J'étais comme vous. Lorsque Rafael Nadal prenait des heures à tirer sur sa culotte entre les points de services et dépassait allègrement les trente secondes autorisées, ça m’exaspérait. Non seulement je ne comprenais...
J'étais comme vous. Lorsque Rafael Nadal prenait des heures à tirer sur sa culotte entre les points de services et dépassait allègrement les trente secondes autorisées, ça m’exaspérait. Non seulement je ne comprenais pas pourquoi monsieur Nadal avait le droit de ne pas respecter les règles sans se faire réprimander par l'arbitre, mais je trouvais que c'était d'un manque de respect total pour le joueur d'en face, pour les spectateurs, pour tout le monde.
Aujourd'hui, Nadal a trouvé son maître en la matière. C'est amusant car le joueur en question est espagnol, gaucher et a le même "toc"que Rafa : aligner ses bouteilles comme un psychopathe. Et bien aujourd'hui, ce joueur bat Nadal aussi au temps entre les points et aux changements de côté. Ce joueur, c'est Fernando Verdasco.
Pendant sa victoire contre celui qui l'avait battu déjà treize fois, Verdasco a franchement abusé. Je l'ai chronométré. Il a régulièrement dépassé les fameuses trente secondes, en mettant jusqu'à plus d'une minute entre deux points de service. Vous devez vous dire : « ça va, on n'est pas à la minute ! ». Mais je vous promets qu'une minute, à ce niveau là, c'est une éternité.
Mais son exploit du jour demeure sa sortie du court à la fin du deuxième set pour aller se soulager. Jusque là tout va bien. Il est dans son droit. Sauf que généralement, le joueur qui fait ça revient en faisant au moins un peu semblant de se dépêcher. Et une fois qu'il a retrouvé sa chaise, il prend sa raquette et va vite se positionner en fond de court car son adversaire, lui, est prêt. C'est une question de principe et d'étiquette.
Lorsqu'il est revenu à sa chaise, l'arbitre avait déjà prononcer le « TIME » depuis deux bonnes minutes. Nadal était en place, prêt à servir. Fernando, ou l'enfant gâté du tennis espagnol, s'est tranquillement assis. A bu dans sa première bouteille et la replacé avec méticulosité en imitant son compatriote d'en face. Puis il a pris sa seconde bouteille et a fait la même chose. Et enfin a daigné se lever pour jouer au tennis. Le dépassement du « time » était encore de soixante secondes.
Il est madrilène, le garçon, et il était sifflé par son propre public, preuve que je n'étais pas le seul a être agacé.
Mais j'en veux aussi à l'arbitre de chaise, Mohamed Layani. Un arbitre pour qui, d'habitude, j'ai le plus grand respect. Aujourd'hui, il regardait Verdasco faire son cinéma avec l'oeil vide de celui qui ne va pas prendre la décision qui s'impose : un avertissement, puis un point de pénalité...
Verdasco a fini par gagner pour la première fois en quatorze matches. Mais c'est à se demander si son comportement ne confine pas à la tricherie... Ce n'est en tous cas pas un comportement digne d'un joueur de tennis, toutes catégories confondues.
