Dimanche soir, Rafael Nadal frappait ses derniers coups droits de mutant sur la terre battue, surface la plus lente du tennis. Lundi matin, il s'entraînait sur le gazon du Queen's, une des surfaces les plus...
Dimanche soir, Rafael Nadal frappait ses derniers coups droits de mutant sur la terre battue, surface la plus lente du tennis. Lundi matin, il s'entraînait sur le gazon du Queen's, une des surfaces les plus rapides.
En 24h, le tennis passe d'un côté à l'autre de son spectre, comme si on enchainait fromage et dessert. Pourtant, les deux surfaces sont à l'opposées l'une de l'autre.
Sur la terre battue, les échanges sont longs, on utilise au maximum le fond de court. L'aspect physique est crucial, et tant qu'il ne pleut pas trop, on joue!
Sur le gazon, les échanges sont très rapides et les joueurs passent leur temps au filet. On peut s'en sortir sans être un monstre physique, à condition d'avoir beaucoup de talent (Leconte, Grosjean ...). Par contre, à la moindre goutte d'eau, on stoppe les rotatives.
Compte tenu de leurs différences, je trouve un peu gonflé d'enchaîner ces deux surfaces. En même temps, c'est ce qui fait le charme de cette période géniale de l'année. C'est le moment où les spécialistes se mettent en avant. Excepté les 5 extraterrestres qui dominent le tennis mondial (toute surfaces confondues), la terre et le gazon mettent sous les « spotlights » des joueurs dont on n’entend moins parler le reste de l'année. Andujar, Chela, Hanescu et autres terriens s'éclipsent dès la Manche franchie pour laisser la place à des Mahut, Llodra, Karlovic, Querrey et autres gros serveurs et/ou volleyeurs.
Personnellement, je suis plutôt fan de « l'avant-gazon ». J'aime les échanges âpres et interminables de la terre battue. J'aime voir le physique poussé à l'extrême comme l'oblige cette surface qui, à première vue, paraît si souple et sympathique.
Mais j'avoue que le jeu sur gazon diffère tellement de celui de la terre qu'il en est agréable à regarder. Sauf peut-être les enchaînements d'aces d'Ivo Karlovic (excuse-moi Ivo mais quand tu joues, je zappe). Mais le gazon permet de réaliser des choses autrement irréalisables. Le match Isner-Mahut, celui de 183 de jeux en 11h05 de match, n'aurait pu se disputer nulle part ailleurs que sur l’herbe de Wimbledon.
Et puis, enchaîner deux Grands Chelems en un mois, honnêtement, vous ne m'entendrez jamais m’en plaindre.