Portrait-robot de ce qu'on appelle un mousquetaire, un tennisman français. Celui qui rend ce sport si particulier aux yeux des gens de l'Hexagone.
….t'as été élevé dans le culte de la coupe Davis par BNP Paribas depuis le biberon. Quel que soit ton classement.
…tu joues un joueur français en qualifications à Roland Garros.
…tu es le seul surpris de voir un grand portrait de Thierry Champion au England Lawn Tennis club.
…tu sais que la vie serait plus simple si l'arbitre ne disait pas « Balle de match » juste avant que tu serves.
…on te force à manger des Kinder bueno
…pour toi le dimanche matin ne rime pas avec Téléfoot mais avec match par équipe.
…à l'approche de Roland Garros on te rappelle que le dernier Français à avoir gagné, c'est Noah en 83. T'étais même pas né.
… tu es un éternel espoir. Ou un éternel outsider. Au choix.
…tu sais mieux que quiconque que « nul n'est prophète en son pays ».
…tu peux revenir à égalité après avoir été mené 0/40 sur ton service pour te faire ensuite breaker sur une double faute.
…tu aimerais avoir le coup droit de Grosjean, le revers de Gasquet, la volée de Llodra et le service de Tsonga dans le corps de Gaël Monfils.
…tu battais tous tes adversaires en junior.
…tu sais ce que signifie « servir le plomb », « se prendre deux bulles », « rentrer à vélo », « tenter un lob qui a fini dans le baduf », « le mec, c’est un mutant » et « elle sort de 10 ».
…tu es capable de sortir une tête de série au premier tour d'un grand chelem et de perdre contre un mec sorti des qualif’ au tour suivant.
…tu vis en Suisse.
…tu deviens une vedette chaque année. Au mois de mai, porte d’Auteuil, pour deux malheureux tours.
…entre compatriotes, vous vous refourguez les mêmes entraineurs.
…le seul fait d’être né à Besançon te donne l’accès au Central de Roland Garros.
…ça te saoule qu'on te demande si tu es classé car la plupart des gens qui te le demande ne sait pas ce que ça veut dire...et que c'est trop long à expliquer.
…le public est contre toi lorsque tu affrontes Roger Federer sur le central de Roland-Garros.
…tu te blesses deux à trois fois par an, plus ou moins gravement. Au moins.
….tu sais qu'en revenant de blessure, tu pourras compter sur une flopée de wild-card.
…si on dit de toi que tu es le nouveau Noah, tu ne t’enflammes pas, tu sais que c’est juste parce que tu es un joueur de couleur.
…si on dit de toi que tu es le nouveau Pioline, tu t’inquiètes, et comprend qu’il va falloir faire quelque chose.
…tu dis « putain le mec ne fait que limer », « j’ai mouillé à 4 partout 40A », « j’ai perfé à 5 mais le mec monte 4 à l’intermédiaire » et « j’ai pris un first au TCMB ».
…tu as toujours une manière d'expliquer pourquoi tu as perdu un point : le vent, le soleil, la raquette, le cordage, la surface. En somme, tout ce qu’il y a de normal.
…dès que tu gagnes un match, tu sautes sur l'ordi pour regarder le palmarès du gars et tu (re)fais une simulation de ton classement.
…tu n'as jamais su quoi répondre à la question "Pourquoi on dit 15/1, 30/3 ou 5/6?". Enfin si, une sombre histoire de handicap…
…pour t’encourager tu « Allez ! » au premier set, « Come on ! » au deuxième et « Vamos ! » au troisième.
…tu sais que personne ne va venir te demander ton avis sur la fameuse taxe de 75% pour les hauts revenus.
….tu es meilleur sur gazon alors que tu n'y joues presque jamais.
…ton tournoi préféré en grand chelem, c'est l'Open d'Australie : entre le décalage horaire et l'éloignement géographique, tu n'as aucune pression.
…100% de tes compatriotes qui ont gagné Roland Garros portent des dreadlocks.
…un jour, tu as appris que Thierry Champion n'était certainement pas un pléonasme.
…ta Marseillaise, c'est Saga Africa.
Par la rédaction de So Press
