Certains savent qu'il y a des joueurs que je n'aime pas. Et notamment un, auquel je suis tout particulièrement allergique. Je reconnais qu'il pratique un tennis incroyable. Quand il veut. Mais je l'ai trop souvent vu...
Certains savent qu'il y a des joueurs que je n'aime pas. Et notamment un, auquel je suis tout particulièrement allergique. Je reconnais qu'il pratique un tennis incroyable. Quand il veut. Mais je l'ai trop souvent vu mal se comporter. D'aucuns le surnomme el gringo, j'ai nommé le saillant, le sympathique, le sexy, David Nalbandian.
Je suis, en ce moment même, confronté au cruel dilemme de devoir défendre mon cher Nalbandian. L'Argentin joue face à John Isner. Isner sert sa première balle à deux sets partout, huit jeux à huit, avantage Nalbandian. L'Américain balance un skud (tiens, c'est drôle de dire, ça) sur le “T”. Elle est annoncée faute par le juge de ligne, aussitôt déjugé par son arbitre de chaise, qui inverse l'annonce . “Over-rule”. C'est là où ça se complique pour Nalbandian, l'arbitre Kader Nouni, et moi.
J'ai eu l'opportunité de croiser Kader plusieurs fois sur le circuit, c'est un homme très sympathique. Ce qui me mets dans une situation délicate, où je dois avouer que mon ennemi juré (je sais je m’emballe : regard vide, musique de fond, mouvement de la lèvre supérieure pour montrer ma haine) subit une injustice sur une décision prise par un excellent arbitre et accessoirement bon gars, que j'aime bien.
Alors what happened? Après l'over-rule, Nalbandian, comme le font tous les joueurs tous le temps, se rapproche du point d'impact pour voir s'il aperçoit une petite trace lui donnant la conviction nécessaire pour faire appel à l'arbitrage vidéo. A peine cinq secondes plus tard, il annonce : “challenge!”. Mais l'arbitre refuse, jugeant qu'il a mis trop de temps à prendre sa décision.
Je ne suis pas bien certain de la durée maximale autorisée pour demander le “hawk-eye”, mais j’ai une certitude : Nalbandian n'avait pas abusé et a même été plutôt prompt à prendre sa décision. Rappelez-vous, on est au cinquième set, huit partout et près de 4h40 de jeu. L'arbitre, en l’occurrence Kader, doit faire preuve de psychologie et s’autoriser quelques entorses au règlement sur des détails du genre « dépassement de temps d'annonce de hawk-eye ». Remember la faute de pied de Serena à l'US Open...
Ok, il a fait la boulette, Kader. Mais toutes les bonnes décisions qu'il prend toute l'année, on n’en parle pas! C'est à l’évidence un accident qu'on lui pardonnera (pas David) volontiers. En plus, c'est David qui morfle (méchanceté gratuite je vous l'accorde).
Un jeu plus tard, Isner s'impose.
Et pour la petite histoire : c'est le juge de ligne qui avait raison...