Porte d’Auteuil, les années passent, mais Rafa reste. Qu’il soit numéro 1, numéro 2 ou numéro 3 mondial, Rafael Nadal, fort des succès à Monte-Carlo et Rome, reste le grandissime favori à sa propre succession sur la terre battue parisienne. Derrière lui, Roger Federer et Novak Djokovic font figure d’outsiders…
Le favori : Rafael Nadal
Rafael Nadal est éternel et son amour pour la terre battue infini. Chaque année, au moment de se salir les chaussettes, l’Espagnol enfile son costume de conquérant. Qu’il vente comme à Monte-Carlo ou qu’il pleuve comme hier au Foro Italico de Rome, Rafa a cette manie de toujours remettre les pendules à l’heure où se présente son grand chelem préféré. Cette année, en battant Novak Djokovic en finale à deux reprises, le Taureau de Manacor a également mis fin à cette sorte d’infâme complexe d’infériorité qu’il avait développé, notamment à Wimbledon, l’US Open et plus récemment, à l’Open d’Australie. Dominateur partout, sauf sur la terre battue bleue de Madrid qu’il abhorre comme beaucoup d’autres, celui qui a désormais récupéré sa place de numéro deux mondial vise logiquement un septième titre à Roland Garros. Un objectif tout à fait réalisable si ses genoux tiennent le coup.
Le roi sans couronne : Novak Djokovic
Trois en Australie, un à Londres, un à Flushing Meadows et une farandole de Master 1000 (six au total depuis 2011). Partout où il passe, l’ouragan Novak Djokovic terrasse ses adversaires. Partout, sauf à la Porte d’Auteuil. Archi-dominateur sur terre battue la saison passée, le Serbe s’était incliné face à Roger Federer en demi-finale, se privant ainsi d’une finale tant attendue face à Rafael Nadal. Cette année, la donne est différente. Moins souverain en fond de court, Djoko plie plus souvent face aux coups de boutoir du numéro 2 mondial espagnol. Loin d’être anodin, ce retour de l’Espagnol sur la deuxième place du podium pourrait bouleverser le programme du début d’été. En effet, comme l’an dernier à Roland, Nolé ne pourra croiser la route du grand favori qu’en finale. Il devra donc se farcir le grand Roger Federer, avant de pouvoir défier le boss. Impératif donc de s’économiser sur les premiers tours…
Le boss sans pression : Roger Federer
Plus supporté qu’un Français, Roger Federer, c’est le dernier gros coup d’amour des fans de Roland Garros depuis Gustavo Kuerten. Il faut dire que le Suisse a plus d’un atout charme. Une classe certaine, en dehors et sur le court, un français parfait et ce côté loser attachant qui a perduré jusqu’en 2009. Débarrassé de toute pression à Paris depuis sa victoire face à Robin Soderling, l’horloger suisse demeure ce joueur capable de battre n’importe qui sur le circuit. A trente ans, les jambes ne sont plus aussi vives qu’il y a deux ou trois saisons, mais le coup d’œil et le poignet sont toujours là. Vainqueur à Madrid et demi-finaliste à Rome, RF pourrait bien faire sa classique : des matchs pliés en trois sets jusqu’aux demies, et un match incroyable pour peut-être, aller chercher la finale. Un programme qui ne serait pas pour déplaire aux supporteurs du Philippe Chatrier.
Par Swann Borsellino