LE VERT LEUR VA SI BIEN

11 juin 2011 à 12:13:44

Quelque chose m'échappe. Les joueuses et joueurs français sont tous, sans exception, issus d'une formation sur surface rapide, du genre GreenSet, Taraflex ou Quick et, pour une bonne partie d'entre eux, sur terre...
Quelque chose m'échappe. Les joueuses et joueurs français sont tous, sans exception, issus d'une formation sur surface rapide, du genre GreenSet, Taraflex ou Quick et, pour une bonne partie d'entre eux, sur terre battue. Alors pourquoi, nom de Dieu, sont-ils si bons sur la surface qu'ils fréquentent le moins, le gazon ? A part Yannick Noah, qui avait dit haut et fort dans un certain JT de 20h, «L'herbe, je ne joue pas dessus, je la fume », la majorité des tricolores sont des purs « roosters* », en patte lorsqu'ils se retrouvent sur les « tapis » vert du Queen's, de Nottingham ou Wimbledon. Des exemples de compatriotes qui ont brillé sur gazon ? Trop facile : -Leconte, demi-finaliste à Wimbledon. -Tauziat, finaliste à Wimbledon 1998. Si si, c'est vrai. D'accord, personne ne s'en souvient, mais c'est de le faute à Zizou! -Forget, trois fois quart de finaliste à Wimbledon. -Pierce, deux fois quart de finaliste à Wimbledon.-Grosjean deux fois demi-finaliste à Wimbledon. -Mauresmo, vainqueur à Wimbledon. -Tsonga a remporté le challenger de Surbiton (en battant Karlovic en finale) tout en disputant les qualifs du Queens. Il s'était qualifié et s 'est fait sortir au 3e tour du tableau final. Il a atteint les quarts de finale à Wimbledon et puis hier, il a tapé Nadal! -Bartoli, finaliste à Wimbledon. -Gasquet, demi-finaliste en 2007 après avoir battu Roddick en quarts étant mené deux sets à rien. -Mahut, contre Isner ça vous parle ? Sans oublier sa finale aux Queen's. -Clément, quart de finaliste à Wimbledon et demi-finaliste aux Queen's. -Llodra, finaliste et vainqueur à s'Hertogenbosch (Pays-bas). Tous ont atteint des quarts, demies, finales ou même remporté des tournois sur cette surface si rare. « How iz zis possibeul? » Pas évident à expliquer, mais je vais m'y essayer. Bien manier la raquette sur le gazon réclame un certain talent. Contrôler la balle avec justesse demande une très bonne coordination entre la main et l'oeil. Sachant que le rebond, sur gazon, est très rapide et bas, cela signifie que nos filles et nos garçons détiennent un sacré coup d'oeil et de raquette. Et puis, Wimbledon étant perçu par les joueurs comme le « temple » du tennis, évoluer sur ses courts chargés d'histoire suffit bien souvent à les galvaniser. Est-ce qu'on ne pourrait pas aussi penser que l'effet est décuplé par la relation toute particulière que les Français entretiennent avec les « Brits » ? Le désir de bien jouer là où nos ancêtres sont tombés (remember Trafalgar) pourrait être viscéral chez les bleus. Mais l'explication est peut-être plus simple, moins historique et pas nécessairement tennistique. Toute l'année les joueurs voyagent, d'hôtel en hôtel, d'avion en avion sans jamais avoir besoin de faire d'effort social et/ou médiatique (quelques exceptions mises à part). A Roland-Garros, ils doivent affronter la ferveur médiatique nationale qui prend tout ce qu'elle peut prendre. Ils doivent aussi assurer les places en tribune pour tonton Maurice et tata Annie. Ils sortent totalement de leur routine, la pire chose qui puisse arriver à un joueur. Après la période de Roland-Garros, la tournée sur gazon représente un vrai bol d'air, un sentiment de liberté retrouvée. Plus personne pour les appeler après le match pour savoir « où on se retrouve pour que je te récupère les bracelets pour entrer dans le deuxième salon des joueurs, là où je peux passer sur ta carte au self ». Non, fini tout ça. En Angleterre, la bande à Gachassin peut se recentrer sur elle-même. Et reprendre ses habitudes dans ce monde égoïste qu'est celui d'un sport individuel comme le tennis. Ils jouent l'esprit libéré et du coup, ça rigole. *coq en anglais

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