Rafael Nadal est un géant. Réussir à remporter un 19ème Grand Chelem à l’US Open à bout de souffle, au 5ème set, après s’être fait remonter deux sets par un jeune de 23 ans…
Peu imaginaient que cette finale inédite à Flushing Meadows accoucherait d’un tel scenario. Premièrement parce que la précédente et seule confrontation entre Nadal et Medvedev s’était soldée par une victoire nette et sans bavure du 1er cité 6-3 6-0. Deuxièmement au vu de l’écart d’expérience et enfin surtout, après avoir assisté aux deux premiers sets !
C’est simple, même si le Russe , qui a impressionné tout au long de la tournée américaine, tient la dragée haute à l’Espagnol, le poussant à jouer des points aussi spectaculaires que longs dès le tout début du match et le breakant dès le 3ème jeu, c’est bien le N°2 mondial qui vire en tête des deux premières manches. Pourtant branché sur courant alternatif, Nadal domine tactiquement, tandis que Medvedev, toujours dangereux, laisse passer trop d’opportunités.
Le Russe aux trois poumons
On est à 7-5 6-3 et Rafa s’offre un nouveau break. On se dit là que, comme souvent face aux joueurs de la « Next Gen », c’est l’« ancien » membre du BIG 3 qui va s’imposer sans être inquiété. Et puis… Alors que Medvedev était déjà en train de préparer son discours d’après match dans sa tête comme il l’a dit plus tard en interview, celui-ci se mit à tenter le tout pour le tout. À envoyer toutes ses tripes et son âme dans chaque coup droit. Et ça marche ! En état de grâce, le natif de Moscou débreake. Nadal résiste un temps puis finit par flancher et lâcher le 3ème set 7-5. Tous les cadeaux offerts par le Majorquin depuis le début de match finissent par coûter cher.
L’horloge affiche trois heures de jeu et Medvedev ne faiblit pas. Infatigable, le Russe aux trois poumons continue d’aligner les frappes de mule, à trouver des zones incroyables et à y croire ! Et il a raison puisqu’il finit par égaliser à deux manches partout tandis que le public du Court Arthur Ashe devient fou, 6-4 !
Tout à refaire
Tout est à refaire pour Rafael Nadal qui semble de plus en plus au bord de la rupture physique. Héroïques, les deux gladiateurs du soir enchaînent les coups venus d’ailleurs et les points de mutants. C’est à l’issue de l’un d’eux que Nadal finit par breaker pour mener 3-2. Medvedev, le Russe au sang-froid pas troublé pour un sou par les cris du public sur ses services est-il en train de flancher pour de bon ? Sans doute : double break Nadal et 5-2. Mais Daniil s’accroche et reprend l’un des deux breaks. Ce ne sera finalement pas suffisant. Nadal, résolu à jouer service-volée pour raccourcir au maximum des points qui font de plus mal au corps, finit par convertir sa troisième balle de match !
7-5 6-3 5-7 4-6 6-4, Rafael Nadal, au comble de l’émotion, s’offre un 19ème titre du Grand Chelem. Cet US Open sera sans doute à classer directement parmi ses plus beaux, tant il a dû puiser au fond de lui-même pour s’imposer. Quel guerrier !
Andreescu Championne
Chez les dames, à 19 ans la Canadienne Bianca Andreescu s’est offert un 1er sacre en Majeur face à la légende vivante Serena Williams, qui échoue pour la 4ème fois d’affilée en finale de Grand Chelem 6-3 7-5.