au plus haut niveau.
- Enfin, Madison Brengle a planté 28 aces pendant la quinzaine. C’est faux, elle en a mis 0. Mais je vous invite à aller regarder son service, cela vous permettra de relativiser lorsque le vôtre ne passera pas à 15/5 !
Bye bye à cet US Open de folie. Et maintenant, en route pour Roland !