PAUL-HENRI MATHIEU : « POUVOIR REJOUER SANS DOULEUR EN PRENANT DU PLAISIR SERAIT POUR MOI LA PLUS BE

8 oct. 2011 à 17:15:34

Après une longue période d'indisponibilité, Paul Henri Mathieu est en train d'apercevoir la lumière au bout du tunnel. Avec un nouveau genou, PHM travaille dur pour retourner à la compétition le plus vite possible....
Après une longue période d'indisponibilité, Paul Henri Mathieu est en train d'apercevoir la lumière au bout du tunnel. Avec un nouveau genou, PHM travaille dur pour retourner à la compétition le plus vite possible. Mais cette année au chaud lui a aussi permis de prendre du recul et de poser un regard un peu plus sage sur les objectifs de sa vie de joueur de tennis professionnel. Il est relax, détendu et bavard, et répond volontiers à toute les questions qu'on veut bien lui poser. Peux-tu nous décrire un des tes entraînements pour qu'on ait une meilleure idée de l'intensité de tes séances de travail? PHM : Sur le court, je tape sans faire de course. Je fais aussi beaucoup de renforcement musculaire au niveau de la jambe. J'entretiens le haut du corps et je fais énormément de soins kiné. Mais quand tu tapes, tu mets le maximum? PHM: J'ai commencé par une demi-heure tous les trois jours, puis tous les deux jours et maintenant c'est quotidien. Pendant heure, je tape dans l'axe, je fais des gammes mais toujours sans course. Je n'arrive pas encore à me déplacer correctement. Qui te renvoie la balle? PHM: Ca dépend. Je joue avec des joueurs quand c'est possible, ou avec des jeunes. Quand je suis à Paris, je joue avec Thierry Champion. As-tu un entraîneur? PHM: Non, financièrement ça serait compliqué. Depuis que je suis blessé, je n'ai plus d'entraîneur. Je ne suis pas sûr de savoir quand je vais en reprendre un. Il va me falloir six semaines consécutives sans douleur avant de reprendre la compétition, ça correspondra sans doute à cette période. Quand as-tu mal ? En fin de journée ? Au réveil? PHM: J'ai mal en jouant. Mais ce sont des douleurs, m'a t-on dit, qui sont tout à fait normales. Il faut que je m'habitue au fait qu'on m'ait changé l'axe de la jambe. Tes douleurs sont-elles localisées au genou ou est ce que le reste du corps compense? PHM: Je n'ai pas mal ailleurs car dès qu'ai été mobile, j'ai tout de suite repris la musculation du haut du corps. Je me suis beaucoup étiré, pour justement éviter d'avoir mal partout. Tu fais d'autre sport en complément? PHM: Je fais du vélo et quand je peux, de la natation. Mais comme je joue une fois par jour, je ne veux pas trop en faire pour ne pas mettre trop de pression sur mon genou. Tout ça est un peu au jour le jour, ça dépend des douleurs. On imagine que tu as hâte de retrouver la compétition, mais est ce que la vie du circuit te manque? PHM: Les matches me manquent mais les voyages, pas trop. Aller sur les tournois, me préparer pour les matches, retrouver le public, oui tout cet aspect me manque.

J'espère être à 100% pour l'Australian Open

Ta compagne va subir un choc quand tu vas repartir. PHM: Ca va lui faire bizarre effectivement. On avait pris l'habitude d'être souvent ensemble. J'étais chez moi tous les soirs, tous les week-ends. Mais ça va être étrange pour moi aussi. Mais mon amie et moi sommes ensemble depuis 10 ans, et cette année passée ensemble prouve qu'on s'entend bien car finalement c'est une situation à laquelle on n'est pas trop habitués. As-tu subi des tests anti-dopages pendant ton indisponibilité? PHM: Non. Mais par contre je reste contraint au système ADAMS, qui m'oblige à dire où je vais être tous les jours pendant trois mois. Tous les jours, je dois être localisable, ce qui est assez contraignant. Idéalement tu reprendrais où? PHM: Je ne suis plus à quelques semaines près mais j'espère être à 100% pour l'Australian Open. Mais je ne veux pas non plus me fixer un objectif que je n'arriverai pas à atteindre. La seule chose qui m'importe réellement est de pouvoir jouer à fond et sans douleur. Mais si je démarrais à Melbourne ça me permettrais de faire une saison quasi-complète. Es-tu un fan de tennis? As-tu suivi le tennis pendant ton indisponibilité ? PHM: Oui, tout! Pas à la télé car c'est compliqué et pas très bien couvert et en plus je n'ai pas Orange, mais en streaming j'arrive à chopper des bouts de matches. Je suis les résultats tout le temps, de tous les tournois, même les challengers. Tu as donc suivi la montée en puissance de Djokovic. Ca t'inspire quoi ? PHM: C'est impressionnant. Il a atteint un niveau de jeu incroyable pour pouvoir dominer Federer et Nadal la même année. Il a vraiment franchi un cap et la Coupe Davis l'an passée a vraiment été un déclic pour lui. Cette année on a l'impression que rien ne peut l'atteindre. J'ai vu la finale de l'US Open. Il joue vraiment bien!

Je ne sais même pas s'il a besoin de s'adapter à la terre battue

Depuis que tu joues, as-tu le souvenir d'une telle domination?

PHM: Federer, quand il était vraiment au sommet, était impressionnant. Nadal, à un moment donné, était injouable sur terre battue. Nadal, ce n'était que sur terre battue, Novak c'est partout... PHM: Il y avait autrefois Agassi, qui était polyvalent comme ça, et qui, quand il était dans une spirale positive, était quasi injouable. Et la défaite à Cordoue? T'as suivi? PHM: Oui, c'était assez bizarre. On gagné et perdu nos matches très facilement. Les Espagnols se sont visiblement adaptés plus rapidement que nous à la terre battue. C'est la surface sur laquelle ils ont appris le tennis. Ils ont beaucoup plus de facilité à s'adapter à cette surface. Et Nadal qui le mardi soir est dans l'avion et le vendredi matin met une danse à Richard sur le court, ça t'inspire quoi? PHM: Le respect, mais c'est dangereux pour le corps. Il avait visiblement très envie de disputer cette rencontre et aussi d'oublier le plus vite possible la finale de l'US Open. Et puis, son jeu s'adapte naturellement à la terre battue, d'ailleurs je ne sais même pas s'il a besoin de s'adapter à la terre battue. Pour lui c'est comme marcher ou faire du vélo, ça vient tout seul. Combien de Français, penses-tu, ont de sérieuses chances de se qualifier pour le Masters? PHM: Le mieux placé, c'est Jo. S'il fait une bonne fin de saison, il n'y a pas de raison pour qu'il n'y aille pas. Pour Gaël, ça va être plus compliqué car il joue un peu moins bien cette année. Gilles, lui, doit faire une énorme fin de saison. Pour finir, une fois guéri, quel tournoi voudrais-tu gagner? Quel classement voudrais-tu atteindre et penses-tu pouvoir remettre le couvert pour un certain nombre d'années? PHM: C'est difficile à dire. Si j'arrive à rejouer sans douleur et à me faire plaisir sur le court, ça serait pour moi la plus belle des victoires. Une belle quinzaine à Roland est évidemment ce dont je rêve, comme tout tennisman français. Pour ce qui est des années qu'il me reste, j'ai peur que ce soit mon corps qui lâche plus tôt que je ne le souhaite. On te souhaite de revenir au plus vite et rendez-vous quand t'auras la coupe des Mousquetaires entre les mains. PHM: Ok on en reparlera à ce moment là!

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